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Un deuil & 15 jours de grippe…

La vie est étrange, en cela qu’elle réserve des péripéties dont on n’oserait pas la simultanéité même dans les plus échevelées comédies et fictions, de peur qu’on nous dise : non, mais pas crédible. Il y a deux semaines, Alysia perdait sa maman chérie, et moi ma belle-maman aimée, qui comptait à mon cœur bien plus que comme une amie ou juste un membre de ma famille… Ce n’était pas vraiment une surprise mais cela fut un choc malgré tout.Et à la veille de son enterrement, Aly et moi choppions la plus magistrale grippe qu’on ait attrapé depuis des décennies…

Vous n’avez jamais entendu parler de ma belle-maman jusque-là, parce que… parce que y’a des gens qui simplement ne sont connus que d’une poignée. Ma belle-maman s’appelait Danielle Lorétan. Je pourrais vous en parler des heures, mais je ferais court : je l’aimais, comme une mère, comme une amie, comme une complice, avec qui je pouvais parler franchement de tout, y compris de la mort, sans ambages, sans faux-semblant. Ma belle-maman avait un courage indomptable, mais ce qui nous réunissait sans hésiter, c’était notre entêtement commun, qui nous valait la complicité de deux têtes de mules. Quelques-uns de nos amis se souviennent d’elle, pour l’avoir rencontré ou croisé, ou pour l’avoir connue. Sa porte était ouverte à tous, sans jugement de valeur sur personne, jamais, avec le même amour et la même affection maternelle qu’elle dédiait à quiconque passait le seuil de sa maison. Elle me manquera et je vais être triste pour un moment… d’autres souffrent autrement plus que moi. Il n’est pas question de lâcher prise ; d’ailleurs elle m’eut engueulé si je le faisais.

Je pensais être triste, et je le fus, après son décès… mais la grippe s’est chargé de me mettre dans un tel état de survie que je n’ai, finalement, pu la pleurer que pendant l’enterrement. Quinze jours plus tard, alors qu’Alysia et moi ne sommes pas encore totalement remises, je réalise que je pense à elle avec tendresse, tristesse, mais surtout une immense fierté de l’avoir connue, aimée, et d’hériter de tout ce qu’elle a pu m’apporter et m’offrir. Et je suis loin d’être la seule.

Danielle sera honorée par nous toutes : les Chants de Loss, le jeu de rôle, lui sera dédié, car elle avait espéré être encore en vie pour voir la boite du jeu, réalisée et crée par sa fille, une sorte de petite consécration que la vie lui a refusé. Nous allons honorer et chérir ses encouragements et son amour autrement, et le rendre immortelle autant que nous le pouvons ; autant qu’elle le mérite.

Je m’arrête là… je pleure un peu quand même… mais je suis très heureuse de vous en avoir parlé et de ce qu’elle représente pour nous.

Et parce que respectons les coutumes… voici le premier dessin que j’ai fait en convalescence de ma grippe… petite illustration détente de Lisa, au look un peu plus adulte, avec un joli cheval.