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Netflix, Avatar et le goût du Mc Do….

Ok… hm… billet d’humeur et on va parler d’inclusivité, de l’importance de mettre en exergue tous les profils sociopsychologiques d’un personnage, même les plus insupportables, et de narration dramatique. Je sais pas comment vous expliquer ça, alors, je vais jeter mes idées en vrac, prière de faire le tri…

Une tendance notoire chez pas mal de producteurs audiovisuels est non pas à la déconstruction des stéréotypes de genre, mais à leur effacement. Il faut être poli et gentil avec tout le monde, il faut lisser toute aspérité narrative qui pourrait offenser le spectateur. Pour le décrire plus aisément, dans une comparaison un peu audacieuse, il faut cuisiner du Mc Do, pour éviter que les goûts trop épicés ou complexe d’une cuisine raffinée viennent choquer certaines papilles habituées au fade.

En gros, si tu effaces les stéréotypes de genre, alors que tu pourrais, justement, les employer pour les déconstruire, tu décides que plutôt que de fournir une couche éducative à ton produit de loisir culturel, tu vas retirer toute occasion au spectateur de réagir et s’émouvoir (que ce soit en bien et en mal) puis de se questionner et questionner son entourage, pour évoluer et progresser…

Et c’est DÉBILE ! On n’évolue pas si on a aucun support pour apprendre, réfléchir et comprendre !

Et donc, pourquoi j’en parle ?

Parce que Netflix a décidé de retirer à un personnage secondaire de la série Avatar, le dernier maitre de l’air, qui est actuellement produite en live action, Sokka, un personnage très intéressant et aimé des fans, son plus gros défaut et trait de caractère : c’est un putain de misogyne !

Et, ouais, quand on voit le personnage faire le gros con beauf de base méprisant avec les femmes, on a envie de lui coller des baffes dans la gueule. Mais ce trait de caractère est là pour :

1) montrer que, ha bha non, l’univers n’est pas tout rose, et même un « gentil »

2) montrer sa frustration, son impuissance (il est pas doué) et sa jalousie face aux autres personnages, qu’il cristallise sur les femmes.

3) montrer que son caractère sexiste peut et va évoluer en bien avec le temps, tandis qu’il va apprendre, réfléchir et comprendre.

Bref, un développement de narration dramatique très intéressant. Si intéressant que le monsieur va finir par prendre fait et cause pour les femmes face à certaines traditions sexistes, car il a appris des leçons de la vie.

Et Netflix va faire sauter ça. C’est pas la première fois, et y’a pas que Netflix… Visiblement Disney prend le même pli. Et c’est une erreur fondamentale.

C’est pas bien de donner en modèle des stéréotypes genrés à la con. On sait ce que cela donne, et celui depuis plus longtemps que le cinéma ou même l’invention de l’imprimerie. Mais on sait aussi ce que cela donne de les effacer sans jamais qu’ils n’aient été employés pour les déconstruire, c’est-à-dire pour montrer qu’ils ne sont pas souhaitables, et que tout le monde, y compris le pire des connards, peut changer en bien, comme tout le monde, y compris la plus bienveillante des personnes, peut, sans le savoir, y céder, par simple intériorisation involontaire de ces stéréotypes.

Voilà… je déteste l’expression « politiquement correct ». C’est un slogan. Je hais les slogans : ce sont des phrases-tiroirs dans lesquelles tout fourrer et surtout ce qu’on n’aime pas. C’est aussi débile que le mot « woke », et j’en passe. Mais là, oui, ce lissage de toute aspérité pour surtout ne risquer de choquer personne, c’est exactement cela : soyons politiquement correctes, lisses et fades, ne choquons personnes et donc, ne racontons surtout rien qui pourrait toucher les sensibilités du spectateur, pour être sûr qu’il va consommer. Le faire réfléchir ? Surtout pas, malheureux ! On va perdre de l’audimat !

Quoi, les meilleurs produits audiovisuels qui explosent les audimats sont, le plus souvent, des œuvres qui ajoutent des éléments susceptibles de secouer intelligemment les sensibilités, poussant le spectateur à réfléchir, car il veut voir comment ça va évoluer, s’arranger, progresser ? Ha oui, mais c’est pas poli, ça, monsieur, et on doit à tout prix rester poli, et puis, Avatar, c’est un truc pour les gosses.

Ce sont les gosses d’hier, qui ont vu Avatar, qui ont aimé, Sokkar, après l’avoir, sûrement, détesté, et qui ont appris que tu peux être un con avec les femmes, mais apprendre à ne pas l’être, et finalement, changer, en bien…

… prouvant que c’est possible, et qu’on peut certainement tous y arriver.

Article source : https://www.digitec.ch/fr/page/-avatar-netflix-commet-une-grave-erreur-en-effacant-la-misogynie-de-sokka-31581

Une réflexion sur “Netflix, Avatar et le goût du Mc Do….

  • Netflix qui avait déjà « oublié » un épisode du livre 3 du dessin animé.

    Épisode où Katara apprend la maîtrise du Sang, niveau supérieur de la maîtrise de l’eau.
    Qu’elle utilise dès l’épisode suivant – pour soigner.

    J’espère au moins qu’ils ont gardé le marchand de choux (le chou, ce cinquième élément.)

    Je suis pas mécontent d’avoir arrêté mon abo Netflix moi…

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