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Liberté d’expression et tolérance, définitions

Il y a des mots galvaudés en ce moment avec tellement d’entrain que c’est à se demander si ceux qui en usent en pissant dessus, à force d’en avoir rien à cirer de leur sens, ne sont pas en train d’en jouir dans une sorte d’extase onanique. Sinon, je vois pas… sauf bien sûr l’explication la plus simple : ils ne savent pas une seconde de quoi ils causent. Il y a deux termes en particulier, qui servent beaucoup à une moisissure argumentative de merde, qu’on appelle inversion de la charge, sur lesquels je vais revenir ici, parce que j’ai très mal au cul, et à mon sens des mots chéri.

La tolérance donc, et la liberté d’expression : si ces deux termes étaient des sondes d’exploration spatiale et chaque atroce galvaudage un coup de pied à leur cul, on aurait atteint assez d’élan pour aller explorer Alpha Centauri en 20 ans sans trop se forcer. Donc, voici les définitions de ces termes, leur usage et leur application. Bien sûr, je me doute que les quidams à qui sont adressée ces explications ne vont pas lire. Mais ce n’est pas grave ; les autres, si. Et ainsi, grâce à ces outils,  leur rappeler ainsi que, c’est con, mais on ne peut pas invoquer ces mots, ces concepts moraux et juridiques, quand on est les premiers à les transgresser. et les derniers à en comprendre le sens.

La tolérance

La tolérance désigne la capacité à permettre ce que l’on désapprouve, c’est-à-dire ce que l’on serait enclins normalement à refuser. La tolérance ne consiste pas à accepter, mais à supporter afin d’admettre une marge d’action plus large. Fondamentalement, la tolérance est vue comme la vertu qui porte à être vigilant envers ce qui ne peut être toléré et envers qui ne veut rien tolérer. Toute liberté ou tout droit implique nécessairement un devoir de tolérance, mais elle n’est pas une loi et ne peut en constituer une. C’est un principe moral.

Du point de vue social, la tolérance est le fait de ne pas intervenir de manière haineuse, diffamatoire ou discriminatoire, portant atteinte aux personnes physiques et morales, dans les actions des autres qu’on juge mauvaises (principe moraux) ou qu’on désapprouve (principes éthiques). Toutefois, toute tolérance comporte nécessairement des limites : la tolérance n’est ni de l’indifférence (on n’a pas besoin de tolérer ce à quoi on est insensible) ni de l’indulgence (la tolérance ne consiste aucunement à pardonner, elle ne fait appel ni à la clémence, ni à la condescendance) ni de la permissivité ( tolérer n’est en aucun cas permettre sans conditions ou limites).

Limites de la tolérance :

  • On ne peut tolérer ce qui met en cause la tolérance elle-même. Donc on ne peut tolérer qui affiche des opinions discriminatoires, diffamatoires et haineuses.
  • On ne peut tolérer qui use de violence physique, morale ou sociale pour transmettre ou imposer ses opinions et points de vue.
  • On ne peut pas revendiquer la tolérance si on ne tolère pas de manière égale toutes les classes d’individus.
  • On ne peut pas invoquer la tolérance si on tient des discours et positions discriminatoires, diffamatoires, haineux, pouvant porter atteinte aux personnes physiques et morales et à leurs biens.

La liberté d’expression

La liberté d’expression est définie par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 qui dispose que « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

L’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) réaffirme la liberté d’expression en disposant que « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontière. »

Cela regroupe certains droits essentiels, comme la liberté de la presse, la liberté des spectacles, la liberté de l’enseignement, la liberté collective (associative) d’opinion. Cette liberté fonctionne exactement sur Internet que partout ailleurs.

La liberté d’expression ne s’accompagne en aucun cas du devoir d’écoute et d’acceptation : tout individu est libre de s’exprimer et est assuré qu’il ne sera pas poursuivi pour ses opinions et pour l’usage de sa liberté de les exprimer. Mais nul n’est tenu d’écouter ou tenir compte des opinions d’autrui, ni, dans un cadre privé, de déléguer un espace à des opinions qu’il ne partage pas.

Limites de la liberté d’expression :

La liberté d’expression s’arrête devant la protection des personnes et des droits de la personnalité :

  • la diffamation, l’injure, l’atteinte à la vie privée.
  • la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence (rappel : l’homophobie, le racisme, le sexisme ne sont pas des opinions : ce sont des délits punis par la loi)
  • l’apologie des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de réduction en esclavage ou d’exploitation d’une personne réduite en esclavage ou des crimes et délits de collaboration avec l’ennemi.
  • la négation, la minoration ou la banalisation de ces crimes.

D’autres limites à la liberté d’expression concernent le devoir de réserve des agents publique, et la protection des intérêts public (les secrets militaires, par exemple).

Pour aller plus loin :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liberté_d’expression

https://fr.wikipedia.org/wiki/Libertés_fondamentales

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tolérance

Edit : paradoxe de la tolérance : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_la_tol%C3%A9rance

Une réflexion sur “Liberté d’expression et tolérance, définitions

  • patate des Ténèbres

    Initiative bien utile, en espérant que tout le monde garde ces définitions bien en tête.

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