La religion sur Gor et la caste des Initiés
Huit jours de lecture et de documentation, trois jours de procrastination, et, enfin, 8 heures de rédaction, pour un article que j’ai repoussé tant que je pouvais, parce que je n’avais vraiment pas envie, mais c’est fait ! Pour écrire cet article, j’ai dû relire en partie quatre romans (Priest-Kings of Gor, Witness of Gor, Kur of Gor, Rebels of Gor) parcourir six autres romans avec mon ctrl+f pour retrouver des références et des citations, puis les trier, et, fort heureusement, je n’ai pas eu trop de recherches encyclopédiques à faire pour des références historiques.
Oui, j’ai beau avoir déjà lu tous les romans (et seuls les 16 premiers sont traduits en français), je ne connais presque rien à la Caste des Initiés. Ils ne me passionnent vraiment pas. Il m’a donc fallu plonger dans la lecture à nouveau, et prendre des notes. Alors comme toujours, je vais faire de mon mieux, mais je ne suis pas certaine que tout soit parfait ou exact. Comme toujours, tout ce que j’écris est plus ou moins contenu dans les romans, ou déduit des mêmes références culturelles et historiques que Norman, à savoir la période du monde romain impérial mais aussi, ici, l’Égypte ancienne, qui l’a inspiré pour cette caste.
« Les Initiés prétendent être les intermédiaires entre les Prêtres-Rois et les hommes. Ils ont des temples, des rituels, des cérémonies, etc. Ils sont célibataires, évitent les haricots et étudient les mathématiques. Ils sont très attachés à l’ascétisme et à la pureté, du moins officiellement. Leurs robes sont longues, sévères et blanches. Leur tête est rasée. Ils sont le résultat d’un mélange d’éléments de la prêtrise de l’Égypte ancienne et de la confrérie pythagoricienne. C’est une caste puissante mais parasitaire, rapace et moralisatrice ».
John Norman, in gorean forum letter.
1- La religion sur Gor
Il y a trois manières de croire ou faire semblant de croire en une force divine, en général :
- La foi sincère, qui peut ou ne pas du tout se soucier de rituels et cérémonies. Elle est basée sur la notion de dévotion réelle, avec un attachement au fond, avant la forme et souvent une certaine méfiance des organisations cléricales. Un ami à moi, qui est pasteur en Europe, la décrit très bien : « un vrai croyant n’a pas vraiment besoin d’église, il a seulement besoin de prier. »
- La foi superstitieuse, qui s’attache aux symboles, aux rites, aux cérémonies, aux lieux sacrés et aux prêches. C’est une foi qui respecte avant tout les codes, les rites, et l’autorité cléricale, et qui, souvent, espère, en échange de sa foi et de ses efforts matériels à respecter les rites, en tirer un avantage personnel et matériel.
- La fausse foi, qui en général est basé sur une sage prudence, plus rarement sur un intérêt politique ou personnel. Il s’agit de ne pas se démarquer socialement de sa culture, pour éviter ainsi des conséquences fâcheuses, comme la marginalisation, la suspicion, ou carrément la persécution. Mais cela peut aussi être une habile comédie pour exploiter la foi comme instrument de pouvoir politique.
Dans le monde de Gor, l’athéisme existe. Mais il est un cas particulier, et pour cela, je vais me prendre en exemple. Je suis totalement athée, car rien ne m’a jamais prouvé que l’existence d’un dieu était nécessaire pour que l’univers et tout ce qu’il contient, qu’il soit connu ou encore à découvrir, soit ce qu’il est.
Mais si, demain, une preuve irréfutable m’apprenait que Dieu existe, je fais quoi ? Je me mets à avoir la foi et à prier ? J’ai déjà, en quelque sorte, prié, tout en n’ayant aucune foi religieuse. Ma foi va dans l’humain, la vie et la science. Mais face à la preuve, j’admettrais cette existence, changeant mes relations sociales aux vrais croyants, mais sans soudainement devenir une croyante religieuse, je pense. Je resterais anticléricale en général, parce que je déteste le pouvoir absolu, qu’il soit religieux ou laïc, tout en restant respectueuse des croyants sincères et des lieux sacrés, parce que je l’ai toujours été. Ce n’est pas parce que je ne crois pas, que je me donne le droit de mépriser les croyants. Ok, je méprise l’hypocrisie et le fanatisme, mais la foi sincère m’a toujours paru digne de respect.
Or, dans Gor, les dieux existent. Ils se nomment les Prêtres-Rois et si rares sont les personnes à en avoir vu un seul, leur pouvoir, à travers leur arme de châtiment, le Feu de la mort, capable d’incinérer un homme, une maison ou même une ville, est tout à fait réel. Le plus incroyant des goréens le sait, les Prêtres-Rois sont réels, leur influence et leur terrible pouvoir est une réalité, alors, même s’il est, comme moi, d’une nature athée, il ne va pas jouer à défier ces dieux trop ouvertement. Et il va craindre et respecter les hommes qui forment les intermédiaires entre les dieux et les goréens : les Initiés.
Le culte des Prêtres-Rois avec, comme prêtres et intercesseurs religieux, les Initiés, domine donc les cultures goréennes, du nord au sud. Mais ce n’est pas la seule religion. Je décris rapidement à quoi chaque grande culture croit ci-dessous.
Le culte solaire
Alors, il n’est que mentionné, quelques fois, et donc, je ne peux pas vous dire mieux que le fait qu’il existe. C’est une religion très discrète et minoritaire, de peu d’influence, qui existe ici et là dans la culture goréenne, et qui place le soleil comme divinité. Il est assez évident que vu la mentalité de la caste des Initiés et du culte des Prêtres-rois, cette religion est activement pourchassée et persécutée. Oui, je sais, c’est maigre comme infos.
Les Chasseurs Rouges
Ce peuple a ses propres croyances, animistes, mais où les prêtres-rois forment le pinacle de leurs divinités. Comme c’est un culte animiste, aux principes très différents du culte des Prêtres-Rois, ils ont quantités d’esprits et de dieux à vénérer, puisque l’animisme considère que tout ce qui existe, animé, ou inanimé, dispose d’une âme vivante, et que tout être se réincarne. Sans surprise, le culte des Prêtres-rois tente d’éliminer ces croyances comme il peut (aller prêcher dans les glaces polaires, ça ressemble un peu à prêcher dans le désert).
Les Sauvages Rouges
Ils ont un culte chamanique assez complexe où, là aussi, les Prêtres- Rois ont un rôle important, mais avec des croyances et rites bien spécifiques. Le culte des Prêtres-rois voudrait bien aussi chasser cette hérésie, mais, pour rappel, les Sauvages Rouges tuent toute personne étrangère posant un pied dans leurs steppes.
Les Torvaldslanders
Cette culture, directement héritière des scandinaves du moyen-âge qu’on appelle improprement vikings, respecte les Prêtres-Rois… et les déteste activement ! Leur religion est celle des anciens scandinaves, basé sur le culte d’Odin, père de toutes choses, et tout le panthéon nordique, avec Thor, dieu de la guerre, en tête. Et, pour faire simple, les Initiés pourchassent et tuent cruellement, sadiquement, et à vue, toute personne pratiquant ce culte, et c’est exactement pareil de l’autre côté ! Les torvis et les goréens sont en permanence en guerre et, désormais, vous savez pourquoi.
Les Peuples des Chariots
Ils ont leur propre dieu créateur, autour d’un culte chamanique : l’Esprit, un dieu qui ne se vénère que monté sur un bosk ou un kailla, et que les femmes ont interdiction de prier. Mais l’Esprit n’est pas un dieu, pour ce peuple, mais un concept, une notion divine, qui représente l’entité qui dirige leur peuple. Donc, ils croient aussi aux Prêtres-Rois, mais ce n’est pas vers eux qu’ils adressent leurs prières (et tout cas, pas les hommes, car les femmes y adhèrent bien, elles !). Sans surprise, le culte des Prêtres-rois n’aime pas trop cette croyance.
Les Tahariens
Leur religion est celle du culte des Prêtres-rois, avec quelques particularismes locaux à base d’esprits du vent, des étoiles et de démons du désert.
Les Panis
Leur religion est similaire au culte animiste shintoïste. Le culte du Prêtre-Roi et ses initiés, arrivés sur les îles il y a quelques centaines d’années, ont imposé la langue gorean et la religion du Prêtre-Roi par la force et la mort par la Flamme Bleue. Mais cela n’a pas été bien accueilli, et les Panis ont crucifié et brûlé vifs la plupart d’entre eux. Inutile de dire que les relations entre le peuple Pani et le culte du Prêtre-Roi ne sont pas au beau fixe.
2- Le culte des Prêtres-Rois
« Sur ce monde, les questions religieuses sont plutôt bien gardées par la caste des initiés, qui n’autorise que très peu les membres des autres castes à participer à leurs sacrifices et à leurs cérémonies. On m’a donné quelques prières aux Prêtres-Rois à mémoriser, mais elles étaient en vieux gorean, une langue parlé par les Initiés mais qui n’est pas parlée en général sur la planète, et je n’ai jamais pris la peine de les apprendre. Pour mon plus grand bonheur, j’appris que Torm, dont la mémoire était phénoménale, les avait oubliées depuis des années. J’ai senti qu’une certaine méfiance existait entre la caste des scribes et celle des initiés ».
Tarnsman of Gor
Le culte des Prêtres-rois est dominé par la caste des Initiés, et ils sont les seuls à pouvoir pratiquer les rites et cérémonies de cette religion. C’est une religion monothéiste centralisée avec un clergé organisé, autoritaire et puissant (oui, je sais, les Prêtres-rois sont une entité plurielle, mais le culte les considère comme un tout, ils ne sont jamais identifiés, nommés ou caractérisés comme des individus).
Sa principale puissance tient dans le respect de codes, de rites et de cérémoniaux, son omniprésence dans la vie civile, à laquelle elle participe et qu’elle structure, son autorité étendue, puisqu’elle possède un pouvoir judiciaire, et enfin, la menace effrayante, omniprésente et tout à fait réelle : la flamme bleue, appelée aussi feu de la mort. Pour qui se demande pourquoi, avec leurs sciences et leurs compétences, les goréens ne sont pas déjà au stade de la révolution industrielle de la vapeur, vous commencez à comprendre plus clairement.
Le symbole du culte des Prêtres-rois est un cercle d’or, symbole qui orne leur temple, que les croyants portent au cou et que les Initiés arborent en bague de prière et au sommet de leur bâton de marche. Le blanc pur est une autre couleur symbolique du culte ; c’est la couleur de leurs robes, de leurs temples et de leurs bâtiments. Comme je l’ai mentionné plus haut, il n’existe aucune représentation des Prêtres-rois, c’est même interdit d’en imaginer une.
Le cœur religieux du culte des Prêtres-rois, ce sont les monts Sardars. C’est au pied de cette montagne que se trouve le complexe religieux principal des Initiés, et c’est là qu’ont lieu les quatre foires annuelles qui s’y déroulent, mais aussi le pèlerinage que tout goréen doit faire au moins une fois dans sa vie, en général avant sa 25ème année. Au bout de ce complexe, se trouve l’entrée des Monts Sardars, barrée par une vaste palissade et fortement gardée. Cependant, si vous voulez franchir l’entrée des Monts, on vous laissera faire…
… et vous ne reviendrez pas. Ouais, derrière cette palissade, c’est le domaine des Prêtres-rois, et quoi que vous y verrez, vous ne pourrez plus jamais repartir – et en général vous êtes morts, plus rarement aurez-vous la chance discutable de découvrir ce qui est le secret le plus gardé de Gor.
Quelques traits de cette religion :
- Elle est hermétique: les livres sacrés sont uniquement accessibles aux Initiés, certains cultes sont secrets, ses membres, tous masculins, triés sur le volet, vivent à l’écart du reste des goréens et doivent passer des rites d’initiation, et les prières sont faites dans une langue peu connue, le goréen ancien.
- Elle est politique: la première caste de Gor, celle qui a préséance sur toutes les autres, est celle des Initiés. La caste a une puissante influence sur le peuple, et, grâce aux offrandes et aux dons, la caste est en générale toujours très riche. Un goréen est forcé de participer à certains des rites les plus importants du culte, au risque de perdre sa citoyenneté, et la pression sociale sera forte envers celui qui tente d’en faire le moins possible. Bref, si un Ubar veut garder son poste, c’est la première caste à séduire et mettre de son côté !
- Elle est inquisitoriale: elle possède un droit de censure culturelle, de contrôle des sciences et techniques et de poursuite judiciaire étendu, échappe en partie aux lois qui s’appliquent à tous les autres goréens, et peut déclarer un individu hérétique, le condamner à l’exil, à la torture ou à la mort, en vertu de ses propres codes. Oui, c’est comme l’Inquisition, bien que le culte des Prêtres-rois soit plus modéré que l’Inquisition espagnole de Torquemada. Je la comparerais à l’Inquisition romaine papale.
- Elle est érudite: même si elle pratique un enseignement religieux plutôt restreint et que l’enseignement laïc est plutôt géré par la caste des Scribes, le culte des Prêtres-rois s’occupe aussi de la sauvegarde et de la transmission du savoir écrit… bien sûr, à ses propres conditions.
Les temples
Nous entendions les cloches, les chants. Dans un instant, nous pouvions voir le cercle d’or soulevé, sur son bâton, s’approcher. Les gens dans les rues se précipitèrent pour se presser contre les murs. « Initiés », ai-je dit à Marcus. Je voyais maintenant clairement le cortège.
« Agenouillez-vous », dit celui qui se trouvait près de moi. « Agenouillez-vous », dis-je à Marcus. Nous nous sommes agenouillés. J’ai été surpris que les gens s’agenouillent, car les Goréens libres ne s’agenouillent généralement pas, même dans les temples des initiés. Les Goréens prient généralement debout. Les mains sont parfois levées, ce qui est souvent le cas des initiés qui prient.
Magiciens de Gor
Chaque cité, chaque bourg, a son temple. Mêmes les villages sont dotés d’une chapelle s’ils sont trop modestes pour avoir mieux. Si le style des bâtiments est très varié, tous ont pour base un rectangle, dont la façade d’entrée est tournée vers les Monts Sardar.
Sans surprise, les temples sont blancs. L’intérieur est grandiose, mais austère, et il n’y a ni bancs, ni coussins, ni sièges pour le public. Les goréens prient debout, comme les Initiés. Ceux-ci ont des sièges, mais pour se reposer entre chaque rituel, prêche et prière. Le temple est séparé, entre les laïcs et les officiants, avec un cordon blanc que nul n’oserait franchir. Le faste du culte est dans son architecture, dans la richesse de son art religieux, dans les accessoires… et dans l’opulence fastueuse de leurs processions grandioses.
Chaque prière est ponctuée de chants, avec des chœurs de jeunes garçons à la tête rasée, en général des esclaves appartenant à la caste et de offrandes, qui peuvent être seulement symboliques, parfois être de très riches dons de croyants, et incluent souvent des sacrifices d’animaux. Non, il n’y a, à priori, jamais de sacrifices humains.
Les rites et le calendrier
Je n’ai pas trouvé d’informations précises sur les jours de prière des temples, mais les temples sont toujours ouverts – et gardés – et il s’y trouve au moins un culte par jour. On peut imaginer que le jour principal de culte a lieu une fois par semaine goréenne et coïncider avec un jour de marché.
Par contre, les rites principaux ont lieu à chaque nouvelle Main de Passage (la semaine qui sépare deux mois), et à chaque équinoxe et solstice. C’est le cycle des trois lunes qui sert de base de mesure au calendrier goréen. L’année commence à l’équinoxe de printemps, le mois d’En’kara.
Pour plus d’infos sur le calendrier, voici un lien pour en savoir plus.
Cela dit, les initiés ne se contentent pas de prières dans les temples. Il y a des processions, des bénédictions publiques, et un Initié peut être demandé (contre un don généreux), pour venir bénir un bâtiment, un champ, un bétail, ou même un projet. Ainsi, le le culte des Prêtres-rois se mêle de tout et on le croise très souvent, via ses représentants. Beaucoup d’aspects de la vie des goréens sont ponctués par ces rites locaux et ces bénédictions.
Sauf… un : le compagnonnage n’est béni par aucun rite ou cérémonie. C’est une affaire privée, une affaire de contrat entre deux parties, et ça ne concerne en rien les Initiés. Mais on peut imaginer qu’ils s’empresseront de bénir la naissance d’un enfant, ou le choix de son nom !
Bien sûr, un rite fréquent, c’est le rite funéraire. Les goréens n’enterrent pas les morts, mais pratiquent la crémation. Les os sont ensuite déposés dans une urne conservée par la famille, tandis que les cendres sont dispersées. Il n’y a aucun rite funéraire pour les esclaves, dont on ne sait pas très bien le sort du corps à la mort (jeté aux ordures, brûlé, donné en pâture aux animaux ?… Ce n’est jamais vraiment précisé)
Les foires du Sardar
Il s’agit de grandes foires se tenant au pied du mont Sardar, et elles mêlent rites religieux, foire commerciale et rencontres diplomatiques.
Je l’ai mentionné plus haut, mais tout goréen pratiquant le culte des Prêtres-rois, et, en fait, tout goréen qui veut pouvoir devenir citoyen de sa cité-état, ou le rester, doit, une fois dans sa vie, de préférence avant sa 25ème année, voir les monts Sardars. C’est donc un pèlerinage important, qui finit au pied de la montagne, là où se trouve les principaux temples et monastères au cœur de la caste des Initiés.
Et, donc, quatre fois par an, la foire accueille, en quelque sorte, ces pèlerinages. Ils ont lieu à chaque équinoxe, et à chaque solstice, le plus célèbre étant celui du printemps, qui s’achève par la Foire d’En’kara, rendu célèbre sur Second Life car c’est un grand événement de jeu, dont j’ai d’ailleurs annoncé la date prochaine.
Si ces pèlerinages ont lieu, en général, à des dates précises, c’est pour pouvoir s’organiser en puissantes caravanes bien escortées. Car un pèlerin va sur place avec cadeaux, offrandes et argent pour le voyage, et pirates et hors-la-loi voient là une occasion en or de s’enrichir aisément.
Bien que personne ne puisse être réduit en esclavage à la foire, les esclaves peuvent être achetés et vendus dans son enceinte, et les esclavagistes y font un commerce florissant, qui n’est peut-être surpassé que par celui de la rue des marques d’Ar. La raison n’en est pas seulement qu’il y a ici un bon marché pour ces marchandises, puisque des hommes de diverses villes vont et viennent à la foire, mais aussi parce que chaque Goréen, qu’il soit homme ou femme, est censé voir les montagnes Sardar Sardar, en l’honneur des Prêtres-Rois, au moins une fois dans sa sa vie, avant sa vingt-cinquième année. En conséquence, les pirates et les hors-la-loi qui jalonnent les routes commerciales pour tendre des embuscades et attaquer les caravanes en route vers la foire, s’ils réussissent, ont souvent plus que des métaux et des tissus à venir échanger pour récompenser leurs vices.
Les prêtres rois de Gor
L’éducation religieuse
Un des rôles de la caste des Initiés, c’est de restreindre et contrôler le savoir. Une bonne manière de le faire, c’est de l’enseigner !
Sur Gor, être cultivé coûte cher, et le paysan, même enfant, a peu de temps à consacrer à apprendre à lire et écrire : il travaille aux champs dès qu’il a sept ou huit ans. Mais les Initiés proposent une scolarisation sommaire, avec l’enseignement de la lecture et des mathématiques, y compris aux enfants de paysans qui ont la chance de pouvoir venir étudier. Ce qui permet aussi au culte des Prêtres-rois d’enseigner sa vision officielle du monde, bref, sa religion, au peuple. Ah oui, et ça permets de recruter. On y reviendra plus tard.
À noter que la caste des Initiés est très douée en mathématiques, et que c’est presque une obsession pour eux. Cela fait partie d’ailleurs de leurs rites les plus secrets et complexes.
Les principes de la religion
Je vais juste citer ici quelques points importants, car le contenu des interdits, des codes et des principes du culte des Prêtres-rois n’est pas détaillé dans les romans. Et je pense, d’ailleurs, que Norman n’aimait pas trop les Initiés, ou tout du moins, ils n’ont presque jamais le beau rôle.
Selon les textes religieux, le culte des Prêtres-rois est né quand ces derniers, qui ont créés les goréens depuis la boue, ont empêché, aux début des temps, hommes et femmes de s’entretuer dans une guerre totale. Plus précisément, les hommes étaient sur le point de gagner et avaient bien l’intention de tuer toutes les femmes. Les Prêtres-rois intervinrent, pour faire cesser le massacre. Ils déclarèrent que, à jamais, les hommes domineraient les femmes et que ces dernières leur seraient soumises, mais, qu’en échange, les goréennes seraient les plus belles femmes du monde. Pour éviter que ne recommence une autre guerre totale, ils ont interdit aux goréens de porter des armures, et pour que les goréens prospèrent en respect avec la nature, ils ont édicté des règles sur le progrès scientifique et technologique. Ils ont désigné la première caste, les Initiés, leurs intermédiaires, et ont dit qu’ils seraient là, sur les Monts Sardar, pour veiller à jamais.
Le décor mythique est posé. Le système des castes, la pierre de foyer, les relations sociales entre hommes et femmes, la justification de l’esclavagisme goréen (y compris certaines pratiques et certaines bases théoriques), viennent de ces textes. Et les interdits goréens les plus communs soit proviennent de ces textes d’origine, soit ont été ajoutés plus tard, comme les règles sur le contrôle de la technologie, des sciences, et de l’industrie. D’ailleurs, ces textes ont beaucoup évolué, et même au fil des romans, on constate clairement que certains interdits et tabous subissent une réforme importante. Même le culte des Prêtres-rois est forcé d’évoluer avec son temps.
Alors… les principes ? Je vais les résumer en quelques phrases-clefs, autant que possible. Je vais en oublier, c’est pour cela que je cite les plus importants :
- Respecter le principe des castes et l’autorité naturelle de chacune sur les castes plus inférieurs.
- L’immortalité et la vie après la mort n’existent pas. Seuls les Initiés les plus dignes, à travers leur dévotion, leur initiation et leurs rites, peuvent espérer l’atteindre.
- L’homme est né pour dominer la femme, la femme pour servir l’homme. L’esclavage goréen des femmes est dont tout à fait naturel.
- Qui insulte les Prêtres-rois, ou manque de respect à la Caste des Initiés, sera châtié.
- Porter une armure est interdit (en fait, seules les armures de métal le sont vraiment, mais pas les casques).
- La citoyenneté, liée à la pierre de foyer sacrée, est un mérite, non un dû, et seules les personnes ayant fait le pèlerinage au Sardar peuvent y prétendre.
- Tout croyant doit assister aux grands rites des équinoxes et des solstices.
- La Première connaissance est pour le peuple, la Seconde connaissance pour les hautes-castes, le savoir sacré pour les Initiés.
- Le Dar-kosis est une maladie sacrée, un châtiment que nul ne doit tenter de soigner. Un malade n’est plus un goréen, aussi, son nom doit être oublié, et ses biens distribués. Au passage, il est interdit de tuer ou blesser un de ces malades !
- Chercher trop de savoirs, de sciences, de technologies, c’est risquer l’hérésie (en particulier, tout ce qui explose ou permettrait de faire des véhicules et machines à moteur).
Bon, c’est les règles du culte mais, bien entendu, elles sont plus ou moins respectées ou bafouées. Si le petit peuple, très superstitieux, ne va pas les contredire en général, plus on grimpe dans la hiérarchie sociale et dans les castes les plus cultivées, et moins elles sont prises à la lettre. Le culte des Prêtres-rois n’est pas tout-puissant, il est souvent en opposition plus ou moins frontale avec l’autorité laïque, et les Initiés ont beau être assez nombreux, ils ne le sont pas assez pour faire appliquer ces règles à la lettre et doivent donc accepter des compromis. Quand ils ne le font pas, il arrive que cela ne se passe pas bien pour les Initiés… et la menace de la Mort par la Flamme ne fonctionne pas si bien que cela pour les goréens les plus éduqués et puissants.
Il avait été décidé qu’elle devrait maintenant entreprendre le voyage vers le Sardar, qui, selon les enseignements de la caste des initiés, est imposé à chaque Goréen par les prêtres-rois, une obligation qui doit être remplie avant qu’ils n’atteignent leur vingt-cinquième année. Si une ville ne veille pas à ce que ses jeunes entreprennent ce voyage, alors, selon les enseignements des initiés, des malheurs peuvent s’abattre sur la ville. Les marchands de Teletus, qui contrôlent la ville, l’exigeraient d’elle, craignant les effets du mécontentement éventuel des Prêtres-Rois sur leur commerce. Si elle n’entreprenait pas le voyage, elle serait tout simplement, avant son vingt-cinquième anniversaire, soustraite à leur autorité, placée seule hors de leur juridiction, hors de la protection de leurs soldats. Un tel exil, pour un Goréen, équivaut généralement à l’esclavage ou à la mort.
Captive of Gor
La menace de la Mort par la Flamme
Bon… ok, vous savez que les Prêtres-rois, c’est une civilisation alien qui ressemble à des insectes, avec une technologie si avancée que même les Terriens du 21ème siècle diraient que ça ressemble presque à de la magie ? Bon, maintenant, vous savez. Gor est littéralement, leur création. Les Prêtres-rois existent en tant que civilisation interstellaire depuis des millions d’années, et ont déplacé la planète dans le système solaire, et selon certains passages des romans, ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’ils le font. Et ils ont, entre autre, des drones et des satellites avec des rayons de la mort.
Le Feu Bleu, ou la Mort par la Flamme, ou encore la Flamme de la Mort, c’est, selon le culte des Prêtres-rois, l’épée de Damoclès qui pend au-dessus de la tête de tous les goréens. Les Initiés en brandissent la menace, et, parfois, surtout par le passé, cette menace tombe comme un flash bleu venu du ciel, incinérant une personne, un lieu, voire une cité entière.
La réalité de cette menace est cependant nettement plus à nuancer. Et là, je me dois de faire une digression : dans les deux premiers romans, cette menace est non seulement réelle, mais décrite comme courante. C’est le pouvoir sur lequel se basent les Initiés pour punir les hérétiques de toute sorte, et clairement, ils peuvent aisément s’en servir comme une menace concrète. Mais à partir du troisième tome, Norman, dans son roman, fait en sorte que cet outil soit bien plus rare, bien moins efficace et, surtout, détaché du bon vouloir des Initiés.
Pourquoi ? Parce que n’est pas amusant d’écrire des histoires avec un tel pouvoir qui s’approche d’un deus ex machina. Les deus ex machina, en fiction, cela doit rester très rare, pour qu’ils soient crédibles. Donc, tandis que les Prêtres-rois prennent une sacrée raclée pendant la Guerre du Nid, ils perdent aussi leur réseau d’espions cybernétiques, avec leurs yeux cyber et leur maillage cérébral communicant à distance, qui étaient implantés partout sur Gor, pour la plupart totalement ignorants de leur rôle. Les satellites et drones invisibles sont toujours capables de viser une cible et la détruire dans un rayon d’énergie, mais les Prêtres-rois ne voient désormais que peu de choses. Et les Initiés, qui faisaient partie de la majorité de ces espions, ne peuvent plus invoquer le feu bleu. Juste utiliser la menace. Ou alors, Norman avait prévu cela dès le départ, et j’ai tout faux ?
Bon, à la place, la caste des Initiés a une excellente inquisition. Ce n’est pas vraiment mieux. Mais c’est une force bien moins omnipotente et omniprésente ; elle peut être contrée, on peut y échapper et elle peut même être désavouée.
Cela dit, tout cela, la majorité des goréens n’en a aucune connaissance. Le pouvoir des Prêtres-rois est toujours, pour eux, réel, et, à de rares exception, un goréen menacé de châtiment par un Initié prendra la menace assez sérieusement.
« ‘Tu vois à travers les yeux d’un Implanté », dit Sarm. « Les pupilles de ses yeux ont été remplacées par des lentilles et un réseau de contrôle ainsi qu’un dispositif de transmission ont été fusionnés avec ses tissus cérébraux. Il est maintenant inconscient car le réseau de contrôle est activé. »
Priest-Kings of Gor
« Parfois, sur Gor, nous détruisons une ville, en la choisissant au moyen d’un dispositif de sélection aléatoire. Cela permet d’enseigner aux classes inférieures la puissance des Prêtres-Rois et de les encourager à respecter nos lois. »
« Mais que se passe-t-il si la ville n’a rien fait de mal ? » demandai-je.
« Tant mieux, répondit Misk, car les hommes sont alors perdus et nous craignent encore plus, mais les membres de la caste des initiés, nous l’avons constaté, trouveront toujours une explication à la destruction de la cité. Ils en inventent une et si elle semble plausible, ils ne tardent pas à y croire. »
Priest-Kings of Gor
3- La caste des Initiés
« La foule s’est séparée sur ma gauche et j’ai vu, se frayant un chemin à travers la foule, une sorte d’étendard, un bâton d’or surmonté d’un cercle d’or. Ce cercle, je l’apprendrai plus tard, était le signe des Prêtres-Rois, le symbole de l’éternité, de ce qui n’a ni commencement ni fin. Deux garçons ont d’abord émergé de la foule, l’un faisant sonner les cloches et l’autre agitant un encensoir, faisant ainsi circuler les vapeurs d’encens. Derrière eux, un autre garçon portait l’étendard du cercle d’or. Derrière lui venait un homme décharné et hideux. Ses traits m’effrayèrent. Je ne doutais pas qu’il fût fou. Derrière lui, en double file, côte à côte, venaient une vingtaine d’autres hommes. Chacun d’eux portait devant lui une coupe en or. Ils me mirent mal à l’aise. Quelque chose dans leur apparence me semblait malsain. Ils semblaient pathologiques. Certains avaient l’air simple. D’autres semblaient avoir l’esprit dérangé. Certains marmonnaient pour eux-mêmes, des prières peut-être. Ils ne ressemblaient certainement pas aux hommes normaux de ce monde. Ils étaient trop pâles. Ne connaissaient-ils pas le soleil et l’air frais ? Ils se déplaçaient mal. N’ont-ils jamais sauté, couru, lutté ? Avaient-ils honte d’avoir un corps, d’être en vie ? S’étaient-ils réfugiés dans des mensonges pathétiques ? Pensaient-ils que les absurdités leur conféraient de la dignité ? Je me suis dit que ces gens-là n’étaient peut-être pas à l’aise dans ce monde exigeant et difficile. Mais ils avaient peut-être trouvé un moyen de survivre. Peut-être que ces personnes, que l’on aurait pu considérer comme des inadaptés pathétiques, comme de simples échecs de la nature, avaient réussi à se construire une niche sociale, peut-être en inventant et en fournissant un service. Ils semblaient si suffisants, si furtifs, si sournois, si moralisateurs, si hypocrites ! Comme ils sont sérieux. Craignaient-ils que le monde ne les découvre soudain et n’éclate de rire ? Tous ces hommes avaient le crâne rasé. Tous portaient des robes d’un blanc étincelant. C’étaient, à ce que j’ai compris, des « Initiés », soi-disant la plus haute des hautes castes ».
Witness of Gor
J’ai choisi volontairement cette citation où le regard porté sur la procession par le narrateur est biaisé par sa vision de l’humanité goréenne, car elle décrit assez bien les Initiés, visuellement. On sent aussi, car la caste des Initiés n’a vraiment jamais le beau rôle dans les romans de Gor, que Norman ne les aimait pas non plus. Sérieusement, les Initiés se font sacrément boloss (battre) tout au long des romans, comme on dit en français. Et rares sont ceux qui sont présentés sous un bon jour. D’ailleurs, en général, ce sont les moins fanatiques et croyants d’entre eux que Norman met en avant positivement.
Bon, je crois que vous avez compris le rôle et la position sociale des Initiés si vous allez lu tout ce qui précède, donc, je ne vais pas y revenir, et parler de la caste elle-même.
La caste des Initiés est exclusivement masculine. C’est donc la seule caste qui n’a aucune transmission de son rang social de père en fils (ah non, pardon, il y a aussi les assassins, au temps pour moi). Elle recrute aussi bien dans le petit peuple des basse-castes que chez les hautes-castes, et contrairement au recrutement de l’église catholique pendant les grandes ères papales, ce n’est pas une manière de caser son fils cadet dans un poste de prestige à peu de frais. Le recrutement est strict, exigeant, ardu, et peu sont capables d’aller au bout des initiations et épreuves qui en feront un Initié.
La formation
Tout homme peut tenter de devenir Initié, mais ces derniers préfèrent recruter de jeunes gens, y compris parmi leurs esclaves, qui deviendront novices, pendant de longues et pénibles années de formation.
Le novice commence par se raser tous les poils du corps, tête comprise. Il renonce aux armes, aux plaisirs charnels, à la viande, à l’alcool, aux avantages du luxe et du confort, aux haricots de toutes les sortes et devra maintenir une hygiène constante et irréprochable. Puis, il devra apprendre l’ancien goréen (une langue complexe et peu connue), pour pouvoir lire et mémoriser les textes sacrés, les codes, les lois, les prières et les rites du culte. Enfin, il devra s’initier aux mathématiques et en maitriser toute la complexité. A priori, on parle ici d’une formation qui prends une dizaine d’années de vie monacale (oubliez les biens et richesses personnels !) et qui est ponctuée d’initiations complexes, qui sont autant d’épreuves que le novice doit réussir, sous peine d’être renvoyé. Ou de mourir ; oui, car avec un tel culte hermétique, on peut clairement supposer qu’un novice tout proche de réussir, mais qui échoue à l’initiation ultime, en sait trop sur les Initiés pour risquer de le laisser en vie.
« Mais peut-être quitterait-il la caste avant qu’il ne soit trop tard, si ce n’est déjà trop tard, avant, disons, qu’il n’ait prononcé ses derniers vœux »
Magician of Gor
Les interdits & obligations
Les Initiés ne peuvent porter d’arme et n’ont pas le droit de se battre. Mais ils ont des gardes, et s’ils veulent tuer quelqu’un, ils engagent un assassin et ils ne manquent pas de fond pour cela, y compris à titre personnel. Ils sont végétariens et vu à quel point Norman insiste sur ce point, je ne suis même pas certaine qu’ils mangent des œufs et du poisson. Ils ne boivent pas d’alcool et toutes les formes de haricots leurs sont aussi interdits (pourquoi ? je ne sais pas, c’est clairement directement inspiré des prêtres égyptiens). Ils sont chastes, totalement. Ils ne peuvent toucher une femme ou être touchée par elle. Ils peuvent posséder des esclaves, mais seulement des garçons, qui sont eux aussi tous chauves et glabres.
À part tout ce que j’ai cité concernant leur formation, et leur vœu d’obéissance à la Caste des Initiés, fréquemment renouvelé, l’obligation la plus notoire est la notion de pureté : en plus de leur régime alimentaire strict, voir ascétique, ils doivent avoir une hygiène irréprochable. Ils ne portent que du blanc, sont toujours vêtus de robes immaculées, et se lavent au moins quatre à six fois par jour (ouais, même moi, ça m’épuise). Il semble aussi qu’ils doivent justifier d’une sérieuse raison pour refuser de conduire un rite de bénédiction quand un fidèle vient leur en demander un, avec les bonnes manières, et l’offrande adéquate.
Sans surprise, à part pour les apparences, il n’y a pas grand-chose qui soit totalement respecté à la lettre, et certains Initiés puissants bafouent carrément la majorité de leurs interdits et obligations, au moins secrètement. Il faut dire, qu’à un tel échelon de pouvoir (et de richesse), il serait idiot pour certains de ne pas céder aux plaisirs, que ce soit la nourriture, la boisson, ou les bras chauds d’une kajira. Et si, bien sûr, tout cela est hautement réprouvé, il suffit d’être haut placé dans la caste, que ce soit Haut-initié local, chef de monastère, ou conseiller spirituel de l’Ubar et le pouvoir et l’argent permettront de faire taire les protestations.
« C’était un homme grand, plutôt lourd, aux traits doux et fades, mais sa voix était très grave et aurait été très impressionnante dans l’un des temples des Initiés… Ses yeux, notai-je, en contraste avec ses traits fades, sa douceur presque rondouillarde, étaient très aigus et perspicaces. Il n’était pas dupe. Sa main gauche, grasse et molle, portait une lourde bague sertie d’une grosse pierre blanche, gravée du signe d’Ar. »
Priest-Kings of Gor
L’organisation
Les Initiés tendent à vivre entre eux pour la plupart, dans de grands complexes cultuels autour de leurs temples, ou dans des monastères. À ce sujet, il y en a partout, et cela donne une idée de la puissance matérielle de la caste, et du nombre de ses membres. Il est dit qu’un Initié qui voyage n’a aucun mal à trouver, la nuit venue, le gîte et le couvert au sein d’un bâtiment de la caste. Cela sous-entends qu’il y a, au moins dans le cœur de la civilisation goréenne, un réseau de temples, monastères, abbayes et chapelles très serré, sans doutes rarement à plus de 15 pasangs (ou miles), les uns des autres, et tout le long des routes et des fleuves navigables. Ça fait du monde, et ça représente une sacrée richesse, car il faut nourrir une telle population et les Initiés ne peuvent pas compter uniquement sur les dons et les offrandes : ils possèdent donc aussi de vastes propriétés terriennes, des domaines, des fermes, qui sont administrés par des laïcs à leur service.
Donc, les Initiés vivent entre eux, loin des femmes, loin des tentations, et en général dans une vie assez ascétique. Ils sont très structurés, avec une hiérarchie stricte, et on peut distinguer quelques rangs évoqués par Norman :
- Les novices, en cours d’initiation.
- Les Initiés, formant le gros des forces de la caste.
- Les chefs de monastère et d’abbaye, qui ne sont pas en charge d’un temple, mais des structures privées de la caste.
- Les haut-Initiés, qui sont en charge d’un temple. Il y en a un par temple, certaines villes en ayant plusieurs.
- Les haut-Initiés principaux, qui sont à la tête de la caste dans une cité-état.
- Le grand Haut-Initié, qui est le chef du temple au pied du mont Sardar, et qui, en quelque sorte est le plus important représentant de l’ensemble de la caste.
Sur le grand autel de chaque temple se trouve un grand cercle d’or, symbole des Prêtres-Rois, symbole de l’éternité, d’une chose sans commencement ni fin. Le « signe des Prêtres-Rois », de la même manière, est fait avec un mouvement circulaire fermé.
Danser of Gor
La foi
Dévot, exaltés, fervents et fanatiques pour la plupart, c’est une assez bonne manière de décrire les Initiés tel que Norman les montre dans les romans. Leur foi est aussi bien sincère que superstitieuse et sans doutes craignent-il encore plus le culte des Prêtres-rois que les paysans eux-mêmes.
Mais ce serait réducteur. Les Initiés ont un pouvoir immense, mais une responsabilité tout aussi gigantesque et vivent sous une discipline écrasante et surtout, plus ils montent haut dans leur hiérarchie, plus ils savent ! Plus ils comprennent aussi bien la vérité sur le rôle de la caste, que la vérité sur les Prêtres-rois. Et plus ils doivent revoir leurs propres croyances et illusions. Parce que tu as beau croire, les choses prennent une toute autre perspective quand tu commences à comprendre tous les rouages du système sur lequel est basé ta foi. Et puis, les Initiés ont beau vivre entre eux, ils doivent aussi se mêler au peuple, l’aider, l’assister, le comprendre, aussi, et donc, mettre de l’eau dans leur vin.
Les Initiés à la foi sincère, mais plutôt tolérants ne sont donc pas si rares et sont sûrement les meilleurs agents de relations publiques de la caste. Et les Initiés qui jouent la comédie mais n’ont plus la foi, ou une foi très relative, sont plutôt commun dès qu’on regarde dans les plus hautes sphères de la hiérarchie. Ils peuvent encore croire en leur mission, et leur rôle, mais peuvent aussi avoir décidé de se servir de leur pouvoir à des fin d’enrichissement personnel ou des buts purement politiques.
« Avec la plupart, dit-il, c’est comme vous le pensez, et ce sont des membres simples et croyants de ma caste, et il y en a d’autres qui soupçonnent la vérité et sont tourmentés, ou qui soupçonnent la vérité et font semblant — mais moi, Om, Haut Initié d’Ar, et certains des Hauts Initiés, ne ressemblons à rien de tout cela. …Ainsi, à l’insu de la plupart des membres de ma caste, nous existons pour être vainqueurs, montrant ainsi à notre manière le chemin de la grandeur de l’homme. »
Priest-Kings of Gor