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Le monde de GorLes esclaves

L’art de créer une danse d’esclave

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Sans être experte sur le sujet, c’est un thème sur lequel je me suis formé : j’ai ainsi eu le plaisir de participer à deux ou trois compétitions de danse. C’est un sujet que j’ai apprécié explorer et que j’ai toujours trouvé très négligé sur les sims de jeu de rôle goréennes francophones. Franchement, si cela n’avait tenu qu’à moi, j’aurais proposé une animation de soirée de danse deux à trois fois par mois pour offrir un peu de beau rôle aux joueurs incarnant les kajirae présentes dans une communauté.

Pourquoi ? Parce qu’au-delà de l’aspect esthétique et du côté animation d’une danse d’esclave goréenne, il y a un autre aspect, plus profond et intéressant : la danse est le moment privilégié où un personnage de kajira peut exprimer librement, sans entraves et sans rien pour l’en empêcher, toutes ses émotions et ses désirs. La danse ne raconte pas seulement une histoire, celle-ci est secondaire car elle n’est là que pour servir un but premier, essentiel : elle raconte les émotions et les souhaits intimes que le personnage de l’esclave n’a souvent jamais la liberté ou l’occasion d’exprimer autrement.

Alors, avant d’entrer dans le vif du sujet, mettons à plat quelques évidences : en effet, pour jouer une danse d’esclave, avoir de belles animations de danse, de la musique et de jolies soies de danse ne suffit pas. Et il est ardu d’improviser une danse d’esclave si on n’a jamais été formée à la manière de les interpréter. Vous allez devoir apprendre à imaginer et écrire cette danse, pour pouvoir l’interpréter. Vous allez devoir aiguiser vos talents d’écrivain et ce, dans un domaine toujours ardu : l’érotisme et la sensualité.

Ensuite, une fois passé cet écueil, le reste est relativement plus aisé… et nous allons donc commencer par le menu !

1- qu’est-ce qu’une danse d’esclave ?

La danse d’esclave est le point d’orgue du rôle, je dirais même de la nature et du désir profond des kajirae : plaire aux hommes. L’essence même de la manière de danser est de sublimer la féminité érotique et la sexualité. Les danses d’esclaves sans érotisme ni sensualité, cela n’existe pas. Il y a de nombreuses formes de danse, qui diffèrent par leur thème visuel et leur technique (comme la danse des chaines, la danse de soumission, la danse de la vierge, etc…) dont nous allons parler dans un autre article, mais l’idée générale est la suivante : une danse est un moment d’expression sensuelle et libérée des sentiments de l’esclave, à travers un récit et une mise en scène visuelle érotique dont le but est de susciter le désir sexuel et affoler les sens des spectateurs.

Ceci étant dit, une danse d’esclave est donc aussi un moment de roleplay particulièrement privilégié, qui exige d’écrire avec un soin particulier à la grammaire, à l’orthographe et au style littéraire. Par exemple, dans les compétitions de danse d’esclaves, qui sont organisées régulièrement sur Second Life sur des sims goréennes, les juges notent aussi bien le style et la composition que la qualité ortho-grammaticale. Autant dire qu’il faut éviter les fautes et, donc, qu’il vaut réellement mieux écrire son texte à l’avance, et le relire soigneusement, ou le faire relire par des amis dont vous savez qu’ils en ont les compétences littéraires.

Enfin, une danse d’esclave, quelle que soit son sujet et son thème, a une structure, qu’on découpe généralement en quatre parties. Cette structure doit être respectée, pour des questions de rythme et de mise en scène. Elle est moins importante pour une danse impromptue ou improvisée, mais s’impose quand il s’agit d’assurer un spectacle, une animation ou de participer à une compétition. C’est ce que nous allons aborder maintenant.

2- Les quatre étapes de la danse

Une danse, donc, c’est quatre phases distinctes.

En général, chaque phase fait l’objet de de deux à trois emotes (plus souvent trois que deux) ; c’est-à-dire que le texte se divise en quatre parties elles-mêmes divisées en deux ou trois petits paragraphes. Pour mettre en lumière ce découpage et la manière de l’interpréter dans une danse, je vais mettre en citation, étape par étape, des extraits de l’une de mes propres danses, une danse de la chaine, au complet. Cette dernière ne respecte pas exactement le découpage proposé, d’ailleurs. Ce qui n’est pas grave ! Sauf si vous faites une compétition, ce qui importe surtout, c’est la beauté de votre mise en scène, de votre récit et de votre interprétation, pas le respect maniaque des étapes et de la construction narrative.

L’introduction :

C’est la première partie de la danse, celle qui plante le décor. La musique commence en général à la seconde ou troisième emote de cette phase. La danseuse décrit son arrivée sur la piste, ses premiers regards à la foule, la manière dont elle se positionne pour commencer la danse, révélant ainsi le type de danse qu’elle va exécuter, et bien sûr, elle décrit sa tenue et sa propre attitude, puisque désormais, les émotions vont être très importantes.  Les choses commencent toujours assez lentement et calmement dans une danse d’esclave, l’introduction va servir à capter l’attention des spectateurs et leur révéler ce que la danse va exprimer et raconter. Parfois, cette partie peut fonctionner fort bien avec deux emotes.

Elle cherche le sol sous ses pas. C’est elle qui a voulu danser, elle a espéré, demandé et imploré maladroitement pour ce privilège. Mais ce n’est pas la danse qui compte dans cette supplique. Elle vient fléchir ses orteils qui glissent sur le dallage froid de pierre dure, lui arrachant un frisson. Elle sent son cœur battre à chavirer alors même qu’elle n’a fait aucun geste.

Ses genoux glissent à nouveau sur la pierre froide, lui arrachant un hoquet abandonné, et elle arque le dos, s’offrant au ciel, ses seins nus saillant dans l’éclat des torches. Son échine donne l’impulsion et se tord, sous sa volonté de sensualité à la manière d’un serpent ivre. Depuis son cou, la chaine pend, l’extrémité posée devant son maitre.

La musique commence, sonore et envoutante, au rythme lourd et érotisant. elle lève un bras au ciel et tourne violemment sur elle-même, sur le dallage glacé, ses cheveux suivant le mouvement dans un ballet diaphane, faisant tinter la chaine qui s’enroule savamment autour d’elle. Elle s’entrave elle-même, enserrant sa taille fine et sa gorge blanche.

Le crescendo :

C’est la phase de construction de la danse, celle qui raconte son thème et mets en lumière les émotions de la danseuse, comme sa lutte, dans la danse de capture, pour échapper à l’homme qui veut la capturer, puis sa révolte quand celui-ci y parvient. L’expression des emotes employées doit faire monter la tension, pour nourrir le sentiment, pour les spectateurs, que le point d’orgue de l’histoire est à venir. Le récit, comme l’expression des émotions ou encore la sensualité de la danse, doit suivre une courbe ascendante et progressive. Il doit y avoir un suspens sensible et puissant, installé à la fin des trois emotes de cette phase.

Son premier regard n’est pas pour l’homme vers qui court la chaine. Elle détourne les yeux, le visage empreint de peine, et dans un mouvement des hanches, elle se dresse vers le ciel pour y lancer son désespoir, et y jette ses bras, désespérément, dans un cri muet. Elle est captive, elle, qui ne rêve que de liberté, et elle se débat pour refuser de se soumettre, comme si tout son être, mue par la danse, brûlait de révolte, au rythme des tambourins.

Le souffle court, la poitrine palpitante, elle s’agite en ravissants louvoiement explosant sa nudité offerte, si fragile à cet instant. Elle se bat contre les chaines, criant encore, suppliant quelque mystérieux tortionnaire de lui accorder pitié. Se débâtant, elle glisse dans ses entraves, qui ne font que l’enserrer encore plus, zébrant ses reins et ses seins blancs.

Et puis, enfin, un regard, de surprise et de peur, dans un arc de tout son corps, qui semble s’affaler au sol dans un majestueux renoncement. Elle fixe son maitre, tendant dans son élan le bras vers lui, pour supplier encore. Mais pas par abandon. Elle se bats contre l’asservissement et contre ses chaines, son visage délicat transi dans la douleur, des perles de sueur brillant é son front, ses cheveux désormais libres, s’éparpillant en une crinière de feu.

L’apogée :

Ici, toute la danse révèle son sujet et son but, l’expression entière des émotions et désirs de la danseuse, mais aussi le thème et le point culminant du récit de la danse. C’est la partie qui dévoile les clefs, mais aussi celle qui dénude le plus la danseuse, aussi bien physiquement qu’émotionnellement. C’est là que l’érotisme doit exploser tandis que le sujet de la danse arrive à son terme : l’esclave est finalement capturée et se soumet dans une danse de capture, ou l’esclave rejoint les pieds du maitre qui tient sa chaine dans une danse de la chaine, etc. Ce point d’orgue doit être atteint à la troisième emote, après une explosion d‘émotions et d’érotisme dans la danse et la mise en scène.

Puisque par la lutte, elle ne peut vaincre, elle s’élance dans un grand écart au dos arqué jusqu’à caresser sa cuisse de toute la masse de ses cheveux roux. Pareille à une esquive, elle veut se défiler et roule sur elle-même, ramenant ses jambes dans un fuseau sensuel, pour jeter encore son dos en arrière, et embrasser de son regard brûlant la foule présente, faisant sienne la plus puissante arme des femmes : la séduction.

Dans un ballet alternant des pas félins, frôlant à peine les dalles, comme si elle se jouait de la gravité, et des virevoltes vertigineuses, faisant sonner les clochettes de ses bracelets, elle tend le cou, en étirant son corps fin, pour offrir des sourires lascifs autour d’elle, au regard lourd de promesses érotiques. Et parfois, brièvement, elle tend une main, qu’elle retire bien vite, comme une invite à venir la prendre, et lui accorder échappatoire à sa servitude.

Mais les coups sur la chaine la ramènent à son état, elle tombe et s’effondre dans un bruissement de soies, arquant ses reins pour se relever, mais retombe encore, s’étirant de droite et de gauche. La morsure du fouet invisible qui la flagelle lui rappelle qu’elle n’a aucune échappatoire, les anneaux de la chaine qui l’enserrent glissent sur ses seins blancs et gonflés pour y imposer leur marque : elle est femme et esclave, elle est possédée, et elle n’a aucune alternative.

La conclusion :

Constituée de deux à trois emotes, celle-ci sert souvent à refermer le livre visuel de la danse. Puisque le but est de plaire aux hommes et enflammer leurs désirs, la danseuse va souvent se présenter, en posture d’offrande, de soumission ou de supplique à son maitre (ou sa maitresse, personne n’y verra rien de très choquant), s’il est des spectateurs ou bien elle ira vers celui qui a été le plus enthousiaste à sa danse, ou vers l’invité de marque de la soirée pour s’offrir à lui. C’est aussi, pour la danseuse, le moment de sourire aux spectateurs, de montrer son amour, sa dévotion, sa reconnaissance, sa joie… et aussi ses larmes, ses désirs et son souffle court, ses sens en émoi et ses désirs érotiques de l’instant.

Désormais sous le joug silencieux d’un regard impérieux, elle tente, rampant au sol, de se cacher, dans une fuite vaine, libérant dans un arc de ses reins toute la longueur de ses jambes au galbe si fin, inspirant dans une dernière plainte lascive, affrontant encore les entraves de la chaine qui maintenant court tout au long de son corps, dont le métal froid fait saillir ses tétons et lui arrache un torrent entier de frémissements de délice.

La lutte est inégale, ses ondulations pour se battre et refuser le joug de la chaine ne font que renforcer son emprise, courant sur son corps en lui retirant toute liberté. Maillon par maillon, elle approche de son maitre, luttant encore pour refuser l’évidence. Mais elle croise encore son regard, et cette fois, dans la torsion de son échine qui dicte toute son corps en un mouvement d’abandon érotisé, c’est vers lui qu’elle se tend, ramenant ses cheveux sur le côté, dévoilant son cou, dans un geste d’absolue vulnérabilité, auquel est lié la chaine qui scelle son sort.

Consumée par son regard, brûlante de tous ses sens, lascive, elle vient ramper vers lui, tenant ce qui reste de la longueur de chaine dans sa main. Dans un dernier sursaut érotisé, ses yeux verts brillants de larmes, envoutés et épris, elle se prosterne devant lui en scellant son destin, posant dans un dernier geste sa main devant le pied de son maitre, son cou aux veines palpitantes offert à sa merci.

Quelques infos techniques :

Pour vous faciliter la vie, je vous conseiller de rédiger votre danse sur un logiciel de rédaction, comme Word. Ici, c’est avec lui et ses formats de page que je vais faire les mesures et explications techniques sur la rédaction de la danse. En gros, votre danse, une fois écrite, doit faire environ 750 à 850 mots, si vous écrivez avec une police commune taille 11-12. On peut faire un peu moins ou un peu plus (ma danse ci-dessus en fait 880), mais il faut viser cet objectif général. Une danse comportera entre dix et douze paragraphes, d’environ 5 à 6 lignes chacun, c’est-à-dire environ 70-85 mots.

3- Par où commencer pour écrire une danse ?

Par savoir ce que vous voulez raconter et quelles émotions et désirs vous allez y faire passer ! Si on ne vous a pas imposé de thème, il vous faudra vous creuser les méninges pour trouver quel type de danse, donc quel scénario, quelle histoire, sera alors adapté à ces émotions et désirs. Et pensez de suite à vos animations de danse, en les testant de suite. Elles pourront vous inspirer et vous aider à écrire ! (voir plus bas)

Pour commencer, il faut que vous sachiez dans quel décor et pour quels spectateurs vous aller danser. Puisque tout est question de mise en scène, d’impressions, d’émotions et de suggestions, il vaut mieux que vous pensiez à inclure l’environnement dans votre interprétation écrite de la danse. Les sens sont très importants, donc, ne pensez pas qu’à du visuel, mais aux odeurs et aux sons. Et bien sûr, décidez de suite quel sera le degré d’érotisme de la danse ! Car le langage écrit ne sera alors pas le même, entre sensualité suggérée et sexualité débridée !

Ensuite, vous avez votre construction : introduction, crescendo, apogée, conclusion. Et vous pouvez commencer un premier brouillon, en commençant par esquisser les étapes du récit de votre danse. Raconter l’histoire est le plus aisé et permets d’avoir un socle solide pour enrichir le texte et s’attaquer à son sujet principal. Notez, bien sûr, quels ressentis de votre danseuse vous allez exprimer, car ils vont devenir vivant à l’étape suivant, à travers l’expression de la beauté et de la gestuelle de la danse.

L’étape suivante, c’est d’inclure la richesse descriptive et la puissance de suggestion de votre danse. Une danse, c’est un corps en mouvement qui s’affranchit des règles de la gravité, c’est une beauté féminine qui s’expose dans des mouvements aériens et des postures toujours pleines de grâce et de sensualité. Une esclave qui danse est toujours belle, parlez de sa beauté : son grain de peau, le galbe de ses seins, la crinière de ses cheveux, son parfum, son regard, ses sourires, la beauté de ses mains, la finesse de ses chevilles etc etc etc.

Une fois ceci fait, recherchez où inclure les sentiments et émotions que vous voulez transmettre, les idées et les souhaits que votre danseuse veut partager à travers sa danse. Insérez-les dans la description de sa beauté et de ses pas de danse, en collant à votre récit général.

Ensuite, il reste à vérifier que vous avez gardé le format général d’environ 5 à 6 lignes, voire 7, de texte word par paragraphe, c’est-à-dire par emote. Il ne faut pas le dépasser : trop de texte déborderait sur le nombre maximal de signes que permet le chat de Second Life, coupant ainsi votre emote en deux.

Enfin, avant de passer à l’étape de savoir comment jouer votre danse, partagez votre texte à des copains et copines, pour qu’ils relisent. On fait toujours des fautes, des oublis etc. et un regard extérieur les trouvera plus aisément.

Petit conseil : la richesse du langage tient dans une certaine poésie, exploitant les paraboles et les synonymes. N’ayez pas peur d’aller vous servir d’un dictionnaire de synonymes sur internet pour vous aider !

4- Jouer la danse

Bon, vous avez votre danse, elle a plu à vos amis, qui vous auront aidé à corriger le texte, il est temps de la jouer. La mise en scène de la danse elle-même exige bien entendu une piste adéquate et de quoi accueillir le public, ainsi que, si possible, de la musique, mais nous reviendrons sur ces sujets techniques dans un autre article.

Pour la danse, il va vous falloir gérer deux contraintes : la première est de savoir comment chronométrer l’intervalle de temps entre deux emotes de danse, la seconde est de coordonner vos animations de danse à votre texte.

La durée d’une danse :

Pour déterminer aisément combien de temps doit durer une danse, il faut simplement estimer que l’attention du public s’estompe en environ une heure et demi. Plus long que cela, c’est trop, le public va se lasser. Dans ce délai, lors des compétitions, on va faire passer environ 5 danseuses. Le résultat est donc simple : une danse d’esclave dure environ 15 minutes dans ces conditions.

Avec cette base, en comptant les 10 à 12 emotes/paragraphes de votre danse, vous savez que vous pouvez lancer une emote toute les minutes et demi environ, en comptant le temps à consacrer entre chaque danseuse quittant la piste pour être remplacée par une autre. Mais ceci prévaut pour une compétition.

Dans un cadre plus libre, avec trois danseuses sur un temps d’une heure et demi, chaque danse pourra faire environ 30 minutes, ce qui donne un délai de 2mn à 2mn30 entre deux emotes. Cela permets, dans un cadre plus souple, de faire du jeu du rôle pour les participants ! Ainsi, ils peuvent commenter la danse, écrire leurs réactions, applaudir… ou même parler d’autre chose entre deux emotes de la danse, même si on souhaite plutôt qu’ils soient passionnés par ce qui se passe sur la piste !

Les animations de danse :

En gros, une animation de danse, sur Second Life, dure 30 secondes. Certaines peuvent être plus longues, si c’est le cas, je vous invite à les chronométrer pour connaitre leur durée. En général, on n’enchaine pas les animations de danse les unes derrière les autres à la chaine. Une animation peut être répété pour une à deux minutes.

Le plus souvent, on choisit quatre animations distinctes, une par phase : introduction, crescendo, apogée, conclusion. Elles doivent être bien entendu en adéquation avec votre texte, autant que possible. J’aime personnellement passer d’animations de danse debout à animations au sol, mais tout dépend de votre récit et de votre interprétation. Ainsi, chaque animation va perdurer pendant une à deux minutes, en gros. En compétition, ce choix visuel est aussi important que votre apparence et votre tenue, mais l’avis du public va avant tout se fonder sur la beauté de votre texte et sa mise en scène écrite. Ceci dit, la beauté visuelle est donc importante.

Il vous faudra donc sortir votre porte-monnaie, sauf si la piste de danse préparée pour la danse inclue des danses de qualité. Choisir les danses pour chaque phase est important ; parfois même, cela aide énormément à l’inspiration écrite. Alors, choisissez-les avant même d’avoir écrit votre danse d’esclave. Une animation de danse de qualité coûte entre 150 et 250 L$. C’est donc, en effet, un certain investissement. Il est alors plus facile de se reposer sur des pistes de danse ou barres de pole danse permettant de réunir plusieurs animations à un coût moindre, et que toutes les danseuses pourraient employer. Ceci dit, j’aime me servir des danses que j’ai personnellement choisies. Mais tout est affaire de moyens.

L’improvisation :

Alors, là, c’est le plus rude, mais ce point ne concerne que les cadres informels ou les soirées d’animations de jeu de rôle. Pour résumer, le jeu de rôle est le domaine de l’imprévisibilité. Par exemple lors d’une danse de la chaine, un maitre tient la chaine de la danseuse. Soudainement, il tire sur la chaine pour ramener la danseuse à lui, en pleine danse, pour lui voler un baiser. L’emote, préparée par la danseuse, ne peut anticiper cette surprise ; il va donc falloir que la danseuse révise son emote pour inclure cet événement imprévisible.

Alors, oui, c’est là que l’exercice devient difficile. Rassurez-vous, en compétition, cela n’arrive jamais. Et en jeu de rôle, on ne va pas vous presser parce que votre danse dure 35 mn au lieu de 30 piles. Ne paniquez pas, révisez votre emote, par exemple sur un notepad, incluez ce qui se passe autour de vous à cet instant, et improvisez librement en retombant sur vos pattes, afin de poursuivre.

Vous n’êtes pas en concours et avec un peu d’imagination, vous pourrez reprendre le fil de votre texte sans mal. Et s’il y a alors quelques fautes ou maladresses dues à l’improvisation, personne n’est pas non plus là pour vous juger, tant que la qualité générale fait de votre danse un beau moment d’émotions et de sensualité.

Et j’insiste ! Pas de panique, laissez-vous porter et amusez-vous !

5- Conclusion

Soyons clairs : écrire et mettre en scène une danse d’esclave, la première fois, c’est intimidant, voir angoissant. Il est ardu de savoir si cela sera réussi, on s’attend forcément à ce que quelque chose se passe mal et, j’avoue, je trouve cela très intense, même pour 15 mn de RP !

Bien entendu, la première fois, qui plus est, on ne réussit jamais à la hauteur de ses attentes. Mais il s’agit d’un exercice d’écriture, d’art littéraire et de mise en scène. Pour y parvenir, il faut s’y essayer, demander conseil et recommencer !

Il ne faut pas oublier deux choses, cependant : la danse d’esclave est un moment d’émotions et de sensualité. Il faut jouer à fond la carte du sexy, de la rêverie et de l’érotisme, mais à la hauteur de ses propres goûts et de ses propres attentes. Une danse d’esclave, c’est un petit moment d’essai littéraire très personnel. Chaque danseuse décrit, raconte, interprète et transmets ses émotions à sa manière. S’il y a donc des règles et des codes, ainsi que des conseils, que vous venez de lire plus haut, c’est aussi VOTRE danse ; c’est votre moment, à vous. Aussi, une fois rempli les impératifs de ces règles et de ces codes, n’ayez pas peur de refuser une suggestion de modification de votre texte qui ne correspondrait pas à ce que vous, vous auriez envie d’écrire, de raconter, de transmettre.

Voilà, vous avez toutes les clefs de base, à vous de vous y essayer !

Pour finir, voici la toute première danse que j’ai écrite, il y a quelques années, en exemple et fautes incluses. Elle était très courte, je ne connaissais pas encore bien les codes, aussi, j’ai dû en grande partie l’improviser sur le moment :

Elle pose ses pieds sur le sable du cercle de danse, à pas doux, des pas de chats, tournant lentement sur elle-même, comme si elle voulait apprivoiser l’espace, ses dimensions. Son regard, un instant, devient vif, tranchant comme une lame, tandis qu’il vole par saccade autour d’elle. Elle mémorise cet espace, le fait sien, le mesure, puis elle se tourne, doucement, dos aux spectateurs. Elle tourne seulement la tête, penchée, un sourire doux, empreint de calme. Son regard vert si vif est une lame embrasée. Et elle tombe sur elle-même en un seul geste, accroupie, dos à la scène, dans le vol embrasé de ses cheveux.

Elle s’empare de la piste, ses mains viennent au bout de ses bras tendus creuser le sable, le dessiner, elle s’étend comme un chat, et se tord, doucement, son corps est un serpent, et d’accroupie, elle se déploie en une silhouette frôlant le sol, le corps tendu comme la corde d’une harpe, arquée sur ses jambes, qui redessinent le sable, elle tourne, doucement, jusqu’à de nouveau être face aux spectatrices, le regard surpris, curieux, scrutateur. Elle semble demander des yeux, un souffle, muet, les fixant : Qui êtes-vous ?… Que désirez-vous ? Ce que je désire ? Est-ce un rêve ? Puis sa main s’ouvre, et elle pose, en équilibre, toujours contorsionnée, dans cet équilibre si instable, un petit larma fragile, sur le sable. Il trône au centre du cercle.

Elle commence alors la danse. Redressée dans une impulsion, elle raconte dans des pas lents, serrant contre elle ses bras comme pour le protéger, son cœur triste et affectée, regarde autour d’elle ce qu’elle espère tant et qui lui manque tant. Ses bras volent pour dessiner des courbes, son dos se cambre pour la projeter aux cieux, ce sont les gens qui la regardent qu’elle prend à témoin, son visage les supplie : comment lui montrer, ne voit-il pas ? Elle cherche, autour d’elle, et, douce, triste, aimante, dessine de ses mains, faisant filer ses doigts dans l’air, comme des pinceaux délicats, un larma. Ses pas filent sur le sable, où elle prend appui des orteils, semblant voler, frôler. Et le larma tremble à peine, qui peut casser au moindre faux pas.

Elle conte le désir de se donner, de l’embrasser, la douleur de ne pas le sentir, lui. Ses lèvres forment des mots doux, sans bruit, un chant puissant et envoutant, de son Monde, que pourtant elle ne prononcera pas. Dans sa tête, la musique la guide, un berceau pour l’envoutement, c’est le spectateur qu’elle supplie de voir, de comprendre à quel point ce larma qu’elle semble tenir, et vénérer, aimer, est son espoir, le seul message, pour que son Maitre comprenne, et souhaite, la prendre, elle, qui veut se donner. Son corps se tort comme le chant d’une souffrance amère, et l’espoir de ses bras, elle danse sa main sur sa peau, frisonne et en frémit, et son visage supplie, son regard supplie. À ses pieds, l’œuf est devenu le repère autour duquel ses pas danses, frôlé et caressé par le sable, et sa chevelure ondoyante se fait flambeau pour la suivre.

Elle tournoie de plus en plus vite, prise dans la frénésie d’une supplique amoureuse, son corps est un serpent se lovant et se tordant comme s’il voulait renier les limites qui le brident. Elle projette ses jambes avec grâce, si vivement, dans de tels grands écarts qu’on pourrait croire que jamais il ne résistera, mais elle ramène bras et jambes en courbes sensuelles, le souffle fou et haletant, le regard brûlant, qui cherche ce maitre qui la fait tellement languir. Ses mains frappent le sable en des équilibres aussi précaires, que fragiles, et toujours le larma reste au centre de la piste. Et dans un dernier élan, un éclat de son regard aux spectateurs, un espoir, Il est Là, elle attrape le larma au vol, tournoyant comme une lame dans la flamme de ses cheveux.

Elle s’agenouille enfin, tombant en Nadu, sur le bord du cercle. C’est au Maitre qu’elle le tends ou le voudrait, souriante, heureuse, elle a osé donner son cadeau, comprendra-t-il, voudra-t-il ? Ses yeux brillent de larmes, et d’espoir, et dans ses mains jointes, tendues en offrandes, le larma…intact.

 

 

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