Du GN au jeu de rôle sur SL, une méta-communauté Gor
Suie à une très passionnante discussion sur le groupe SL True BtB Goreans, et après des conversations similaires avec des amis et des groupes de joueurs de Gor SL, souvent sur Discord, je me lance dans un très long article, un dossier sur : comment organiser le jeu de rôle, à grande échelle, sur Gor Second Life ?
Oui, vaste ambition, n’est-ce pas ? Alors, avant de commencer, moi, je n’ai aucune ambition de créer une telle structure organisée et la diriger. Je ne suis pas un leader. Je l’ai été bien trop souvent et trop longtemps dans ma vie de tous les jours, j’en ai assumé la responsabilité et payé le prix. Je me contente de proposer une idée, qui est le fruit de nombreuses discussions et d’idées variées.
Pourquoi je me permets de le faire ? Pour paraphraser un ami : parce que j’en ai les compétences. Pratique du jeu de rôle sur table depuis 40 ans, pratique du live-action roleplaying game depuis 30 ans, autrice de jeux de rôle sur table à succès, théoricienne du jeu de rôle en tant que système et pratique, et une expérience professionnelle dans l’organisation du jeu de rôle sur des univers de MMORPG (oui, ça a existé !). Bon, ça ne veut pas dire que ma parole est d’évangile, juste que je peux m’appuyer sur mon expérience pour expliquer des choses assez solidement.
Ceci étant dit, commençons !
1-Pourquoi organiser le jeu de rôle de Gor Second Life ?
Pour qui ne l’aurait pas remarqué, certaines choses ont évolué et changé dans l’ensemble de la communauté des joueurs pratiquant le jeu de rôle de For sur Second Life. Beaucoup ont changés en bien, mais pas toujours. Entre autres, c’est une communauté plutôt vieillissante, et dont le nombre diminue. Mais surtout, c’est une communauté fragmentée, où les sims s’isolent les unes des autres. Dans certains cas, c’est à cause du type d’ambiance et de mode de jeu de rôle choisi, et je peux très bien le comprendre, dans d’autres cas, c’est un réflexe communautariste qui se renferme sur lui-même, et ça, c’est moins facile de le justifier.
Ok, mais je parle de quoi, précisément ? Du manque d’interaction forte entre chaque sim et communauté, en résumé ! J’ai de très bons souvenirs que, il y a quelques années (bon, ça commence à dater) le roleplay de Gor sur Second Life était nourri d’intrigues intercommunautaires, et de diplomatie entre sims, d’échanges culturels et de conflits passagers ou de guerres ouvertes. Que recevoir un Ubar d’une autre sim, ou des délégués commerciaux, était commun, que les événements publics sur une sim étaient transmis aux sims voisines, pour que tout le monde y participe. Et que chacun assumait les conséquences et risques inhérents aux habitudes parfois houleuses des goréens, comme les enlèvements.
Une synergie non-planifiée émergeait donc de ces interactions intercommunautaires, et finalement, même des sims avec des types d’ambiance et de mode de jeu de rôle différents interagissaient fortement. Pour le meilleur, et, parfois, pour le pire avec des prises de tête entre joueurs BtB et joueurs GE, par exemple, sur la validité de certaines de ces interactions.
Et comment cela fonctionnait ? Par le respect d’une charte tacite, en fait ! Je crois que je ne l’ai jamais vu officiellement écrite nulle part, mais un certain nombre de codes de respect étaient connus de tous, et transmis aux nouveaux joueurs, dont je fis partie, pour comprendre comment cette charte informelle fonctionnait et était appliquée. Rien de bien compliqué : respecter les joueurs, respecter les principes du roleplay et du fair-play, respecter l’autorité et l’arbitrage des sims owners et des modérateurs, ne pas contraindre une personne enlevée à rester captive plus de trois jours, sauf si elle y consent, ne pas attaquer une sim vide ou en sous-nombre évident (quel intérêt d’ailleurs, pour ce type de roleplay ?), ne pas être le déclencheur volontaire d’un drama, etc…
Ca ne faisait pas non plus de miracles ! Comme tout le monde, j’ai vu beaucoup de dramas, et de dérapages. Mais une telle synergie ne peut pas fonctionner sans ces malheureux aléas. En règle générale, cependant, avec cette charte informelle respectée, et cette synergie à laquelle les joueurs tenaient, les choses se passaient plutôt bien, et surtout, créaient une puissante activité intercommunautaire, qui liait entre elles les communautés et les sims dans une histoire commune.
Bien entendu, il y avait une autre raison pour laquelle cela fonctionnait plutôt bien : le nombre de joueurs actifs ! Mais aussi la proportion de joueurs enthousiastes à considérer l’ensemble des sims comme un monde avec ses régions et ses cités, et non comme des communautés séparées. Pour le nombre de joueurs actifs, difficile de faire quelque chose de manière directe (mais on peut quand même faire quelque chose, j’y reviendrais), par contre, pour la proportion de joueurs enthousiastes à désirer considérer Gor SL comme un tout, et pas des communautés qui s’isolent, là, clairement, on peut faire quelque chose, et c’est tout le sujet de ce dossier.
2- LARP : Live Action Role-Playing
Qu’est-ce que c’est, donc ? C’est un acronyme, qui décrit le principe de jouer un rôle en personne (ou sur second life, à travers un avatar), dans un environnement qui comprends à la fois un espace défini, et un temps défini. Voici la définition académique du sujet :
Un jeu de rôle grandeur nature est une forme de jeu théâtral et narratif qui se déroule dans un environnement physique. C’est un système de narration dans lequel les joueurs assument des rôles de personnages qu’ils incarnent en personne, à travers des actions et interactions. L’univers de jeu est un environnement accepté, situé à la fois dans l’espace et le temps, et régi par un ensemble de règles — dont certaines doivent être formelles et quantifiables.
- Falk et G. Davenport
Le LARP, à la base, c’est du jeu de rôle en costume, de style théâtral (on joue son rôle dans une soirée de discussion, souvent de diplomatie ou de négociation), de style murder party (une enquête à la Agatha Christie) ou encore de style bataille (on est équipé de fausses armes en mousse, et on se tape dessus dans une vraie reconstitution de bataille, historique ou imaginaire). Et parfois, on peut mélanger les trois !
Discussions, enquêtes, batailles… On ne serait pas en train de décrire les trois grandes activités principales de jeu de rôle dans Gor SL ? Car, en effet, c’est totalement similaire. La seule différence est que là, vous êtes dans un avatar, et pas vous-même sur place, et c’est lui que vous habillez en costume pour son rôle. L’autre différence est que vous ne parlez pas, mais écrivez, et que la parole est aussi ce qui remplace certaines de vos actions et gestes physiques : si vous voulez saisir un verre d’eau, vous devez décrire que vous le faites, à défaut de pouvoir le faire physiquement.
Le LARP se définit donc par des rôles, incarnés de manière directe, par un décor aux limites fixes (pour ne pas risquer que le voisin ait une crise cardiaque en voyant passer un survivant de Fallout, à la peau verdâtre, avec une arme de guerre dans les mains), et par une durée de temps. Dans le LARP Vampire la Masquarade, les participants se réunissent régulièrement en se donnant rendez-vous à des horaires fixes, pour tous se retrouver, le temps d’une soirée, une journée, ou même un week-end. Il peut y avoir de petits rassemblements d’une dizaine de joueurs, mais aussi de grand événements rassemblant des centaines de participants (j’y ai participé, j’y ai même été storyteller, c’est-à-dire game master).
Oui, vous vous sentez en terrain connu, et c’est normal. Pratiquement tout le roleplay sur seconde life ressemble aux principes du LARP. Ceci dit, hormis la différence que le LARP implique votre présence physique (et des horaires et lieux pour se rassembler), il y a plusieurs différences avec la pratique du jeu de rôle sur seconde life et, bien entendu, sur Gor SL.
Un exemple : le LARP Vampire the Masquerade
Ce que je connais le mieux en terme de LARP, ce sont les LARP de fantasy, avec aventure, bataille, soirée au coin du feu et promenades dans la campagne en costume de médiéval-fantasy, et les LARP Vampire The Masquerade, tournés vers un cadre urbain et un contexte beaucoup plus politique.
Le LARP Vampire The Masquerade est le plus intéressant à étudier, car il est dit persistant. Il ne s’agit pas d’un événement ponctuel où on joue un orc guerrier ou un elfe magicien le temps d’un week-end, avant de retourner travailler et attendre la prochaine occasion, dans six mois ou un an, mais un personnage (un vampire, donc), dans une série de rendez-vous proches, qui peuvent très bien avoir lieu une fois par semaine, avec de gros événements qui ont lieu tous les mois.
Le LARP Vampire The Masquerade est donc plus structuré, car plus persistant. Et surtout, il est intercommunautaire. Il y a toujours, en Europe, des associations de LARP Vampire The Masquerade dans de nombreuses villes, comptant de quelques à des dizaines de joueurs, qui communiquent et interagissent entre associations, dans un vaste ensemble qui représente le « monde » des vampires. Des événements entre associations et donc entre cités sont organisées, avec des alliances, des conflits, de la politique, etc… L’association dont je fus membre, à Nice, en France, comptait, par exemple, 80 joueurs, dont 40 réguliers, pour une ville de 350 000 habitants et participait ou organisait entre deux et trois événements majeurs et intercommunautaires par an. Et ce genre de chiffres n’était pas rare.
Pour qu’une telle communauté réunissant des dizaines d’associations fonctionne, il faut trois choses :
- Une charte commune, avec des règles claires qui sont toujours les mêmes, à quelques nuances près, d’un groupe à un autre.
- Un contexte commun, qui n’est pas que le décor, mais aussi une trame narrative commune, qui suit les événements des différents groupes, et leurs interactions.
- Des organisateurs qui arbitrent les règles du jeu, les relations entre ces groupes et à l’intérieur de ces groupes, et ont en charge de respecter la trame narrative et l’utiliser pour créer des intrigues pour leur groupe, et entre les groupes.
Dans le LARP Vampire The Masquerade, il y a donc des rôles d’organisateurs différents que voici :
- Les présidents et représentants des associations : chaque association est organisée comme un club, avec son président. Puisque souvent, il y a une cotisation à payer, les choses sont donc organisées légalement. En France, c’est sous la loi 1901 des associations. Ils ont avant tout charge de faire respecter la charte de leur association, et arbitrer les conflits. Les présidents et représentants des associations se réunissent pour organiser les grands événements entre associations et groupes, et gérer les volets administratifs et financiers. Bien sûr, ils ont souvent des rôles de personnages importants au sein du LARP, mais pas toujours.
- Les Storytellers : ce sont les game master et les scénaristes principaux des aventures et intrigues de chaque LARP. Ils se réunissent pour coordonner leur travail, en suivant, respectant et prolongeant la trame narrative générale, en intégrant les conséquences des actions des joueurs. Ils sont en lien direct avec les présidents et représentants des associations, pour l’organisation des événements, mais, s’ils sont eux-même membres d’associations, ils travaillent de manière indépendante. Après tout, il est moins amusant de participer à une aventure dont on connait le scénario.
- Les Narrateurs : ce sont les assistants des storytellers et les animateurs, qui assurent le lien entre les groupes de joueurs (clans, familles, factions) et les storytellers. Ils connaissent quelques bribes de la trame narrative et aident les storytellers à organiser des aventures, par exemple en jouant des Non-player-Character (NPC), ou en donnant des indices aux joueurs, pour faire avancer l’intrigue. Ils sont aussi là pour envoyer aux Storytellers des rapports sur les activités des groupes de joueurs, afin d’intégrer ces activités à la trame narrative, et pour aider chaque joueur à respecter la charte et les règles du jeu en cas de problème.
Encore une fois, vous devez un peu vous sentir en terrain connu, car il y a certaines similarités avec la structure des organisateurs de sims de jeu de rôle sur second life. Mais il y a cependant deux grandes différences :
1- Le rôle de storyteller n’existe pas, ou est tenu par le sim-owner ou les modérateurs, ce qui représente une charge mentale supplémentaire et crée des problèmes de gestion et de continuité (sans oublier quelques abus).
2- Il y a rarement de trame narrative suivie, avec un retour organisé des informations et activités des joueurs pour faire évoluer cette trame narrative. Et il y a rarement de narrateurs attitrés.
Maintenant que nous avons éclairci les définitions et les concepts, comment exploiter cette expérience vieille de dizaines d’années sur Gor SL ?
3- Du LARP à Gor SL
Donc, résumons : ce qui fait défaut dans la vaste communauté des joueurs de Gor SL, c’est d’une organisation intercommunautaire, ou, ici, intersims. Mais à quoi servirait cette organisation ?
À promouvoir et structurer des interactions intercommunautaires, tout simplement ! En créant une organisation apte à adopter une charte commune et une vaste trame narrative interconnectée, elle dynamiserait les interactions de jeu de rôle entre toutes les sims, tout en facilitant les conditions de ces interactions ! Il n’y aurait plus des sims de Gor SL, mais un monde de Gor, dont chaque sim est un décor différent avec sa propre dynamique, intégrée dans un vaste univers de jeu que l’on peut explorer, parcourir, et où tout le monde peut participer.
Loin de moi l’idée de penser que c’est facile. Mais les problèmes de Gor SL actuels ayant tous été soulevés et ramenant, dans l’immense majorité des témoignages, au problème de l’interaction forte entre les communautés de joueurs et les sims et leur tendance à s’isoler en petits groupes fermés, la solution parait alors évidente, pour peu qu’on puisse la structurer et la présenter.
Il faut donc, à l’exemple du LARP Vampire The Masquerade, persistant et intercommunautaire, un LARP persistant et intercommunautaire pour Gor Second Life.
Je vous présente donc le LARP Gorean Council !
Attention, ce projet, dont je vais décrire la structure, n’a en aucun cas pour mission de dire aux gens comment jouer BtB, ou pas BtB, ce qui est goréen, ou ne l’est pas ! S’il est intercommunautaire, c’est que, par définition, il dépasse les types de jeu et de contexte des différentes manières de joueur à Gor SL. Il propose un cadre, des règles de jeu et des règles de bonne conduite, une trame narrative, et fournit une structure permettant d’organiser et gérer cet ensemble intercommunautaire.
Et, oui, bien entendu, en proposant un cadre, le LARP Gorean Council structure une manière d’aborder le jeu de rôle dans Gor Second Life, et un cadre de jeu. Mais celui-ci, ben… c’est Gor, dans toute sa variété, ses paradoxes, ses contradictions et ses trous narratifs. Cela implique une définition de ce qu’est Gor, mais dans un cadre large et inclusif, et surtout pas restrictif. Et de toute manière, ce n’est pas moi qui vais vous dire comment jouer à Gor. Si une telle structure doit naitre (et peut naitre) ce sont ses organisateurs et créateurs qui définiront les règles et le contexte.
Moi, je ne fais que fournir un mode d’emploi.
Ah, oui, et bien entendu, il faut une seule structure de ce genre, pour qu’elle rassemble le plus possible de communautés de joueurs et de sims. Même si je ne me fais pas d’illusions à ce sujet, le fait est que la création de plusieurs structures similaires ne ferait que diluer les communautés, sans régler le problème qui consiste justement, à les aider à s’unir et interagir.
Principe général
1-
Le Gorean Council est une assemblée de représentants élus de communautés et de sims de SL Gor. Ces représentants, qui peuvent être des sim owners, des administrateurs, des leaders de communauté ou des organisateurs d’events, des senior storytellers, mais aussi de simples délégués, doivent avoir été élus au sein de leur communauté pour siéger au Council. Chacun représente sa communauté et dispose d’une voix pour voter durant les assembles du Council.
Le Council propose et discute de la direction générale du LARP, de son organisation, de sa trame narrative, des événements intercommunautaires à planifier, propose des amendements aux règles de la charte, et vote pour chaque proposition faite. Une proposition est adoptée à la majorité des voix.
2-
Le Gorean Council est assisté par le Charter Council, constitué des membres volontaires d’origine ayant rédigé la charte de bonne conduite et les règles de jeu de rôle de Gorean Council. Ils ne peuvent être membres du Gorean Council, car ils en sont les arbitres. Leur arbitrage concerne le respect de la charte et donc le comportement des membres du Gorean Council. Ils ont pouvoir de destituer de son statut un membre du Gorean Council, ou un Senior Storyteller. Ils peuvent aussi déposer un veto suite à un amendement à la charte, votée par le Gorean Council : dans ce cas-là, l’amendement peut être rediscuté, et soumis au vote, après rectification. Mais toutes leurs décisions sont soumises au vote des membres du Charter Council, et imposent que la décision soit adoptée par deux tiers des membres du Charter Council.
3-
Gorean Council et Charter Council se réfèrent à la charte du LARP Gorean Council. Pour être membre du Gorean Council, il faut avoir accepté cette charte et en avoir intégré les principes et règles au sein de sa communauté ou de sa sim. Le contenu de la charte devient alors tout ou partie des règles que chaque membre du Gorean Council s’est engagé à respecter, et faire respecter au sein de sa communauté ou de sa sim.
4-
Chaque communauté, ou sim est libre de gérer sa propre organisation de modérateurs, storytellers et facilitators, tant que l’organisation comprends des modérateurs, storytellers et facilitators qui doivent être identifiés auprès du Gorean Council.
5-
Les modérateurs rendent compte de leurs actions aux leaders, sims owners et administrateurs de leur sim et communauté. Les storytellers et facilitators rendent compte aux seniors storytellers de Gorean Council et en cas de nécessité, à l’ensemble du Gorean Council pendant ses réunions. Storytellers et facilitators collaborent avec les leaders, sims owners et administrateurs de leur sim et communauté, mais de manière indépendante : c’est aux senior storytellers qu’ils rendent compte, et dont ils prennent les consignes concernant la trame narrative principale. Tous doivent respecter les règles de leur sim ou de leur communauté.
6-
La trame narrative principale, gérée par les senior Storyteller, est un scénario écrit par le groupe des Senior Storyteller, et qui constitue un fil conducteur pour des intrigues et aventures intercommunautaires et intracommunautaires. La trame narrative principale incorpore les trames narratives de chaque sim et communauté dans un ensemble cohérent. Les senior Storyteller en assurent le respect, le suivi, et la continuité, et aident les Storyteller et les facilitators à créer et gérer les intrigues et aventures des communautés, sims et groupes de joueurs. La trame narrative principale est secrète : seuls les senior Storyteller y ont un accès complet.
7-
La charte de Gorean Council est un ensemble de règles de jeu de rôle et de codes de bonne conduite adapté au contexte du jeu de rôle dans Gor Second Life. Cette charte est rédigée par les créateurs de Gorean Council, qui ont pour tâche de la faire respecter et d’en assurer l’arbitrage. Le Gorean Council peut proposer et voter des amendements à cette charte. Tout membre, du simple joueur au sim owner de Gorean Council, doit respecter cette charte.
8-
La règle absolue du jeu de rôle est simple et tient eu deux principes: 1) jouer avec les autres, et pas contre eux. Le jeu de rôle, même sur Gor SL, n’est pas concerné par le principe de gagnants et de perdants à la fin de la partie, car la partie n’a pas de fin, et tout ce qui compte est de s’amuser tous ensembles. 2) ne pas se comporter comme un con, c’est-à-dire ne pas être irrespectueux, discriminatoire, méprisant, agressif, mensonger, complotiste, capricieux ou mauvais perdant. Ne pas se servir de l’excuse du jeu pour répandre des comportements et des opinions destructrices de la bonne entente et de la coopération des joueurs entre eux.
4- Structure du Gorean Council
Avant de commencer à écrire cet article, j’ai dessiné un schéma d’organisation, propre à respecter les contraintes et les principes des communautés et sims de jeu de rôle sur Gor Second life. Il n’est sans doutes pas parfait, mais permets de synthétiser l’ensemble de l’organisation et son fonctionnement :
La charte & le Conseil de la Charte
Il faut donc, pour réussir une telle organisation, un premier groupe, qui va prendre en main la rédaction de la charte de Gorean Council. Celle-ci tient en deux parties : les règles de jeu de rôle, c’est-à-dire comment gérer le rôle et les actions des personnages, et les règles de bonne-conduite, c’est-à-dire définir les comportements des joueurs permis, et eux réprouvés, pour assurer une bonne conduite et une bonne entente de tous les joueurs.
La charte ne devrait pas définir ce qui est goréen ou pas. Elle doit définir Gor dans le sens qu’elle doit préciser et rappeler le contexte général et ses codes, mais c’est tout. Elle doit surtout définir des règles simples et faciles à déployer pour gérer les actions en jeu de rôle : comment combattre, comment gérer un vol ou un kidnapping, ou comment tuer un personnage, et dans quelles limites et contraintes. Elle doit proposer un système juste et facile à gérer, et fournir une alternative simple et efficace au seul combat avec un combat meter comme le ZcS. Elle doit aussi définir, en fonction des codes principaux de Gor, quelles limites personnelles des joueurs pour leur personnage, peuvent être respectées, et celles qui ne peuvent l’être (par exemple, pas de capture, ou encore pas de mort).
Enfin, la charte doit spécifier ce que sont les règles de bonne conduite, les comportements de joueurs qui ne sont pas admissibles et qui méritent sanction. Ici, je parle réellement d’avoir un ensemble de règles simples et claires dont le but est de permettre à tout le monde, sans discriminations, de pouvoir participer en tant que joueur, sur le même pied d’égalité, dans une ambiance de fraternité et de fair-play.
Les membres du Charter Council sont désignés parmi les volontaires qui ont crée l’organisation et rédigé la charte. Ils ne peuvent être membres du Gorean Council, car ils en sont les arbitres. En cas de départ ou d’exclusion d’un membre, ce sont les autres membres du Charter Council qui choisisse le nouveau membre, par vote. Mais le candidat au poste de nouveau membre peut être proposé par le Gorean Council, le Charter Council ayant toujours la décision finale.
La trame narrative et les seniors storytellers
Amis scénaristes et inventeurs d’histoires, ceci est votre heure. Un groupe de joueurs doit s’assoir à une table et imaginer un long scénario aux péripéties intercommunautaires et intersims, capable de durer plusieurs mois. À mon avis, il faut compter un scénario général qui tiendrait sur au moins trois mois, pour commencer. Il peut être simple, ou complexe, mais doit nécessité, au début, un minimum de moyens afin que sa complexité d’organisation ne soit pas un frein. Et il doit pouvoir concerner tous les joueurs. Au fil du temps, avec l’arrivée de communautés et de sims, il s’étoffera de lui-même et pourra être travaillé et prolongé par le groupe des seniors storyteller, avec l’aide et la complicité des storytellers et des facilitators de chaque sim et communauté.
Les Storytellers seniors sont, au départ, choisi parmi des volontaires ayant une grande pratique et expérience du jeu de rôle sur table, un esprit ouvert et une bonne connaissance de l’univers de Gor (qui est sûrement, des trois qualités requises, à la fois la plus simple à avoir et la plus difficile à trouver). Il ne faut pas plus de trois storytellers au départ, ce nombre pouvant monter à cinq si l’organisation prenait de l’ampleur. Ce sont les storytellers seniors ou le Gorean Council qui propose un nouveau Storyteller, mais c’est le Charter Council qui valide sa nomination, après examen et vote.
La trame narrative principale, gérée par les seniors storyteller, doit être pensée pour tout le monde, et pas seulement pour les leaders de cité, de clans, de factions et de castes. Si ceux-ci peuvent avoir un rôle important dans la trame, et que certaines histoires ne concernent qu’eux, comme des péripéties diplomatiques, la trame narrative principale doit pouvoir offrir des péripéties importantes aux simples joueurs. Oui, même aux kajirae, merci de penser à elles.
Entre les incursions de kurii, les manies inquisitoriales de certains initiés, les dangers d’un groupe de mercenaires ou de hors-la-loi bien organisés, les conséquences de certains Voyages d’acquisition et de trafics de truc technologiques étranges ou dangereux, ou les complots internes liés aux agents des prêtres-rois, sans oublier les conflits commerciaux ou militaire, ou simplement des enquêtes sur des affaires de meurtre d’enlèvement ou de déprédation, les pistes d’intrigues à mettre en scène qui concernent plusieurs groupes et communautés ne manquent pas. Ce qui manque, c’est le moyen d’organiser ces intrigues, et les intégrer dans une grande trame narrative, ce qui est le travail des seniors storyteller.
Les membres du Gorean Council
Pour devenir membre du Gorean Council, il faut déposer une candidature, au début auprès du Charter Council, puis une fois le Gorean Council étoffé, auprès de celui-ci. Le candidat reçoit alors une copie de la charte de Gorean Council, qui doit être acceptée, et intégrée dans les règles de sa sim ou de sa communauté. La candidature est alors soumise à l’étude et au vote des membres du Gorean Council. Si elle est approuvée, la communauté ou la sim candidate acceptée doit organiser une élection pour choisir qui, parmis ses membres, la représentera au Gorean Council.
Les membres du Gorean Council sont donc élus, et ne sont pas nécessairement les chefs de leur sim et de leur communauté. Ils disposent tous du droit de proposer un événement, une intrigue roleplay, ou un amendement à la charte de Gorean Council. Ils ont tous droit de vote pour accepter ou refuser un nouveau candidat, et pour voter pour les propositions des membres de Gorean Council. Les membres du Gorean Council ne peuvent démettre un autre membre, ni un senior storyteller, mais peuvent demander au Charter Council de se pencher sur un cas qui nécessiterait leur arbitrage. Le Gorean Council est assisté par l’arbitrage du Charter Council, qui peut ordonner , par vote, un veto sur un amendement voté par le Gorean Council, en précisant la raison de ce veto (le plus souvent, une non-conformité aux principes de la charte). L’amendement peut alors être renégocié et rectifié, puis soumis à nouveau au vote.
Le résultat des discussions et décisions du Gorean Council est transmis sous forme de rapports aux leaders des sims et des communautés, par leur représentant. Les rapports sont, en général, public, sauf dans le cas de certaines discussions autour de la trame narrative principale, et de certains arbitrages.
Les leaders de communauté et de sim
Ils sont totalement libres de la manière de gérer leur communauté et de choisir leurs modérateurs, storytellers et facilitators. Les seules contraintes sont de respecter la charte de Gorean Council et ses règles, et de ne pas bloquer le travail des seniors storytellers et le déroulement de la trame narrative générale. S’ils ont un problème, ils ont le Gorean Council pour en discuter, avec leurs représentants, et déposer une doléance concernant leur problème.
Est-ce qu’un leader de sim ou de communauté peut être élu représentant au Gorean Council ? oui, bien entendu. Le plus important c’est qu’il ait bien été élu par sa communauté de joueurs pour en être le représentant.
Les Storytellers
Les storytellers de sim sont choisis selon les règles et les souhaits des leaders et des membres de chaque sim ou communauté. Comme le l’ai déjà mentionné, ce sont les game master et les scénaristes des aventures et intrigues de chaque sim ou communauté. Ils se réunissent pour coordonner leur travail, en suivant, respectant et prolongeant la trame narrative générale, en intégrant les conséquences des actions des joueurs. Ils doivent conserver une certaine indépendance dans le cadre de leur travail de storytellers, même s’ils sont soumis à l’autorité et aux règles de leur sim ou communauté.
Dans l’organisation du Gorean Council, ils sont indispensables, car ce sont eux qui créent, animent, et aident à gérer les intrigues et les trames narratives de leur sim ou communauté, en travaillant en étroite collaboration avec les seniors Storytellers.
Il faut compter au moins un storyteller par sim ou communauté, mais l’idéal est d’en avoir autant que de grande faction présente dans la sim ou la communauté
Les modérateurs
Les modérateurs de sim sont choisis selon les règles et les souhaits des leaders et des membres de chaque sim ou communauté. Gorean Council n’intervient pas dans ces domaines. Mais les modérateurs doivent faire respecter la charte de Gorean Council, puisque celle-ci fait partie des règles de chaque sim ou communauté membre de Gorean Council.
Les facilitators
Les facilitators de sim sont choisis selon les règles et les souhaits des leaders et des membres de chaque sim ou communauté. Ils sont là pour aider les storytellers de sim et aider les joueurs à s’intégrer dans les histoires et le roleplay de la trame narrative de la sim ou de la communauté.
Les facilitators connaissent quelques bribes de la trame narrative et aident les storytellers à organiser des aventures, par exemple en jouant des Non-player-Character (NPC), ou en donnant des indices aux joueurs, pour faire avancer l’intrigue. Ils sont aussi là pour envoyer aux Storytellers des rapports sur les activités des groupes de joueurs, afin d’intégrer ces activités à la trame narrative.
Les leaders de groupes de joueurs
Dernier échelon de cette structure, ce sont des rôles changeants au statut informel et avant tout, un statut uniquement roleplay. Il peut s’agir de chefs de caste, de faction, de famille ou de clan goréen.
Mais c’est avec eux que travaillent souvent les facilitators, pour intégrer dans les trames narratives des storytellers les aventures et les intrigues des groupes dont ils font partie et sont les leaders.
Les joueurs
Et enfin, les joueurs, et je nai pas besoin de m’étendre sur le sujet, si ce n’est que toute cette organisation leur est dédiée, pour leur offrir la meilleur et la plus passionnante expérience possible sur Gor SL !
5- la communication au sein de Gorean Council
C’est un sujet important, parce que la communication fait tout. Une fois une telle structure crée, elle doit pouvoir communiquer, à tous les niveaux et de manière rapide et efficace, avec les différents niveaux de confidentialité et de transparence nécessaire.
Les supports de communication
Et pour cela, il faut un support de communication écrite permettant un suivi des entrées et des réponses, avec un moyen d’archivage efficace, plus des supports de communication plus directe et informels, pour assurer un échange rapide entre les différents membres de l’organisation.
Le support de communication qui réunit toutes les conditions et contraintes à laquelle je pense, ce n’est pas un groupe Discord, mais un forum phpBB. Il permet de gérer catégories et groupes de discussion, les différents niveaux de confidentialité et les niveaux d’accès des membres. Il permet de créer un sujet, et d’y répondre, permettant de pouvoir suivre des fils de discussion de manière claire et organisée. Et en plus, il est accessible de partout à partir d’un navigateur internet.
Si vous aimez les groupes Discord, un groupe Discord dans ce cas-là sert de vitrine publique et d’outil de discussion et d’information en dehors de Second Life. Il peut lui aussi être très utile, mais é ma connaissance n’a pas du tout l’efficacité d’un forum phphBB pour le suivi des conversations, l’archivage, le tri des fils de discussion et les différents niveaux de confidentialité. Cela dit, si c’est aussi possible sur Discord, de manière sûre et propre, tant mieux !
Et, enfin, pour la communication directe et rapide, il faut compter sur les groupes Second Life. Il en faut un public, un pour le Gorean Council, un pour le Charter Councile, un pour les seniors Storytellers, et un pour tous les storytellers.
Les assemblées
Il faut donc, en plus d’outils et supports de communication divers, prévoir des assemblées pour le Gorean Council et le Charter Council. Dans les deux cas, ces assemblées, puisqu’elles impliquent des décisions d’arbitrages et des informations sur la trame narrative principale, doivent rester privés. Seuls les membres concernés peuvent y assister.
Les seniors storytellers pourraient aussi avoir besoin d’assemblées, mais il est possible que les outils et supports de communication suffisent. Je ne peux pas vraiment me prononcer à cela, mais après tout, c’est le but de ce guide, non ? Je n’ai pas toutes les réponses, et je suis sûre que l’organisation finale, si elle était adoptée, choisirait aussi ses propres méthodes d’organisation.
Les assemblées du Gorean Council et du Charter Council devraient avoir lieu une fois par mois. Elles pourraient aussi avoir lieu moins souvent, en se servant des outils et supports de communication pour recevoir les doléances, les propositions de discussion et de gestion de l’organisation, et les candidatures des nouveaux membres. Le vote pourrait alors être géré par des outils de forum ou Discord. Les Assemblées interviendrait comme grande réunion de planification et de vote sur les amendements à la charte.
Mais des assemblées régulières en direct sont importantes : les membres de Gorean Council doivent pouvoir se rencontrer, discuter, échanger, et ainsi, former le cœur de la communauté qu’ils participent à créer et dont ils sont membres
Un site internet
Et pour informer tout le monde, il faut enfin un site internet qui présente le Gorean Council, ses objectifs, son fonctionnement, la liste des sims et communautés membres et sa charte. Il peut être lié au forum, ou au Discord. Et bien sûr, il faut une personne pour administrer le site, qui travaille avec le Gorean Council.
6- Conclusion
Est-ce que j’ai fait le tour du sujet ? Je pense que non. Mais ce n’est pas non plus le but. Ceci est un exercice, la proposition d’un manuel pour organiser une véritable communauté de sims et de communautés de joueurs sur Gor SL.
Est-ce que c’est utopique ? Ben, non, puisque le LARP Vampire the Masquerade a réussi à se structurer de cette manière, avec des milliers de joueurs dans le monde, et existe toujours aujourd’hui (ma meilleure amie fait partie des conteurs nationaux francophones, au dernières nouvelles). Si cela peut réussir malgré le véritable écueil de la distance physique entre des communautés de joueurs vivant chacun dans leur ville ou leur village, il n’y a aucun écueil réel pour que cela réussisse sur Second Life.
Est-ce que c’est trop optimiste ? Je ne peux pas me prononcer, mais encore une fois, c’est juste une affaire de bonne volonté. Ce n’est pas un projet qui va intéresser celui qui déteste les règles qu’il n’a pas écrit lui-même, ou l’idée de perdre un peu de contrôle sur sa communauté ou son groupe. Mais il s’adresse aux autres : ceux pour qui avoir une structure commune, avec une charte commune et une trame narrative commune enthousiasme.
Est-ce que j’y crois ? Oui, tout à fait et si des gens veulent essayer, je serais tout à fait ravie et volontaire pour les aider. Ça ne veut pas dire que je suis naïve : il y aura des résistances, des hostilités agressives, et il va encore y avoir des gens pour venir me dire que je veux tuer Gor. Mais je sais une chose, qui a conduit l’ensemble de ma vie depuis que j’ai 15 ans, et qui ici, est parfaitement adapté et sera ma conclusion :
Le destin est ce que l’on en fait. La meilleure manière d’échouer, c’est de ne pas essayer.