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J’aime bien les aliens

 (Photo : Film Paul, Paul est un film de SF humoristique réalisé par Greg Mottola, sorti en 2011. scénario et acteurs principaux, Simon Pegg et Nick Frost. Et regardez-le, il est très bon ! )

Ouais, j’aime bien les aliens.

Et on m’a encore dit que les « OVNIS », ça n’existe pas. Je ne parle pas des OVNIS comme en parle le crétin qui m’a fait cette remarque ignarde – OVNI = Objets Volants Non-identifiés – (ou PAN, Phénomène Aérospatial Non identifié c’est pareil) – car il n’y a aucun lieu de croire ou ne pas croire en leur existence. Ils existent, on les enregistre régulièrement, on les films, on les archive, on les analyse, et sur une moyenne de 100 signalements, 3 à 5 sont forcément des OVNIS : c’est à dire qu’un truc s’est passé dans le ciel ou l’espace, et qu’il n’a aucune explication prouvable par l’expérience. Si jamais cela vous intéresse, les archives du GEIPAN (organisme officiel français qui dépend du CNES et qui étudie les OVNIS) sont publiques (https://www.cnes-geipan.fr/). Il y a aussi, à l’échelle international, le CUFOS, Center for UFO Studies (http://www.cufos.org/), qui travaille entre autres avec les autorités fédérales américaines.

Ouais, dans tout cela, nulle question de « foi » ou de conviction, avant tout, on cause de curieux… qui ont sûrement des convictions, mais sont avant tout des chercheurs et des experts. Pas là pour débunker un mythe ou le nourrir ; là pour observer, étudier et comprendre.

Mais j’en reviens aux aliens. J’aime bien les aliens.

De la même manière que bien des astronomes et planétologues, je considère que dans l’immensité de l’univers, et au vu de la pétée monstre de planètes en zone habitables autour des étoiles de cet univers infini, il y a forcément une toute autre pétée de civilisation extraterrestres… ou il y en a eu ou en aura… ce qui implique qu’à l’instant où j’écris ces lignes, il y en a forcément qui ont 500, 1000, 50 000 ou 1 million d’années d’avance sur nous. Il ne faut pas se leurrer : les risques de se faire défoncer par les lois implacables de la nature pour toute vie dans l’univers sont si fréquents que doit pas non plus y avoir des armadas entières de civilisation.

Mais reprenons. Y’a donc du monde, là-haut, et vu l’immensité de notre seule galaxie, du monde pas « loin ».

Premièrement ; pourquoi ne les voit-on pas ? Ben connement parce qu’à moins qu’une civilisation soit capable de créer une structure ou un phénomène au moins aussi énorme qu’un soleil, et qui soit reconnaissable comme un truc artificiel qui reste sur un bon moment, c’est trop petit et trop bref pour qu’on voit quoi que ce soit. On n’arrive même pas encore à trouver tous les gros astéroïdes qui tournent autour de notre planète, alors, au-delà de notre système solaire, comment vous dire…

Deuxièmement, s’ils sont si avancés, au point de pouvoir détourner/voiler/ignorer certaines limites des lois de la physique (et si vous pensez que c’est impossible, vous manquez d’imaginaire), pourquoi ne sont-ils pas venus nous dire : « hé, on existe, bonjour, vous comment ça va ? »

Et là, il va falloir faire un petit peu d’anthropocentrisme, car la seule espèce à civilisation qu’on connaisse vraiment, c’est nous. Mais nous, on sait que, pour le moment, voyager entre les étoiles, c’est dans le meilleur des cas un truc qui demande des technologies qu’on ne pourrait appréhender que d’ici quelques siècles ou millénaires au bas mot ; dans le cas le plus abordable, c’est possible, mais ça n’ira pas vite du tout. Donc, déjà, ça implique que même si des gens sont passés nous voir, ils ne sont pas nombreux.

Et puis, venir nous dire bonjour, pour quel résultat ? Si ces aliens pensent d’une manière un peu similaire à la nôtre, ils ont donc vécu des choses similaires à notre histoire : genre, quand une civilisation étrangère et avancée en croise une autre, ça finit pas bien pour cette dernière. Et surtout, ça commence en général par une putain de guerre. Et franchement, c’est ce qu’on tendrait à faire face à l’étranger ultime : peur, confusion, réflexe de défense, sortez les flingues, toussa.

Ensuite, une civilisation « un peu plus avancée », même de quelques centaines d’années, ne viendrait sans doutes pas nous voir, parce qu’on est trop loin, et si par hasard elle le faisait, ne viendrait pas nous « envahir » tout simplement parce que l’effort pour faire le voyage et venir nous faire chier serait en fait bien supérieur au gain obtenu. C’est pas comme si, dans l’espace, les matières premières ne sont pas à portée de main une fois que tu peux y circuler. Et la Terre n’a strictement rien à priori d’exceptionnel, même pas la vie, à priori (même si on ne sait pas à quel point elle est rare), qu’on ne puisse se fournir ailleurs sans avoir à exterminer des gens très teigneux et surarmés…

Une civilisation peu plus avancée que nous, on tomberait dessus par hasard je pense. Et là, vu la taille des espaces entre les étoiles, les chances sont pas terribles.

Et une civilisation bien plus avancée, ne pourrait-elle pas être curieuse et venir nous rendre visite ? Oui, clairement ; déjà, elle en aurait largement plus les moyens pour que cela l’intéresse de faire l’effort. Mais considérant qu’elle ait une expérience similaire à la nôtre, elle ne va pas débarquer avec ses gros sabots. Elle va faire ce que nous faisons, quand nous étudions une espèce animale nouvelle dans son milieu : elle observe, elle étudie, elle rassemble des données, afin d’en connaitre le maximum possible. Et le tout, en tentant au mieux de ne pas interférer avec l’espèce en question pour ne trop pas perturber son développement et son mode de vie. Nous sommes l’espèce étudiée, et ils sont sûrement en train de prendre des notes. Et s’ils ont des millénaires d’avance, leur notion du temps pour une étude, vu la durée de leur civilisation, ne se compte sans doutes pas en années ou décennies, peut-être même pas en siècles. Pourquoi se presser ? À leur place, je prendrais mon temps, puisque je le pourrais !

Et un contact du troisième type alors ?

Je pense qu’il n’a jamais eu lieu, ou alors de manière totalement imprévue – même avec des millénaires d’avance, la mécanique, ça tombe en panne, le pot de fleur sur la tête, personne n’est immunisé – et donc de manière limitée, temporaire et sporadique. Et personnellement, je doute qu’il ait eu lieu, mais qui pourrait affirmer oui ou non ? Parier, oui, sans doutes… Mais je parie jamais si je ne suis pas sûre de gagner.

Ceci dit, il aura lieu ou pas. J’entends par là que, dans l’éventualité bien étayée que nous ayons régulièrement des drones et appareils divers qui viennent voir ce qu’on fout sur notre planète pour nous étudier, il est tout aussi plausible que des aliens décident d’entrer en contact et se faire connaitre, ou totalement le refuser. Il peut y avoir un intérêt à entrer en contact, voire une nécessité, mais pour une civilisation avancée de millénaires, j’ose pas imaginer la dite nécessité. Quant à l’intérêt, il peut être intellectuel, ce qui est aisé à aborder pour nous, pour achever leur étude de notre espèce, ou poursuivre l’expérience en venant échanger culturellement.

Mais encore une fois, en restant anthropocentriste, il faudrait des conditions très particulière à un premier contact qui ne finisse pas en grosse catastrophe ; des conditions qui sont peut-être simplement impossibles à réunir, de notre côté, pour le moment. C’est pas comme si on était des êtres de paix, d’entente et d’harmonie.

Bon, je sais, tout ça, c’est impossible, limites de la science, toussa, pas crédible. Encore une fois, une telle réponse n’a rien de scientifique : ce n’est pas possible dans le cadre de NOTRE CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE ACTUELLE ! Seulement ! Et encore… sur le papier, on sait comment faire des réacteurs ioniques très puissants, des moteurs à fusion, de la magnétohydrodynamique-AIR, des boucliers plasmas magnétiques, et même comment créer des distorsion spatio-temporelles. On en est techniquement incapables et ce n’est pas demain qu’on y parviendra – ni après-demain et sans savoir par quelle voie, ni ce qui pourra vraiment fonctionner ou pas, ou comment. Un scientifique est un être d’imaginaire modéré par des règles de raisonnement et des connaissances de savoirs qui lui disent ce qui est possible, ce qui ne l’est pas, ce qui pourrait l’être, et ce qui est envisageable.

J’aime bien les aliens. Je ne trouve pas les OVNI effrayant, ni ridicules. Je ne crois pas non plus qu’ils nous sauveront. Je ne crois rien. Je suis curieuse, et je trouve toujours amusant de me dire que je suis potentiellement une des 7 milliards de fourmis que des gars étudient en se demandant avec une curiosité que je partage « qu’est-ce que donc que ces bestioles ? »