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Le Gary Gygax day, c’est un peu l’anniversaire du jeu de rôle.

Aujourd’hui, nous sommes le 27 Juillet. Je parie que c’est la date de naissance (ou de mort) de plein de gens importants qui ont marqué l’Histoire et en fait, je pourrais en citer quelque uns. Mais, je m’en fiche un peu (sauf de l’anniversaire d’Alexandre Dumas fils, parce que faut pas déconner !). Aujourd’hui, c’est aussi la date anniversaire de Gary Gygax, l’auteur de Donjon & Dragon (en fait le co-auteur avec Dave Arneson) et en quelque sorte, le père de la création du jeu de rôle.

Bon, si vous ne savez pas ce qu’est le jeu de rôle, je vous renvoie à cette page, hop, et on continue.

Papa Gygax et sa barbe nous ont quitté en 2008, mais son héritage, un étrange jeu de société faisant la part belle à l’imaginaire et à la créativité est, entre temps, devenu un héritage immense… né d’un simple jeu édité de manière un peu cheap, dans les années 1970 et qui connaitra un succès explosif qui ne sera jamais démenti. Donjon & dragon était né, et n’allait plus jamais disparaitre.

Bon, pour les pinailleurs au fond à droite, oui, des fois, ce jeu, qui connaitra un total de 7 grandes rééditions, passera parfois par des périodes difficiles. Comme d’ailleurs tous les autres jeux de rôle avec lui, au cours des années Reagan et du néo-conservatisme, qui verront des lobbies politiques et religieux américains faire des campagnes entières pour tenter de détruire ce média satanique corrompant sa belle jeunesse. On aura d’ailleurs le droit à la même vague de mauvaise réputation et de médias en roue libre en Europe – y compris en France – pendant quelques années… et puis… et puis, le jeu de rôle continuera son bonhomme de chemin, bon an, mal an.

Le jeu de rôle est un loisir qui a une étrange particularité : par sa nature même, il ne coûte, comparé à d’autres, presque rien. Il n’a pas de fin ; son moteur principal, c’est l’imagination et, l’imagination, c’est infini et c’est gratos. Bien sûr, écrire, illustrer, mettre en page, éditer, distribuer, ça coûte de temps, des savoirs-faire, donc de l’argent et on espère bien en gagner en retour. Mais une fois un livre de jeu de rôle entre les mains d’une bande de joueurs, ils n’ont, finalement, pas besoin d’autre chose que leur imagination dans une activité renouvelée par la simple magie de la conversation, de l’imaginaire et du conte partagé. Ah, si : il faut des dés, parfois… aux formes étranges, d’ailleurs, puisqu’à 4 faces, 8 faces, 10 faces… 20 faces et plus même ! Mais, par sa mécanique et sa nature même, le jeu de rôle est un produit qui va à l’opposé d’une dépense contrainte et constante pour se renouveler…

Et puis, un peu après les années 2000, il commence à gagner certaines lettres de noblesse ; car, par son principal moteur, l’imagination, il est devenu la source d’une créativité artistique, littéraire, télévisuelle, cinématographique, effrénée. À partir de 2010, c’est le boom. Les réalisateurs, les acteurs, les romanciers, les show-runners, les artistes, tous, qui pratiquent ou ont pratiqué le jeu de rôle, se mettent à parler de ses vertus ; son importance dans leur créativité, sa puissance d’inspiration, ses qualités sociales et éducatives, et j’en passe. Tiens, parce que c’est d’actualité, un rôliste réalisateur, humoriste, acteur, et compositeur français et rôliste revendiqué, vous en connaissez un, il se nomme Alexandre Astier ! Même certains politiques osent enfin admettre autrement que du bout des lèvres qu’ils y ont joué où y jouent et que c’est très bien !

Le jeu de rôle a cessé d’être un loisir de niche à la renommée sulfureuse construite sur le fantasme des néo-conservateurs des années 90, pour devenir un média socioculturel répandu dans le monde entier, reconnu et plébiscité. Le pratiquant de jeu de rôle ne se cache plus ; il peut afficher sa passion pour ce loisir avec fierté ! Il peut la revendiquer ! Il peut même en parler sur son CV professionnel pour expliquer en quoi cette pratique lui offre des avantages et compétences uniques !

Tout cela, nous le devons à monsieur Gary Gygax. Ho, il n’est pas le seul et j’aurais du mal à citer tous ceux qui ont commencé à explorer cette activité avant lui et l’ont enrichi et révolutionné après lui. D’ailleurs, si le sujet vous intéresse, je vous recommande le livre : La Grande Aventure du jeu de rôle, suivez juste ce lien pour le trouver.

Papa Gygax n’a peut-être pas inventé le jeu de rôle. Mais il est le co-auteur du premier d’entre eux ; il en est devenu l’image du créateur et cette date anniversaire est aussi celle de l’hommage rendu à sa création et à la création de tous les jeux de rôle, depuis.

Et que le jeu de rôle vive encore longtemps ! Désormais média socioculturel mondial, il fait, sans doutes à jamais, partie du patrimoine inaliénable de l’humanité.