Quand on s’amuse à rendre un univers crédible pour faire du jeu de rôle, la richesse et les capacités à acheter, vendre, négocier, cela a du sens : ça crée de l’intrigue facilement et tout ce qui permets de facilement créer des histoires est toujours bon à prendre pour s’amuser.

Mais le souci dans le monde de Gor, c’est que Norman a bien créé un système monétaire… mais qui reste flou, change de roman en roman, et qui se contredit souvent – oui, c’est unn peu commun chez Norman, je sais, je sais. Des fois, tu apprends qu’un vulo (une sorte de pigeon comestible) vaut une pièce de cuivre, ailleurs qu’il en vaudrait 10 et ce, sans qu’il soit mentionné quelque part si c’est parce que ce ne sont pas les mêmes pièces, ou pas la même rareté du produit, etc. de plus, des fois, même le système monétaire change, sans explication (on est pas dans une région ou culture différente, etc.)

Alors, donc, on va faire un truc simple ! On prend les références à peu près solides des romans pour les valeurs et la monnaie, et on s’en sert pour proposer un système simple, clair et accessible !

Et parce que le hud de jeu de rôle zCs propose un système de monnaie et qu’on emploie tous ce hud, on se sert de lui comme référence !

1- La monnaie goréenne

Donc, rappel en très gros : Le système décrit ici est ajusté pour le hud meter zCs, employé pour jouer sur Gor SL. Donc, non, ce n’est pas le vrai système monétaire goréen des romans, ni le système 1/10/100 classique des sims goréenes que l’on trouve sur certaines sims anglophones.

Le système monétaire du hud meter zCs employé ci-dessous fonctionne ainsi ; il y a trois monnaies : cuivre, argent et or. La monnaie de moins de valeur est le cuivre (C, copper), suivi par l’argent (S, silver), et enfin la plus riche monnaie, l’or (G, gold).

• 1 or (G, gold) = 100 argents (S, silver) = 10 000 cuivres (C, copper)
• 1 argent (S, silver) = 100 cuivres (C, copper)

Dans le monde de Gor, ces pièces ont des noms particuliers : la pièce de cuivre est en général nommée simplement cuivre ou encore tarsk de cuivre ; la pièce d’argent se nomme le tarks d’argent on la nomme souvent simplement le tarsk : la pièce d’or se nomme le tarn d’or, on l’appelle en général simplement : le tarn.

La monnaie référence, qui sert d’étalon aux autres, c’est en fait le tarsk d’argent. C’est pourquoi on va la décrire en premier, car elle va nous aider à comprendre la valeur de toutes les monnaies en les comparant avec nos valeurs.

On notera ci-dessous les monnaies ainsi :

• Tarsk de cuivre : TC
• Tarsk d’argent : TA
• Tarn d’or : TO

Le tarsk d’argent (valeur comparative : 500€)

C’est une pièce d’argent assez épaisse qui pèse une douzaine de grammes. Son nom vient de sa valeur-type : en gros, avec cette pièce, vous pouvez acheter un tarsk sur pied (le tarsk est en gros le cochon de Gor, il y ressemble d’ailleurs assez). Et, là, cela va justement nous aider. Un tarsk domestique près à l’abattage pèse environ 100 kg et, de nos jours, un porc sur pied de ce poids vaudrait environ 500€. Ce prix est donc une bonne référence pour mesurer la valeur comparative des monnaies goréennes. Avec un tarsk, on peut acheter un gros livre imprimé et relié, un anneau d’argent ouvragé ou encore une bonne hache de combat ou une tenue de qualité bourgeoise.

Le tarsk de cuivre (valeur comparative : 5€)

C’est une petite pièce de cuivre qui pèse 5 ou 6 grammes et c’est la pièce la plus en circulation. Avec un cuivre, vous pouvez acheter une miche de pain d’environ 2 kg ou encore une bonne grosse casserole de soupe pour quatre. Il faut savoir que le tarsk de cuivre est parfois coupé en 4 morceaux pour payer les choses de la plus petite valeur, comme un bol de gruau. Dans le cadre du système monétaire du hud zCs, on se contente de dire que c’est la plus faible valeur, qui vaudrait environ 5€ si on la compare à notre monnaie de nos jours. Considérez qu’avec un cuivre, vous avez de quoi manger sommairement pour une journée.

Le tarn d’or (valeur comparative : 50 000 €)

Oui, la somme calme, hein ? Un tarn, c’est une pièce d’or qui pèse environ 20 grammes et est plus épaisse et grande que le tarsk d’argent. La pièce d’or tire son nom de sa valeur de référence : un tarn d’or, c’est le prix basique d’un tarn, le rapace géant qui sert de monture de guerre aux tarniers de Gor. C’est une fortune : c’est le prix d’un glaive d’officier supérieur, d’une tenue de luxe d’un Ubar ou encore d’une bibliothèque garnie. Dans le monde de Gor, quasi personne ne voit jamais cette pièce. Dans les romans, une telle somme permettrait de vivre dans le confort pour au moins une année dans une auberge d’Ar. Et moins de 10% des habitants de Gor verront une telle pièce une fois dans leur vie.

2- le niveau de vie des goréens

Maintenant qu’on connait les références des valeurs des monnaies, causons des niveaux de vie des goréens.

Et par avance, je rappelle ici que goréen, ce n’est pas habitant de la planète Gor, mais en général le terme utilisé pour parler des peuples qui croient aux Prêtres-rois et vivent sous le système des castes. Gor voulant non dire le nom de leur monde, mais avant tout veut dire : « pierre de foyer », la base sociale et citoyenne des goréens.

Pour rappel, 80% des goréens sont grosso-modo des pézoutes : des paysans des ouvriers, des manutentionnaires ou des petits artisans. Eux ne voient passer des tarsk d’argent qu’exceptionnellement, voire parfois jamais. Et pour eux, le tarn d’or, c’est limite légendaire. Sortez une pièce d’or dans un village de campagne, vous avez intérêt à avoir un garde-du-corps costaud ou savoir vous battre pour vous en tirer !

Donc, parlons niveaux de vie :

Une famille de paysans a besoin d’environ 1 à 2 TA (500 à 1000€) par mois au minimum pour vivre, ceci comptant l’ensemble de ses dépenses essentielles : logement, nourriture, fournitures et vêtements. Oui, à ce tarif-là, ladite famille ne mange pas de la viande toutes les semaines, ne peut pas changer de vêtements neufs tous les ans et ne peut pas économiser. Un simple cuivre est alors très précieux : une simple mauvaise saison de récoltes ou une maladie, et cette famille est en danger.

Les familles d’artisans et commerçants urbains, ainsi que la moyenne des haute-castes, administration, médecins, guerriers, dans les bourgs et les petites villes, nécessitent environ 3 à 10 TA (1500 à 5000€) par mois pour assurer leurs dépenses essentielles : logement, nourriture, fournitures et vêtements. Là encore, ce n’est pas forcément le luxe, mais il y a une certaine aisance et éventuellement des moyens d’économiser en prévisions d’avenirs difficiles.

Une famille riche de Haute-Caste dépense environ 50 TA (25 000€) par mois pour assurer son niveau de vie ; cela compte toutes les dépenses, une famille riche possède des esclaves, embauche des serviteurs et des gardes. Un marchand puissant en dépenserait le double, 1 TO (50 000€), mais ses frais concernent aussi ses assistants, comptables, etc. À ce niveau de richesse, ces individus peuvent aisément emprunter, ou trouver des fonds vastes sur leurs capitaux non monétaires (terrains, industries, bijoux, etc.)

Un Ubar de cité dépense pour son niveau de vie entre 2 et 10 TO (100 000 à 500 000€). Mais, en plus de son harem, de sa famille, de son personnel et ses gardes propres, cela inclue aussi les salaires de ses plus hauts officiers personnels, les cadeaux et les largesses pour ses alliés et proches ainsi que ses dépenses politiques et pour assurer son image publique.

Les plus puissants dirigeants d’Ar ou Port-Schendi peuvent, pour les mêmes raisons dépenser jusqu’à 50 TO par mois (2 500 000 €) !

On fait quoi avec un tarsk d’argent pour une personne seule ? Eh bien, on peut s’offrir un mois logé nourri dans une auberge de qualité moyenne. Ou s’offrir une soirée festive tous frais compris dans une taverne, avec nourriture, boisson à volonté, esclaves à profusion, le tout pour la nuit. Ou encore payer sa place pour une traversée en bateau sur le Vosk par exemple (mais faudra penser à payer la nourriture aussi).

On fait quoi avec un tarn d’or pour une personne seule ? On peut vivre toute une année dans une auberge de luxe tous frais payés avec une esclave personnelle louée pour l’année. On peut financer un banquet pour 100 personnes, avec musiciens, danseuses, esclaves de plaisir éduquées, boisson et nourriture à volonté, pour deux jours complets. On peut louer une traversée du nord au sud de Thassa, en cabine de luxe, tous frais payés et service personnel compris.

3- Quelques références de revenus mensuels

Les chiffres indiqués sont mensuels et indicatifs, ils servent seulement de référence ; la norme correspondrait aux revenus autour d’une cité-état de taille moyenne. Norman a rarement abordé en détail ces sujets. Selon la richesse et l’étendue de la communauté ou de la ville, ces revenus moyens peuvent varier :

• Paysan : 1 TA
• Petit artisan : 1,5 TA (150 TC)
• Tavernier de village : 2 TA
• Garde/sentinelle : 2 TA
• Chef de village : 5 TA
• Rarius de cité : 5 TA
• Commerçant urbain (y compris esclavagiste) : 6 TA
• Aubergiste urbain : 6 TA
• Scribe de petite cité : 8 TA
• Médecin de petite cité : 10 TA
• Bâtisseur de petite cité : 12 TA
• Artisan ou marchand renommé : 15 TA
• Tavernier de luxe : 20 TA
• Officier militaire ou administration de Haute-caste : 50 TA
• Officier supérieur : 1 TO
• Membre de conseil de Cité : 2 TO
• Négociant riche (y compris esclavagiste) : 3 TO
• Intendant de cité/Ubar : 5 TO
• Officiel de très grande cité : 10 TO
• Négociant très riche : 50 TO
• Ubar de très grande cité : 100 TO

Les Hautes-castes ne sont pas nécessairement, et loin s’en faut, les personnes les plus riches dans une communauté. Et comme leur statut social leur impose un haut niveau de vie, il se peut même qu’elles risquent l’endettement ou la ruine. Partout dans Gor, ce sont souvent les membres de la caste des Marchands, surtout les courtiers, préteurs et banquiers qui manient la monnaie et tiennent la fortune des cités. Les cadres du personnel administratif des services des villes (armée, santé, urbanisme, justice & Lois) sont cependant en général bien payés, sur les taxes et impôts, une grande part étant réservée au Conseil et aux dirigeants, l’assurance de leur train de vie rejaillissant sur la renommée et l’aura sociale et politique de la cité. Mais toutes les hautes-castes, loin de là, ne font pas partie de ce personnel et doivent travailler de manière libérale ou pour le compte d’un patron privé. Il existe donc des hautes-castes pauvres, voire ruinées ; il est d’ailleurs reconnu que certaines familles vendent alors leurs jeunes filles comme esclaves, pour parvenir à éviter la faillite. Ces jeunes filles étant recherchées comme esclaves pour le prestige et leur savoir.

À bientôt pour la suite, avec des listes de prix pour les biens et les denrées goréennes selon le système monétaire du zCs !