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Le dossier Woke n’Roll de Jeux de rôle Magazine, N° 59

J’ai donc lu le dossier Woke n’Roll de Jeux de rôle Magazine, N° 59.

Vous pouvez voir l’éditorial qui, fait amusant, est ce qui pose le plus de problème, à cause de son ton et ses sous-entendus. Il va falloir passer outre pour lire le reste. Community Manager, c’est un métier. Quand on ne sait pas communiquer sur les réseaux, faut pas le faire. Vraiment. Sincèrement. Conseil d’ami.

Parce qu’après, comme on connait pas le métier, on remet de l’huile sur le feu de ne pas avoir pesé et choisi ses mots professionnellement ; on invoque alors immédiatement les mêmes détracteurs, les mêmes soutiens Coucouilles ; on se retrouve avec exactement le même problème qui allait pourtant s’estomper tout seul. On refait les mêmes erreurs de communication et on génère les mêmes interprétations. Finalement, on passe pour un con, voire un connard (même sans en être un !) et c’est bien ce qui se passe.

PS : je ne connais qu’une personne du milieu du JDR à avoir reçu une invitation à venir écrire dans les pages du mag’ (et c’est pas moi). Si l’invitation était un message sur les RS, perdu au milieu d’autres et noyé dans la masse, c’est pas trop un ciblage efficace. Je veux dire, c’est la base de la communication réseau, ça.

ADDENDA : au vu des conséquences désastreuses de la gestion de communauté de JDR Mag’, représenté par la voix de Sébastien Célerin, je déclare refuser tout collaboration présente ou future avec le magazine. Ouvrir les portes de l’enfer des Coucouilles et les tenir grande ouvertes pour eux, sans intervenir sur sa propre page publique de réseaux sociaux, tout en se plaignant faussement d’être incompris et peu soutenu, ce n’est plus de l’erreur : c’est de l’impardonnable malhonnêteté.

Je veux dire, soyons clairs : les réseaux sociaux, c’est bourré de raccourcis d’idées, d’opinions sous forme de slogans et de gens qui n’ont ni envie de réfléchir, ni envie d’approfondir leurs pensées. Ils vont être cons ; c’est juste un effet de sciences cognitives connu, documenté, automatique ! Donc, quand on communique en tant que professionnel sur les RS, il faut tenir compte de chaque mot employé, de chaque ton, il faut effacer ses propres opinions derrière sa com’ ou l’assumer au nom du média pour lequel on communique sans aucune interprétation possible, avec une clarté irréprochable. Il ne faut jamais répondre aux protestations, il ne faut jamais donner son avis personnel, il ne faut rien prendre pour soit, il faut… un gros boulot en amont, pour pas se retrouver avec une grosse shitstorm en aval. Alors quand on fait tout le contraire de ce qu’il faut faire, le résultat est aussi inévitable que se faire tremper de merde.

Le dossier fait 12 pages sur les 116 du magazine. Voici son contenu :

Partie 1 : « Dialogue (pas si) imaginaire », article de Nicolas Bernard, dont on se demande l’usage et l’utilité réelle, puisque le contenu est une sorte de faux clown entre un gars un peu réac et un gars un peu progressiste, mais aucun des deux ne convainc. C’est artificiel et la morale finale tombe mollement. C’est oubliable, à mon avis : ça n’apporte pas grand-chose au schmilblick.

Partie 2 : « Wokisme, JDR et panique morale », article d’Isabelle Collet, enseignante-chercheuse à l’Université de Genève, spécialiste des rapports intersectionnels dans les relations éducatives, informaticienne (et rôliste bien sûr) ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Isabelle_Collet ). Elle y traite en détail du (non)-sens du terme « woke » et « wokisme », et de son usage politique en tant que panique morale fabriquée, à partir de ses origines détournées, et de son détournement par les idéologies de droite réactionnaire –et pas que l’extrème droite, loin s’en faut. Elle explique aussi par le détail comment un billet d’humeur du précédent numéro de JDR Mag’ a pu susciter tant de controverses et d’indignation. On ne pourrait à mon avis pas faire mieux. Avec un encart sur l’écriture inclusive, par la même dame… et bcp de gens vont apprendre plein de choses, là !

Partie 3 : « 49,6 % de femmes » (chiffres INED, Institut National de la Démographie, en 2020), article de Frédric Toutain, des éditions Les 12 Singes. C’est un témoignage lucide de la représentation des femmes dans le milieu du jeu de rôle et ses communautés, y compris dans le milieu professionnel, et les difficultés qu’elles ont pu rencontrer et qu’il a pu constater, pour s’y insérer, sur ces dernières 20 années. Avec quelques données, quelques références, quelques chiffres, ce témoignage rappelle efficacement et simplement le problème de la sous-représentativité de ce qu’on appelle les « minorités », femmes en tête mais pas que, dans tout ce qui concerne les médias, et ici, la fantasy et le jeu de rôle.

Partie 4 : Michtims ou Meschne ?, article non crédité, il nous présente le travail de Georg Mir, qui a créé en 2012 Micthim : Fluffly Adventures, un JDR où on joue des créatures mignonnes qui ignorent les notions de discriminations et de genre. L’article, court, décrit un peu la démarche, et l’histoire du projet, pour nous faire enfin découvrir le logo de Georg Mir, que j’ai d’ailleurs déjà vu passer dans le monde des JDRs Indies : « inclusive RPG ». Le lien vers le JDR… celui du magazine, qui renvoie sur le site de l’auteur, semble cassé : https://www.drivethrurpg.com/product/105250/Michtim-Fluffy-Adventures?cPath=8862_9064

Qu’est-ce que j’en pense ?

Que sans les erreurs de communication et l’édito en tête de ce dossier, ça faisait le job, vraiment. Ça fait d’ailleurs le job, vraiment. On peut mieux faire, mais, hey, faut le dire quand quelque chose est bien fait, et c’est le cas.

Mais il y a les erreurs de com’ et l’édito. Prenez un feu de charbon qui manquait d’air, et s’éteignait, faite un gros trou pour amener l’oxygène et arrosez d’essence pour être sûr. Voilà ce qu’a été la communication autour de ce dossier.

Le dossier va apprendre plein de choses aux gens. Mais plein d’autres ne vont retenir que la communication éditoriale du mag’. On aurait voulu le faire exprès, pour faire le buzz, et osef les conséquences en terme d’image (et une mauvaise pub est pas une pub : c’est une mauvaise image) qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

Mais je pense que ce n’est pas le cas. C’est juste un gros manque de formation à un métier qui ne s’invente pas. Mais merder ce genre de choses, ben après, faut l’assumer.

ADDENDA : au vu des conséquences désastreuses de la gestion de communauté de JDR Mag’, représenté par la voix de Sébastien Célerin, je déclare refuser tout collaboration présente ou future avec le magazine. Ouvrir les portes de l’enfer des Coucouilles et les tenir grande ouvertes pour eux, sans intervenir sur sa propre page publique de réseaux sociaux, tout en se plaignant faussement d’être incompris et peu soutenu, ce n’est plus de l’erreur : c’est de l’impardonnable malhonnêteté.