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Suis-je un troll ou une SJW ?

Ouais, je me pose des questions étranges, parfois, mais en ce moment, dans le petit microcosme du monde du JDR sur facebook, ça questionne, polémique, shitstorm sévère et, oui, je suis affublée de ces deux titres.

Et, vous allez rire, mais j’assume par pure lucidité être le premier et je me fais fierté d’être la seconde.

Alors, comment on fait pour être les deux ? Ben en fait, ils n’ont simplement aucun rapport. Fondamentalement, si le troll peut (doit ?) se définir par un individu employant L’argumentation caricaturale et récurrente par soucis d’intervenir comme un élément perturbateur dans un échange, soit par incompétence au débat et à la communication, soit dans le but sciemment assumé de nuire au débat en cours, il s’avère que la plupart des gens considèrent le troll comme celui qui, ayant un propos et un point de vue divergent de l’avis général du groupe avec qui il débat, insiste à débattre et exposer ses arguments.

Par extension, non sans humour et avec un manque assez frappant de lucidité de la part des quidams à penser ainsi, est un troll celui qui emploie un support pour exprimer un avis qui s’oppose à celui du lecteur. Un peu comme si je vous parlais de mes réflexions et points de vue sur ce blog et, qu’en faisant l’effort volontaire de venir le lire (ou vous contenter du titre) vous soyez outré par le contenu de ces réflexions et décidiez que je vous troll.

Ho… wait… mais en fait, c’est bien ce qui se passe ! Autant dire que dès lors, je suis forcément le troll de quelqu’un. Ok. J’assume.

Quant au seconde terme… Le fait est que si je regarde derrière la pseudo-injure que constitue le terme : social justice warrior, il s’avère que le simple fait d’être féministe, donc humaniste, militer pour les droits des minorités avec une sérieuse tendance à privilégier les droits LGBT parce que je suis quelque part directement concernée, être encline au socialisme et, en règle générale, me soucier de ce que morfle dans la tronche mon voisin, qu’il soit humain et animal et enfin ouvrir ma gueule de temps en temps à ce sujet, fait clairement de moi : une guerrière de la justice sociale.

Bon, personnellement, plutôt que le SJW à l’épée au clair, je préfère le SJW à fusil de précision Barrett XM109 lance-grenade de 25mm. Ou aux commandes d’un A10 Thunderbolt. Chacun son truc.

Mais, donc, pourquoi j’en parle ? Parce que Stéphane Gallay, mon grande demi-frère, rôliste vétéran et créateur de jeux de rôle, n’est ni plus ni moins, que la même chose que moi et vient, parce qu’il est lui aussi un troll et un SJW selon ces définitions plus haut, de se faire jeter de ce qui est le plus fréquenté et le plus abominable des groupes de jeu de rôle de Facebook : Discussions de rôlistes. Un lieu où le taulier a décidé de céder aux exigences de la plus bruyante de ses communautés, masculiniste, sexiste, misogyne, racistes, homophobes et réac’ assumée, pour virer de son groupe toute personne venant y foutre le boxon en parlant de sujets sociaux et politiques (féminisme en tête) ou simplement de sécurité autour du jeu, lié au jeu de rôle et SURTOUT à la communauté des pratiquants du jeu de rôle.

Car, soyons CLAIRS : le petit monde du jeu de rôle comporte à peu près la même proportion de connards que partout ailleurs, quel que soit le groupe social que vous allez étudier. Au-delà de mon point de vue qui me dicte que 85% des humains sont des cons, avis qui m’est propre et que j’assume comme sans doute totalement faux et vous avez raison de le signaler, mais je m’en bats les sourcils avec une pelle à tarte, le fait est que rien ne rend vraiment la communauté des rôlistes différente de tout autre. Oui, c’est un loisir culturel, oui, il promeut l’ouverture d’esprit et la curiosité au monde, oui, il encourage le fair-play et l’inclusion par absence de compétition, mais il est peuplé de sa minorité irréductibles de gros connards masculinistes, sexistes, misogynes, racistes, homophobes et réac’ (et des connasses aussi, ces adjectifs ne sont malheureusement pas limités au genre masculin). Et ils sont bruyants, pour une minorité. Il leur suffit d’envahir un groupe et d’y déverser leurs saillies définitives, agressives et qui ne se discutent pas, et c’est eux qui font la loi si on ne s’en est pas débarrassé à temps. Surtout quand une partie du monde politique, culturel (si j’ose) et télévisuel leur donne, comme en ce moment, raison.

Pour ces gens-là et leurs soutiens plus modérés mais tout aussi cons eux aussi, Stéphane Gallay et moi, nous sommes des trolls. Parce que nous sommes des ennemis de leur vision du monde du jeu de rôle (et du monde tout court dans leur cas). Et que nous osons parler de NOTRE vision, qui n’est d’ailleurs pas la notre : il s’avère qu’elle est tellement courante et répandue, faite d’ouverture d’esprit, de respect d’autrui, d’humanisme et d’empathie (et là, je viens de confirmer à mes charmants amis masculinistes que je suis VRAIMENT une salope de pouffiasse de SJW) qu’elle est partagée par la majorité des rôlistes. Et ce n’est pas très dur de le constater… il suffit de regarder les likes des articles parlant d’inclusion, de problèmes de sexisme dans les parties de JDR, de la X-card, etc etc etc. et les partages massifs de tous ces articles. Ces sujets ne font pas l’unanimité, mais ils sont largement plébiscités.

Les connards et leurs idées sont minoritaires. Et c’est un peu ce qui les rends dingue et exige leur agressivité et leur bruit.

Donc, hier, ces connards ont réussi une petite victoire, pousser Stéphane Gallay à se faire bannir du groupe dont je parle plus haut, car il est finalement devenu leur troll, parmi d’autres. Autant dire que ce groupe est à fuir… ou à troller volontairement ; vous êtes grands et responsables, vous faites ce que vous voulez.

Mais j’insiste… Stéphane Gallay (Tigres Volants/Freak Squeel’s) n’est pas le seul créateur de jeu de rôle (si tant est que ce titre donne une légitimité) à penser ainsi. J’invoque ici Sam Metzener (Ecryme), Wilfried Hizembert ( Les Manuscrits de La Mémoire Morte), mais je peux aussi ajouter  des gens connus ou moins connus comme Sandy Julien, Coralie David, Jérome Brand Larré, Marion Amarres, Laurent Gärtner, Yann Décombaz, toute l’équipe de la Convention Orc’idée (mention spécial à la charte de bonne conduite de la convention, dont voici le lien ), etc etc etc…. Et la liste pourrait s’allonger encore longtemps, je n’aurais pas fini…

Bref, je dirais donc à ceux qui s’affolent d’une recrudescence des connards réac’ dans le monde du JDR, ce que j’ai entendu aussi ces derniers temps : rassurez-vous, il n’y en a pas plus, ils sont même en voie d’extinction et on ne va pas les pleurer. Simplement, ils tentent d’exister de toutes leurs forces et, pour ça, ils font le plus de bruit possible pour ne pas disparaitre.

Et quelle est la stratégie pour combattre ça ?

Faire autant de bruit, en essayant d’être, si possible mais c’est optionnel, moins injurieux et odieux qu’eux et en veillant et, ça, c’est une nécessité, de ne jamais être aussi agressifs qu’eux. Sauf sils mordent les premiers.

Et pour finir, si vous cherchez un groupe facebook de rôlistes où être un sale SJW narrativo-vegan-LGBT n’est en rien un problème, rejoignez-nous ici : https://www.facebook.com/groups/1947572342156346/

Je suis une des modos, et je ne sais pas si c’est un gage de qualité, mais comme je chasse le troll réac à la grenade 40mm, ils ont vraiment du mal à y séjourner.