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Faune & floreLe monde de Gor

Que mangent et boivent les goréens?

Que mangent et boivent les goréens, comment, quels sont les aliments à la table des pauvres, et des riches ? Que peut-on trouver au marché ?

Bref, parlons cuisines ! (Et boissons aussi), un sujet que j’adore vu que je suis une cuisinière émérite dans la vraie vie… et que je suis gourmande aussi. Et nous allons commencer par un peu d’histoire et de mise en contexte, et en profiter pour débunker certaines croyances coutumières sur la nourriture dans le passé antique et médiéval.

1-Comment mangeait-on, dans l’Antiquité et au moyen-âge ?

Eh bien, on mangeait plutôt bien ! De manière très simple et statistique, à partir d’archives de l’époque conservée dans des répertoires d’abbaye et d’églises, on a pu savoir ce que mangeait les habitants de nombreux villages en Europe et ainsi faire une estimation de leurs apports caloriques journaliers. Et le chiffre n’est pas mal du tout !

Causons calories

Ainsi, un simple paysan pouvait compter sur 2100 à 2900 calories par jour, tandis qu’un artisan pouvait dépasser les 3500. Nobles et moines, eux, pouvaient aisément ingurgiter 6000 à 8000 calories par jour ! À titre de comparaison, en Suisse, pays qui n’est pas réputé pour avoir besoin de se serrer la ceinture, les apports caloriques moyen journaliers sont de 2231 en 2024, avec un pic à 2300 pour les jeunes adultes actifs.

Les chiffres sont similaires (mais encore meilleurs) pendant l’antiquité romaine. Grâce à tout ce que nous a appris la ville de Pompéi, on a pu faire des estimations très précises : entre 2500 et 2900 calories par jour, avec des pics pour les travailleurs faisant de fortes activités physiques à 3700.

Au passage, je me suis demandé quel est le pays qui consomme le plus de calories journalières par habitant au 21ème siècle. Et c’est le sultanat de Bahreïn, avec 4000 calories par jour. Les USA, l’Irlande et la Belgique suivent de près.

Maintenant, ces chiffres indiquent simplement quelle énergie la nourriture apporte à son consommateur, et les hauts chiffres antiques et médiévaux ont une certaine logique : les travailleurs manuels, ouvriers, paysans, artisans, dominaient largement dans les métiers de l’époque. Avec la mécanisation, l’automatisation et l’externalisation des industries et des métiers primaires, le monde moderne occidental n’a pas besoin de se goinfrer pour tenir l’effort d’un travail physique harassant.

Mais si tout cela nous dit que tout le monde mangeait finalement plutôt bien durant l’antiquité et le moyen-âge, cela ne nous dit pas ce qu’ils mangeaient.

Une nourriture vraiment variée (mais de saison)

Maintenant que nous avons débunké le mythe des paysans du moyen-âge qui meurent de faim dans leur masure, débunkons un autre mythe : non, ils ne mangeaient pas du gruau et du pain noir à chaque repas !

En fait, il a été facile de réaliser, dans des fouilles archéologiques en région parisienne et sur l’antique cité de Lyon (Lugdunum, en latin), qu’il y avait des hectares entiers de parcelles de jardins potagers. En tenant compte de la population, des travailleurs pouvant s’occuper de ces jardins, et des méthodes agricoles du premier siècle au dixième siècle, il a été facile d’estimer la productivité de ces jardins, et ô surprise : ils pouvaient produire beaucoup et de manière très variés. Une moyenne d’un kilo de légumes par personne et par jour, pour la ville de Paris, qui comptait 15 000 à 20 000 habitants.

Quant aux aliments d’origine animale, ils abondaient à table. Même pour les paysans ! Comment le sait-on ? Grâce à leurs poubelles et à leur détritus, mais aussi grâce aux archives d’époque qui ont été conservées jusqu’à nous. Fromages, beurre et œufs étaient monnaie courante, tout comme le porc, frais, salé, ou fumé. Le poisson était moins courant, mais de nombreux villages avaient non seulement des pêcheries de rivière, mais aussi de vraies fermes piscicoles. L’anguille, par exemple, un poisson délicieux, était très facile à élever. Enfin, restait la chasse au petit gibier, souvent avec des pièges, pour agrémenter les repas ! Seul le poisson de mer a toujours été peu commun. La pêche en mer est dangereuse, et le transport du poisson très limité, sans moyens modernes de le conserver.

Mais alors, combien de fois par semaine les gens de l’antiquité ou du moyen-âge mangeaient ils de la viande ? On a pu compter, et estimer que, pour le moyen-âge, c’était en moyenne une fois tous les deux jours. Et une fois par jour pour les produits laitiers ou les œufs. Durant l’antiquité Romaine, c’était cependant un peu moins : ils mangeaient beaucoup de poisson, par contre. Cela dit la viande coutait assez cher, surtout celle de vache ou de cheval, car on ne tuait ces animaux que quand ils étaient trop vieux pour travailler, on ne les élevait pas pour leur viande.

Par contre, en l’absence de moyens modernes de transport et de conservation, c’est à dire la réfrigération et la stérilisation, tout ce que mangeaient les gens de cette époque, à de rares exception, était de saison. En été, salades et oignons, courges, des tas de variétés de choux, des céleris, des radis, des fruits d’été, etc. En hiver, des panais, des poireaux, de l’ail, du chou d’hiver, des racines comme les topinambours, des noix, des fruits secs et quelques autres légumes qui pouvaient être conservés au sec, ou en saumure. Si vous voulez manger des fraises, attendez le printemps, et si vous aimez les larmas, vous ne pourrez en avoir qu’entre l’été et l’automne. Ce qui veut aussi dire que pendant les saisons de faible production de légume, les repas sont moins variés, et le pain massivement consommé, même s’il est toujours à tous les repas en quantité, durant toute l’année.

Des méthodes de cuisson efficaces

Avant l’invention de la cuisinière à gaz, puis électrique, il n’y avait qu’une solution pour faire cuire des aliments : le feu. C’est donc sur la manière de tirer le meilleur parti du feu, et sur les contenants de cuisine que les progrès ont eu lieu.

Et vous allez rire, mais entre la fin du néolithique et la fin du moyen-âge, les méthodes de cuisson n’ont pas beaucoup changé car les innovations furent rares : l’homme de l’antiquité avait déjà appris comment créer des cheminées à circulation d’air, des fours, des foyers à charbon fermés, des réchauds à bois, etc. En fait, la cuisson au feu, un simple âtre ouvert ou un feu de camp, est la plus primitive, la moins efficace, et en fait, une des moins privilégiées méthodes de cuisson.

Pourquoi ? Parce qu’un simple âtre ouvert perd la majorité de sa capacité de chaleur autour de lui, et consomme donc beaucoup de combustibles, dont une grande partie se dissipe dans l’air. Le bois et le charbon sont des ressources qui se renouvellent lentement et qui se tarissent si on les surexploite. On ne trouvait par exemple plus de foret autour de Rome, au 1er siècle, dans un rayon de 55 km (jusqu’à ce que des bois protégés sont mis en place). C’est une bonne motivation pour trouver le meilleur moyen de produire de la chaleur avec le minimum de combustible, et ce, dès le milieu du néolithique. Le monde gallo-romain et la chine antique ont encore amélioré ces techniques avec la brique cuite, puis la renaissance avec la céramique réfractaire. Mais tous les principes de base sont donc très anciens.

Les goréens étant plus écolos que les terriens, et restant très ingénieux, les systèmes de combustion, que ce soit pour le chauffage, la cuisson et l’industrie, sont dont forcément très perfectionnés ! Ils font aussi bien qu’en Europe du XVIIe siècle !

2- Les spécificités de Gor

Norman attribue la très bonne santé générale des goréens à leur nourriture saine et abondante. Bon, j’ai déjà expliqué ailleurs que, si cela peut aider (un corps affaibli par la faim est plus facilement sujet aux maladies), ça reste un fantasme :  les forts taux de mortalité moyenne, et les pandémies du moyen-âge et de l’antiquité en attestent largement : une bonne nourriture ne remplace pas l’hygiène moderne et la médecine préventive. Comme c’est un américain, j’imagine qu’il voulait suggérer que les goréens mangent mieux et de manière plus saine que ses compatriotes, et, en effet, ce n’est pas difficile. Le régime alimentaire américain est très très mal classé dans les rapports nutritionnistes de l’OMS. Étant moi-même d’origine méditerranéenne, mon régime alimentaire méditerranéen, qui reste mon préféré, est en effet considéré comme un des plus sains en moyenne par les nutritionnistes. Un régime qui fait la part belle aux légumes et fruits, aux poissons, et aux produits frais, et surtout pas aux viandes et sucres en excès, aux aliments déjà préparés ou ultra-transformés.

Donc, le fait est acquis, les goréens mangent bien, et ont un régime alimentaire sain et donc, varié. Car passer sa vie à manger du gruau, c’est-à-dire de la bouillie de céréales cuits à l’eau, ne va ni vous assurer une bonne santé, ni une grande longévité : vous allez souffrir rapidement de carences alimentaires, et votre santé va s’effondrer.

Les goréens consomment donc des légumes frais et de saison, de la viande, du poisson, des œufs et des produits laitiers et beaucoup de céréales et de féculents, sous forme de pain, de bouillies mais aussi d’accompagnement cuits comme le riz ou les suls. Bref, mis à part que les produits sont différents, que ce soit les légumes, les céréales ou les viandes animales, le cadre est plutôt connu et ressemble à celui du moyen-âge.

Cela dit, il y a quelques différences et je vais tenter de les synthétiser :

1- Gor est une planète au climat plus doux et chaud que la Terre. C’est non seulement évoqué dans les romans, mais considéré comme attesté par tous les joueurs, et je leur donne donc raison. Les saisons sont donc moins extrêmes, et avantagent la culture de légumes. Elles permettent aussi plus de récoltes céréalières sur une année, et avantagent aussi l’élevage animal et piscicole : avec des saisons moins rudes, moins de mortalité animale pendant l’hiver. Par conséquent, les goréens mangent moins de pain, car il ne leur est pas difficile de varier le contenu de leur assiette. Et puis, il y a les suls : en gros, c’est une pomme de terre, qui se cultive facilement et pousse partout. Et puisque cela a été constaté sur Terre, il n’y pas de raisons que cela se passe autrement sur Gor : la sul remplace avantageusement le pain, qui est alors moins consommé et moins indispensable en quantité.

2- L’agriculture de Gor est plus avancée que celle du moyen-âge de la Terre. En fait, elle se compare à ce qu’on nomme la Révolution agricole, survenue sur Terre entre le XVIIIe et le XIXe siècle. Si, sur Terre, cette révolution technique est due à la naissance et l’explosion du capitalisme agricole, sur Gor, c’est plutôt une lente évolution des techniques par une étroite collaboration entre la caste des paysans et celle des ingénieurs, sûrement aidée, parce qu’ils y voyaient leur intérêt, par la caste des marchands. Si l’esclave des champs remplace souvent la force des animaux et des bras de paysans libres dans certains vastes domaines de riches marchands, les techniques agricoles du drainage, de la fertilisation, du labour profond, de l’hydraulique agricole, ou encore du cycle de jachères et de plantations jointes (ce qu’on nomme de nos jours l’agriculture intégrée, par opposition à l’agriculture industrielle) sont répandus, assurant une productivité efficace. Ouais, clairement, les goréens mangent bien et il est rare que les peuples de Gor connaissent la famine. Mais ils ne sont pas à l’abri de périodes de disette, bien entendu.

3- Les goréens boivent clairement beaucoup moins de boissons fermentées que les gens du moyen-âge. Mais à la place, ils boivent beaucoup plus de thés et de tisanes. Il faut savoir que, de l’Égypte antique au tournant du XVIIIe siècle, les bières et autres boissons fermentés, comme le vin, étaient des boissons au taux d’alcool faible, consommés pour deux raisons : c’était nourrissant (haaa, une bonne bière épaisse pour se remettre d’une journée de patrouille dans le désert, le bonheur) et l’eau était… comment vous dire ?… Disons assez peu recommandée. Boire l’eau de la Seine, aux alentours de Paris, au 13e siècle était un moyen efficace de tomber gravement malade de dysenterie. Et même les puits n’étaient pas considérés comme sûrs. Durant l’antiquité, les Romains avaient fait de l’approvisionnement en eau saine une priorité absolue pour ses cités et même eux rechignaient à boire de cette eau, préférant du vin épicé coupé d’eau, ou de l’eau bouillie avec des herbes pour lui donner du goût. Les goréens ont moins cette crainte, mais ils évitent malgré tout de boire trop souvent de l’eau fraiche, préférant thés et tisanes, les boissons alcoolisées restant avant tout des plaisirs festifs.

4- les goréens ont un accès assez large à l’acier et à la céramique et savent faire des glacières très performantes. Donc, ils ont de nombreux ustensiles de cuisine, de bons isolants, des fours et cuisinières qui consomment peu de bois et de charbon, mais sont efficaces pour faire cuire les aliments, et des systèmes de conservation au frais ou au froid plus accessibles, ce qui implique donc une grande variété de plats cuisinés possible, bien plus que ce qu’un foyer du moyen-âge pourrait cuisiner.

3- Que mangent les goréens ?

Maintenant que nous en avons fini pour les présentations et un peu de contextualisation, parlons du sujet principal : quelles sont les boissons et les aliments des goréens ?

Nous allons donc aborder les deux sujets séparément :  la nourriture, puis les boissons. Et on va les présenter en les classant par type. Je tenterais de présenter les aliments, mais aussi les plats courants. Mais avant de commencer, parlons de ce qui existe sur Gor et qui est d’origine terrienne. Je précise que je ne suis pas certaine d’avoir fait une liste complète, mais elle doit être assez juste :

Légumes d’origine terrienne avérés et cités dans les romans : Haricots, Choux, Carottes, Maïs, Oignons, Pois, Pommes de terre, Radis, Courges, Navets, Fèves, Ail, Piment.

À cela, il semble que l’on puisse ajouter les olives (puisque l’huile d’olive est mentionnée, le manioc (que vous connaissez sous le nom de tapioca, la poudre de fécule qui en est tirée), les courgettes, les poireaux, les brocolis, et les tomates, qui existent mais semblent peu répandues (à mon avis, la tomate est par, exemple, une importation récente).

Fruits d’origine terrienne avérés et cités dans les romans : Abricots, Citrons, Melons, Cerises, Pêches, Poires, Prunes, Pommes, Grenades, Raisins, Courges douces, dattes.

À cela on peut mentionner les pastèques, les mangues, les bananes (qui sont évoquées, mais pas mentionnées clairement), différentes baies, rarement nommées, donc je pense que fraises, framboises ou encore myrtilles et cassis sont répandus. Il y a aussi mentionné différentes noix et amandes, mais sans préciser leur origine. Cela dit, noix, amandes, noisettes, châtaignes, cacahuètes et noix de cajou semblent clairement exister. Visiblement, pas d’oranges. Pourquoi ? Je ne sais pas, l’orange étant aussi répandue et de même origine que le citron.

Viandes/poissons d’origine terrienne avérés et cités dans les romans : abeilles (pour le miel, bien sûr), anguilles, carpes, bosk (qui en fait est, sur Gor, un buffle –et pas une vache- domestiqué), gant (qui est l’oie commune), verr (qui est la chèvre laineuse des montagnes de la Terre), vulo (qui est tout simplement le pigeon domestique, visiblement un peu plus gros que sur Terre), tabuk (qui est une antilope de la Terre).

Les pains, féculents & céréales

Les céréales et féculents goréens sont, principalement :

Le sa-tarna, une céréale qui est assez semblable au blé, et reste la céréale la plus cultivée autour du Vosk. Les goréens l’emploient comme le blé, principalement pour faire du pain et des recettes boulangères. Il y a différentes qualités de sa-tarna, mais principalement le sa-tarna tendre, adapté au pain, et le dur, qui est réservé aux bouillies, semoules et gruaus.

Le blé noir, qui n’est pas du blé mais du sarrasin et n’est d’ailleurs même pas une graminée. Exempt de gluten, il n’est pas adapté pour faire du pain, mais se cuisine en galettes, en bouillies et pour l’alimentation animale. C’est une céréale moins productive que le sa-tarna ou le maïs, mais elle est rustique et résiste bien au froid.

Le maïs, cultivé dans les régions les plus chaudes et ensoleillées. Il exige d’importants apports en eau. Il est transformé en farine pour faire des galettes, peut-être mangé bouilli ou rôti, réduit en farine pour des gruaux et des semoules, mais n’est pas du tout panifiable. Le pain de maïs doit forcément contenir du sa-tarna.

Le rence, c’est… du riz ! Il eut être cuisiné et préparé de la même manière que le riz commun sur Terre. Il n’est pas panifiable non plus, mais est consommé cuit, en pates bouillies, en semoules de grains concassés, et entrer dans de nombreuses formes de pâtisseries, etc.

Apparemment le seigle n’existe pas, mais l’avoine, lui existe, si j’en crois quelques détails sur le gruau des esclaves. C’est une céréale employée pour l’alimentation animale et certaines recettes de porridge et sur Terre, et, sur Gor, ce serait un des composants essentiels du gruau d’esclave.

La pomme de terre, vous connaissez, je ne vais pas m’étendre. Pour qui est sceptique, une citation des romans pour confirmation :

“Dorna the Proud,” said the slave, who tumbled onions, turnips, radishes, potatoes and bread into the feed trough.

Outlaw of Gor

La sul est un tubercule assez proche de la pomme de terre, au goût plus sucré, visiblement encore plus rustique que la pomme de terre, et capable de pousser un peu partout. Il est employé en cuisine comme la pomme de terre, et il est très important pour la production d’un alcool fort bon marché et très prisé : le sul-paga.

Le pain et les aliments à base de céréales sont donc un peu moins importants pour les goréens que pour les européens du moyen-âge, principalement parce qu’il y a aussi les suls, qui sont très répandus (pour les pommes de terre, je ne sais pas, je me suis souvent demandé si, en fait, ce n’était pas la même chose ?). Cela dit, ils mangent quand même beaucoup de pain et de céréales cuits sous différentes formes. Les céréales sont la base de beaucoup de recettes boulangères et pâtissières, et elles sont très importantes pour nourrir le bétail… et les esclaves.

L’orge, qui est une céréale rustique qui pousse bien dans les climats froids et humides, et est surtout employé pour faire de la bière, et pour l’alimentation animale.

Les produits laitiers

Il y a deux types de lait employé par les goréens : le lait de bosk (donc de buffle domestique) et le lait de verr (donc de chèvre). Les bosks produisent beaucoup de lait, qui en général est à la fois plus gras, et plus doux, que le lait de verr, au goût très puissant. Les verrs produisent moins de lait, mais cela se compense par leur nombre et la facilité à les élever.

Alors, l’élevage de bosk, s’il est répandu, n’est pas non plus si commun. Ça reste un buffle, un gros animal assez caractériel et ombrageux ; bref, ce n’est pas une vache docile, mais plutôt une vache des montagnes suisses, la vache d’hérens, très ancienne et rustique, réputée pour les combats entre les femelles dominantes de chaque clan. L’animal est assez dangereux pour que tout le monde soit averti de ne jamais entrer dans un pré à vache des montagnes. Un bosk exige aussi plus d’espace, plus de fourrage, plus de soin, et il ne mange pas n’importe quoi, alors que le verr, c’est une chèvre, ça mange tout et n’importe quoi tant que c’est végétal ! C’est donc le lait de verr qui est le plus répandu, et aussi le moins cher.

Sans stérilisation et réfrigération, le lait ne se conserve pas plus d’une journée, et tourne très vite, devenant imbuvable. Si les goréens boivent du lait frais et qu’il entre dans la composition de recettes de cuisine ou de pâtisserie, le lait est avant tout destiné à être transformé eu deux produits qui peuvent être conservés plus ou moins longtemps : le beurre, et les fromages.

Le beurre est un aliment de base, une matière grasse très importante en cuisine, boulangerie et pâtisserie. Le beurre de verr est très fort et gouteux, et donc plutôt réservé à la cuisine ou aux tartines, tandis que le beurre de bosk est recherché pour les pâtisseries. Le beurre est souvent salé, pour pouvoir le conserver plus longtemps. Il suffit alors de le stocker à l’abri et au frais, et il peut durer des mois, alors que le beurre doux ne se conserve pas plus d’une ou deux semaines.

Les fromages frais sont simplement des fromages uniquement égouttés pour éliminer le lactosérum, et donc obtenir une pâte molle et concentré de lait frais. Ils ne sont jamais affinés, et peuvent se conserver quelques jours au frais. Ils sont destinés à être mangé sucrés, salés, avec des herbes et des épices ou comme ingrédient de pâtisserie. Le yaourt est une forme de fromage frais. Mais il y a des tas de recettes différentes de fromages frais.

Les fromages à pâte molle sont en général les fromages les plus forts en goût, dont la pâte onctueuse s’étale avec plus ou moins de facilité sur une tartine. Ils ne sont pas destinés à se conserver plus de quelques semaines, et souvent, sont produits au printemps, pour être mangé en été. Oui, sans stérilisation ni réfrigération, vous ne trouverez jamais ce genre de fromage en hiver, et très rarement en automne.

Les fromages à pâte dure ont une croute assez épaisse et pâte dure, qui peut être grasse, ou granuleuse, et obtiennent un goût d’autant plus fort qu’ils sont affinés longtemps. Un fromage à pâte dur, dans une pièce sèche et abritée, peut très bien être affiné pendant un an, ou plus, avant de le consommer. Il aura alors un goût puissant. Mais la plupart des fromages à pâte dure ne sont jamais affinés aussi longtemps, et ont un goût plus doux et subtile.

Le fromage, c’est une incroyable source de calories et la meilleure manière de conserver le lait, c’est donc très prisé et consommé. Le fromage de verr est toujours plus fort et goûteux en moyenne que le fromage de bosk. Il y a des tas de recettes de fromages, chacun avec leur goût. Un fromage peut aussi être bleu (moisissures odorantes et non-toxiques), parfumé de bière ou de vin, agrémenté de grains de poivre ou d’autres épices, plus ou moins salé, avoir une croute protégée par de la cire, ou lavée à la saumure, etc…

Bref, faire du fromage, si ce n’est pas si difficile, c’est cependant tout un art, et les recettes sont innombrables. Par exemple, il existe 1200 recettes différentes de fromage en France et 700 en Suisse !

Les huiles

L’huile est un indispensable de la cuisine, sous toutes ses formes – et c’est aussi indispensable dans bien des usages mécaniques. La seule huile nommée dans Gor est l’huile d’olive, l’une des huiles les plus gouteuses et saines qui existe. Ses seules alternatives non végétales sont le beurre, et le saindoux, c’est à dire de la graisse animale fondue. Sur Gor, ce sera avant tout de la graisse de tarsk ou encore de gant.

Si Norman ne parle pas des autres huiles, je peux imaginer, à partir des végétaux cités dans Gor, que l’on peut aussi trouver de l’huile de maïs, de noix, de sésame (elle aussi très forte en goût) ou encore de cacahuète. L’huile de lin existe aussi forcément et, oui, elle est parfaitement comestible. C’était l’huile la plus employée dans les régions les plus froides d’Europe depuis l’antiquité.

Les légumes

Donc, on commence par les légumes terriens trouvables sur Gor: haricots, choux, carottes, oignons, pois, pommes de terre, radis, courges, navets, fèves, ail, piments, olives, manioc, courgettes, poireaux, brocolis et enfin tomates.

Ne pas oublier que les légumes ont de nombreuses variétés, aux usages et au goûts parfois très différents. Par exemple, il y a les haricots mange-tout, blanc, verts, rouges, noirs, les carottes blanches, jaunes, oranges, rouges, etc…

Maintenant, quels sont les légumes goréens cités dans les romans ?

Le katch est une herbacée aux vastes feuilles larges et croustillantes, consommées crues en salades ou cuites en soupes et ragout. Pour résumer, ça ressemble à la laitue et le goût est similaire.

Le kes est un petit tubercule cueilli sur les racines d’un arbuste (le kessier, je suppose) et qui se consomme bouilli et en soupe. Apparemment, il a un goût amer et légèrement piquant.

Le kort est un cucurbitacée (comme le melon ou la pastèque), une boule de 15 cm de diamètre en moyenne avec une peau épaisse. Sa chair est jaune, fibreuse et riches en graines, un peu comme le potiron. Il n’est pas vraiment sucré, mais se mange cru et salé, accompagné de fromage fondu et de noix de muscade en poudre.

Les champignons sont mentionnés dans les plats goréens, mais sans jamais spécifier de noms ou de description précise. On peut cependant décrire deux types de champignons dans l’alimentation : les champignons sauvages, que l’on récolte (avec expérience et prudence !) dans les bois et les prés au printemps et en automne selon les espèces, et dont nombre d’entre eux peuvent être séchés et ainsi conservés pendant des mois, et les champignons de couche, c’est-à-dire ceux qui peuvent être cultivés, souvent en cave, sur des couches de paille et d’humus mélangé. Au passage : la culture de champignon est avant tout une invention chinoise, vieille de plusieurs siècles. Comme les champignons de couche sont très productifs, sont en général gouteux et nourrissants, et que les goréens sont ingénieux, ils ont vite appris comment les cultiver.

Les suls, qui sont en gros des pommes de terre, et donc je parle plus haut.

Le tur-pa, une grosse herbacée aux épaisses feuilles frisées et rouges, au gout riche et amer, qui se mange cuit en ragout et en soupe.

Les viandes & les oeufs

Ici, on va surtout expliquer ce qu’on peut faire des différentes viandes et animaux.

Le vulo : donc, c’est un pigeon, de 200 à 500 grammes, qui vole très bien d’ailleurs. Ses œufs sont petits, mais très consommés. La viande de vulo peut être rôtie, ou cuite en ragout. On fait des pâtés avec ses abats, et il y a même un plat de toasts aux cervelles de vulos frites très prisé. C’est un peu la viande la plus facile à trouver dans une auberge ou un étal de rôtisserie de rue. Par contre, c’est une viande impossible à fumer ou saler pour la conserver.

Le gant : c’est une oie… et oui, ça vole plutôt bien aussi. Et si le gant est moins productif que le vulo, et moins facile à élever, ce qu’on peut faire de ses gros œufs est de sa viande est bien plus intéressant que le vulo. Le gant, c’est gros, entre 6 et 10 kg, c’est gras, et sa graisse généreuse fait un très bon saindoux pour la cuisine, et la conservation de de certains aliments. Sa chair est rouge, et a un goût assez proche du bœuf, mais un peu plus fort et plus tendre. On peut même découper des magrets, c’est-à-dire des filets des flancs de l’oiseau, et les saler ou les fumer, pour les conserver de long mois. Le foie de gant en pâté est bien entendu très prisé, et les autres abats sont idéaux dans des pot-au-feu.

Le tarsk : c’est un croisement entre un sanglier et un phacochère, et, en gros, c’est un gros porcidé domestiqué, qui pèse entre 60 et 180 kg. Son avantage, c’est sa vitesse de croissance. En un an, un marcassin peut atteindre 80 à 120 kg, s’il est bien nourri. Comme il est omnivore, on peut lui donner de tout, et il est très heureux de manger les restes et les détritus comestibles, y compris de la viande. On fait avec sa viande grasse, riche, qui se sale et se fume facilement et sa graisse qui produit un saindoux au gout très léger, à peu près tout ce que l’on peut faire avec un porc. Et comme le dit la maxime française : dans le cochon, tout est bon. Il n’y a pas une partie de l’animal qui ne se cuisine pas ! Sauf peut-être les yeux et les sabots. On peut cuisiner la viande en rôtis, en ragouts, en pot-au-feu, on peut en faire de la charcuterie, des jambons fumés ou salés, des pâtés, des pâtés en croute. On peut même faire cuire ses pieds, puis les conserver en saumure et les manger longtemps plus tard ! Bref, c’est la viande la plus répandue dans Gor, et une des deux moins chères, avec le vulo.

Le tabuk : c’est une antilope, au pelage orange doré, avec une corne unique, et qui vit dans nombre de régions de Gor, y compris dans les régions subpolaires. Apparemment, les goréens ne l’élèvent pas, mais la chassent, pour sa viande et sa peau.  Les tabuk du sud pèsent environ 50 à 70 kg, ceux du nord le double, et leur viande est une viande de chasse au gout puissant et odorant, qui se cuisine surtout rôtie à la broche (mais qui, à mon avis, fait d’excellents ragouts de chasse) et qui peut se conserver séchée ou fumée. Dans les cités-états de Gor, c’est considéré comme un met de luxe, mais dans les villages isolés, c’est plus commun d’en manger, et c’est un apport de protéines bienvenu, quand on manque de viande de tarsk.

Le bosk : j’en parle en détail plus haut, donc je ne reviens pas sur le sujet. Un bosk pèse entre 700 kg et 1,2 tonnes. Il est élevé avant tout pour son lait, et sa force de travail dans les champs et le transport de marchandises. Donc, on ne tue un bosk que s’il est trop vieux pour travailler ou produire du lait, et c’est seulement à ce moment-là qu’il y a de la viande de bosk. La viande de bosk est consommée comme la viande de vache : on peut en fait de la charcuterie, mais surtout la saler, la sécher et la fumer, et elle se mange aussi bien rôtie que bouillie ou mijotée en ragouts, et sa graisse fait un saindoux au gout puissant. Mais cela reste donc, comme vous l’aurez compris, une viande assez rare, donc chère et prisée. Et comme elle est recherchée, en général, elle est consommée fraiche, et il ne reste pas grand-chose à conserver.

Le verr : un peu comme le bosk, le verr, qui pèse de 25 à 120 kg, est avant tout élevé pour son lait. Mais comme il grandit vite, sa viande est plus courante que celle du bosk sur les marchés et dans les cuisines, surtout celle des petits, élevés quelques mois avant d’être abattus. C’est la viande de verr la plus prisée, car elle est gouteuse, mais n’a pas de gout trop fort. Celle des verr adultes a un gout très puissant, qui n’est pas toujours agréable. Cela dit, ce n’est pas une viande trop chère, et elle est tout à fait comestible. Elle se cuisine rôtie, pour la viande de bébé verr, ou en ragout pour la viande des adultes. Elle peut être séchée et fumée, mais ne se conserve jamais très bien, et n’est pas du tout adaptée à de la charcuterie. Les abats des verrs ne sont pas très prisés, donc, j’imagine qu’ils finissent dans le gruau des esclaves pour leur apporter des protéines.

Le hurt : à ne pas confondre avec le urt, qui est une sorte de rat. Le hurt, c’est marsupial qui ressemble à un kangourou laineux, de 35 à 50 kg. On l’élève avant tout pour sa laine, dans les régions nordiques de Gor. On consomme aussi sa viande, mais en bouillons, ragouts et pots-au feu, car ce n’est pas une viande très prisée.

Le leem : une sorte de rongeur arctique, comparable à un lièvre lagopède, qui pèse au mieux 1 kg. Il n’est pas élevé, et surtout chassé pour sa fourrure. Mais sa viande est prisée dans ces régions où toute nourriture est bonne à prendre. Et à priori, c’est une viande plutôt délicieuse. On peut sans doutes trouver des leems vivants à tuer et cuisiner dans de grandes cités-états, mais c’est du luxe.

Mange-t-on de la viande de kaiila, de tarn ou de tharlarion ? Alors, un point qui est assez généralisé, c’est que les humains évitent de manger la viande de prédateurs. Il y a deux raisons, la première, c’est que le gout est rarement agréable, et la seconde, c’est que les prédateurs sont les animaux concentrant le plus grand nombre de parasites dangereux pour la santé. Donc… ce n’est pas une bonne idée.

Mais… il y a des kaiila omnivores, les kaiila du désert et des tharlarion herbivores, les tharlarions de travail, qui d’ailleurs se tiennent à quatre pattes et pas sur deux pattes. Dans les régions où ces animaux sont employés, ils sont assez courants, donc, s’applique sûrement à eux la même règle que pour les bosks : une fois trop vieux pour servir, on les tue, et on consomme leur viande. Ce serait idiot de la gâcher.

Quant aux tarns, Norman décrit bien que c’est une viande prisée, généralement mangée après les batailles par les tarnsmans. Oui, il y a forcément des tarns qui meurent pendant une bataille. Personnellement, je ne prendrais pas le risque de manger la viande d’un oiseau prédateur, mais pour eux, c’est un met festif et clairement luxueux. Et si elle peut être mangé dans ce genre de cas, j’imagine que le sort des tarns devenus trop vieux pour servir est le même que celui des bosks…

Il y a d’autres viandes ? Oui, comme la viande de phoque et de mammifères marins, qui doit pouvoir sûrement se retrouver sous forme de graisses, huiles et viande fumée sur les étals des cités-états, depuis le nord de Gor. Il y a aussi la viande de de tarsk, bosk et verr sauvage, la viande de certains reptiles, ou encore celle des quelques singes des jungles de Gor, sans oublier celle du tumit, un oiseau prédateur qui ne vole pas mais qui dépasse la taille d’un homme et qui est redoutable, et la viande de tout un tas d’oiseaux sauvages. Mais en général, ça reste occasionnel, ou uniquement local, ou importé au prix fort.

Les poissons et les produits de la mer

Alors, les deux poissons d’origine terrienne clairement mentionnés sur Gor, ce sont deux poissons d’eau douce et d’élevage : l’anguille, et la carpe. Ce sont deux poissons faciles à élever et à nourrir : la carpe est végétarienne et l’anguille omnivore et tous deux vivent très bien en eaux closes, comme un étang ou un bassin. La carpe se mange fraiche, mijotée au four ou rôtie, et l’anguille, elle, peut être rôtie, mangée en ragout, mais surtout, elle est très facile à saler, fumer ou sécher et peut se conserver longtemps. Bref, ce sont des poissons qu’on va souvent retrouver sur les étals et dans les cuisines, un peu partout sur Gor.

Le parsit : poisson de mer, c’est une sorte de morue, mais à la chair délicate, qui abonde dans les eaux polaires et subarctiques et qui pèse quelques kilos. Les torvis les pèchent en abondance, les font sécher et saler, et peuvent ainsi les conserver en tonneaux très longtemps, et en faire commerce avec le sud. Il suffit alors de faire tremper le poisson séché et salé dans l’eau pendant quelques heures, avant de le cuisiner.

Le grondeur : poisson de mer, c’est un gros carnassier, qui est péché plus pour ses œufs, comparable au caviar, que sa viande.

Le poisson-veilleur : je ne suis pas certaine qu’il soit un poisson de rivière, mais bon. C’est un petit poisson prisé pour sa chair délicate, cuite à la poêle. Son foie est très recherché, mais vu sa taille, en gros, il tient dans une assiette, il faut en prévoir plusieurs ! À noter qu’il a des épines venimeuses, et que donc, il faut être prudent pour le pécher et le préparer.

L’huitre & l’huitre de rivière : aucune précision que l’huitre de Gor soit d’origine terrienne, mais c’est un mets prisé. L’huitre se mange crue et fraiche, mais elle peut aussi être conservée crue en saumure, et cuite, frite, ou encore bouillie dans des soupes et ragouts. Elle est très consommée dans le Vosk, et son delta.

Le sorp : un coquillage géant de mer, assez proche dans sa forme, d’une coquille Saint-Jacques, mais si vaste que les plus grands peuvent servir de siège. Il est péché pour deux raisons : il produit des perles, et son sang et sa chair permettent de produire une teinture bleue. Même sa coquille est prisée, car elle permet de faire des bijoux, comme la nacre. Et ça se mange ! Du moins, le peuple des renciers du delta du Vosk le mangent.

Il y a d’autres poissons et produits de la mer ?

Oui, et plein. Sont cités les crevettes (petites et grosses), les crabes, les homards, les écrevisses qui vivent dans les rivières, les poulpes et les calamars, mais aussi les moules (et les moules de rivière) et d’autres petits coquillages comestibles. Il semblerait, mais j’ai des doutes, que le thon soit cité dans les romans, et soit péché lui aussi. Cela dit, il y a nombre de poissons différents, des plus petits au plus grands, alors sentez-vous libre d’inventer ! S’il n’y a pas de thon ou de saumon, donnez un nom à un poisson similaire, et hop !

Les soupes & gruaux

Avec les ragouts, les soupes sont les plats les plus simples et les plus communs sur Gor. 90% des goréens sont de basse-caste, avec une immense majorité de paysans, et une bonne soupe de légumes enrichie d’un peu de viande, de fromage et quelques épaisses tranches de pain fait un très bon repas, pour pas cher. Dans la plupart des tavernes, ou des cuisines de rue, un bon bol de soupe sera le plat le plus abordable. À noter que, comme à l’époque romaine ou au moyen-âge, les étals de nourriture sur les marchés ne vous fournissent pas d’ustensiles pour manger, en général. Venez avec votre bol et votre cuillère !

Les soupes les plus communes sont la soupe de légume moulinée (écrasée finement) ou non, le pot-au-feu souvent cuit avec du lard, es abats et des os à moelle, le bouillon riche, qui est un bouillon gras et parfumé dans lequel on jette, juste avant de le consommer, légumes et herbes hachés, œufs durs et viande de salaison, mais aussi bouts de vulo, de poisson, ou encore crustacées, la soupe de poisson, qui est moulinée et servie avec des croutons à l’ail, la soupe aux champignon, ou encore la soupe de céréales torréfiées (je déteste ça, mais c’est une recette traditionnelle suisse, qu’on retrouvai partout en Europe dans le passé).

Les bouillies de céréales sont aussi un autre plat très commun, le porridge étant des grains écrasés et grossièrement moulus, puis cuit à l’eau, ou au lait. On y rajoute sel ou sucre, bouts de légumes, noix concassées, ou encore fruits frais en morceau, voir un peu de lard ou de viande séchée, pour obtenir un plat très nourrissant. Ce n’est pas de la grande cuisine, ce n’est pas vraiment très bon, mais ce n’est pas cher du tout et c’est bien pratique pour économiser sur le pain et les soupes.

Et bien sûr, il faut aussi parler des gruaux d’esclaves (et des boulettes). Voici une définition académique de ce qu’est le gruau :

Le gruau (du francique *grût, « grain grossièrement moulu ») est une préparation de grains de céréales dégermés, tels que l’avoine à gruau, le blé ou l’orge perlé, de riz, dépouillés de leur enveloppe corticale par une mouture grossière. Lorsque ce gruau est cuit, il se transforme en moût, une mixture collante et gélatineuse, la gélatinisation de l’amidon le rendant ouvert aux attaques des enzymes.

Ce qu’en dit Norman, dans les romans de Gor ?

« Je mélangeai l’eau avec la farine précuite pour former une sorte de bouillie froide. Puis, avec mes doigts, et en portant le bol à mes lèvres, je me nourris avidement de cette substance épaisse, fade et humide.

Kajira de Gor, »

Clairement, la bouillie des esclaves, c’est bien du gruau. Mais !…

… et ici je vais poser ma casquette de biologiste amatrice pour rappeler que nous sommes des omnivores, pas du tout des herbivores, et, qui plus est, derniers descendants d’une espèce qui doit une grande partie de son avantage évolutif (son cerveau, ce n’est pas le seul mais le plus remarquable) à la consommation de viande. De nos plus lointains ancêtres Homo Habilis aux premiers Homo Sapiens, un régime plus ou moins fortement carné a été souvent l’atout majeur de notre évolution. Il faut des protéines en masse pour alimenter le cerveau qui, à lui seul consomme 20% des calories que vous mangez. Le passage du chasseur-cueilleur à l’agriculteur a d’ailleurs fait mal aux Homo Sapiens qui se sont mis à un régime alimentaire majoritairement céréalier, terriblement carencé, le temps de retrouver des protéines animales par l’élevage !

Et ne me sortez pas l’exemple de l’Inde végétalienne. 60% des indiens mangent de la viande, et la population restante n’a jamais été strictement végétalienne mais végétarienne ou, plus scientifiquement, pratique l’ovo-lacto-végétarisme. En gros, ils consomment des œufs, du lait, du miel, du fromage, parfois même du poisson. Simplement, ils ne mangent pas de viande ; le régime strictement végétalien ne concernait que quelques pour cent de la population. Et même eux faisaient de leur mieux pour compenser le manque de protéines animales, comme par exemple une consommation massive de protéagineux. (ps : je suis végétarienne, donc je ne milite même pas).

Pourquoi cette digression ? Pour l’histoire de Gor, pour l’importance de la Caste des Médecins, et pour ce que prétends Norman :

« La nourriture des esclaves, dis-je, est conçue pour nous maintenir en bonne santé, minces et vigoureux, comme le veulent nos maîtres. Il en serait de même pour les autres animaux. »

Témoin de Gor

Le gruau des esclaves, bien que fade, insipide, et absolument pas appétissant n’est pas que du grain moulu cuit à l’eau. S’il est grande majorité constitués de grains grossièrement moulus et cuit, puis séché pour devenir une farine qui, en ajoutant de l’eau, fera une bouillie prête à consommer, il s’y trouve des additifs chargés d’éviter des carences alimentaires. Cela veut dire qu’il contient des extraits concentrés de légumes et fruits pour éviter les carences en vitamine, et de protéines. Je pense que les protéines sont extraites de viande et de poisson ou encore de légumes protéagineux, comme les haricots, les lentilles, les pois chiches, le soja. La Caste des Médecins vend donc surement ces additifs alimentaires concentrés, qui s’incorporent à la bouillie à la fin de la cuisson des grains, pour obtenir la farine du gruau. C’est toute une industrie et une science de la nutrition qui est consacré à ce produit.

Les boulettes sont l’autre aliment commun des kajirae, en complément du gruau : visiblement, ce sont des aliments à base de viande et légumes concentrés et coagulés en petites boulette qui peuvent se manger en une bouchée, dont le rôle est de rajouter les protéines et vitamines nécessaire aux esclaves. Dans tous les cas, le point commun, c’est que c’est fade et sans goût. Cest aliments sont vraiment pensés pour que la personne qui mange cette horreur ait le sentiment de manger de la nourriture pour bétail.

En général, l’esclave participe au même repas que son maître et l’apprécie, lui assis et elle à genoux. Parfois, elle doit se contenter de bouillie ou de gruau pour esclaves et d’eau, qu’elle doit prendre dans des bols posés sur le sol, auxquels elle doit s’adresser à quatre pattes sans utiliser ses mains.

Quarry of Gor

Les fruits

Commençons par faire la liste des légumes terriens trouvables sur Gor : abricots, citrons, melons, cerises, pêches, poires, prunes, pommes, grenades, raisins, courges douces, dattes, pastèques, mangues, bananes, fraises, framboises ou encore myrtilles et cassis.

Et les fruits goréens, quels sont-ils ? Norman n’en décrit pas beaucoup :

Le ka-la-na est un fruit violet à pourpre, qui pousse sur l’arbre du même nom, et qui peut être comparé à une grosse prune très sucrée et gouteuse, avec un parfum assez unique. Apparemment, le fruit du ka-la-na n’a pas de noyaux, mais de petits grains.

Le fruit du ka-la-na se mange frais, peut être séché ou confi, il est très employé en cuisine et pâtisserie, mais surtout, il est employé pour créer un vin de fruits très prisé et très consommé dans les couches sociales aisées. Un vin de fruits à ce sujet, est une boisson alcoolisée obtenue par fermentation de jus de fruits autres que le raisin. Par exemple, en théorie, le cidre est un vin de fruits. Oui, le vin de ka-la-na ne contient donc pas une once de jus de raisin.

Le larma est un fruit doré, qui ressemble très clairement, dans sa description générale et son gout, à un très gros litchi. Il pousse sur un arbre fruitier qui préfère les pays chauds et qui s’appelle… larma ! Alors quand je dis que le fruit est très gros, c’est qu’il a la taille d’un pamplemousse. Sa coque est donc dure, mais fine et aisément cassante, et sa chaire est acidulée, fraiche, parfumée et sucrée (je vous ai dit que j’adore les litchis ?).

Le larma est souvent confondu dans Gor SL avec un agrume, car sa chair est segmentée en quartiers, comme les oranges, mais ce n’en est pas vraiment un. Par contre, il est clairement chargé en vitamine C et, avec le tospit, remplace l’orange dans la consommation de fruits des goréens. Le larma se conserve longtemps sans s’altérer, il suffit de le garder dans un endroit sec et frais. Il est mangé de toutes les manières possibles et imaginables, et entre dans la préparation de nombreux plats salés et sucrés, et de jus de fruits, bien sûr !

C’est un fruit très symbolique, et il est un peu « le fruit des femmes ». Une femme libre peut être comparée à un larma : dure et cassante en surface, tendre et sucrée à l’intérieur. C’est aussi le fruit qu’une kajira offre à son maitre pour le supplier en silence de l’utiliser sexuellement.

Le larma dur n’est pas un larma, et à priori, son seul point commun est sa couleur dorée. C’est un fruit de la taille d’une pomme, à la chair ferme et juteuse, avec un gros noyau central, et le fruit est cultivé en vergers. Il est aussi nommé le fruit à noyau et… et je n’en sais pas plus, mais visiblement, il se cuisine sûrement comme on cuisine pommes et poires sur Terre :

Je pris une tranche de larma dur dans mon plateau. C’est un fruit ferme, à graine unique, qui ressemble à une pomme. Il est très différent du larma juteux et segmenté. On l’appelle parfois, et peut-être plus justement, le fruit à noyau, en raison de son gros noyau unique. Je le lui tendis pour qu’il puisse le voir. J’avais compris que les Urts aimaient beaucoup les fruits à noyau. C’était d’ailleurs pour avoir volé un tel fruit dans un verger d’État qu’il avait été incarcéré.

Les joueurs de Gor     Livre 20     Page 267

Le tospit n’est pas du tout un citron, et n’y ressemble pas non plus ! C’est un fruit jaune clair, qui ressemble à une pèche, mais en plus petit, à la peau fine, et à la chair ferme, mais amer et acide. Son arbuste pousse aisément, même aux latitudes froides. Surnommé le larma des marins, il se conserve facilement, peut être aisément séché, et fournit lui aussi une source de vitamine C recherchée.

Le tospit est très répandu, autant que le larma, et peut être consommé frais, en jus de fruits, ou encore avec miels et épices, et est très employé en cuisine.

Ram berries et gim berries, ce sont deux baies, cités dans les romans comme des baies comestibles, qui peuvent être récoltées dans les bois, surtout dans la Grande Foret du nord. La ram berrie est une baie rouge pleine de de graines et la gim berrie est une petite baie violette et juteuse.

Les noix

Alors les noix sont souvent citées dans les romans, et parfois nommées mais aucune n’est autochtone de Gor, bien qu’il doit sûrement en exister.

Mais que trouve-t-on comme noix ? Alors, en mettant de côté la cacahuète, qui est une arachide et pas du tout une noix, on peut citer les noix, les amandes, les noisettes, les châtaignes, et les noix de cajou. Ce sont tous des aliments riches et nourrissants, assez facile à conserver longtemps, et dont les arbres peut être cultivés en vergers productifs. On peut en faire des huiles, des farines, des poudres, et les incorporer dans des recettes de cuisine et de pâtisserie, ou pour agrémenter un plat, ou encore comme nourriture de voyage !

Un point important : le cacao. Oui, les goréens connaissent et cultivent l’arbre cacaotier, d’origine terrienne, pour en extraire des fèves, torréfiés puis réduits en farine et raffinés, notre bon vieux chocolat ! Le cacaotier, comme le caféier, ne pousse que dans des climats tropicaux, donc, c’est rare et cher.

« C’est du chocolat chaud », dis-je, ravie. Il était très riche et crémeux.

« Oui, Maîtresse », répondit la jeune fille.

« C’est très bon », dis-je.

« Merci, Maîtresse », répondit-elle.

« Ça vient de la Terre ? », demandai-je.

« Pas directement », répondit-elle. « Beaucoup de choses ici, bien sûr, ont en fin de compte une origine terrestre. Il n’est pas improbable que les fèves à partir desquelles les premiers cacaoyers de ce monde ont été cultivés aient été apportées de la Terre. »

« Les arbres poussent-ils près d’ici ? » demandai-je.

« Non, Maîtresse », répondit-elle. « Nous obtenons les fèves, à partir desquelles le chocolat est fabriqué, auprès de marchands cosian, qui, à leur tour, les obtiennent dans les tropiques. »

Kajira de Gor

Les épices & condiments

Le sel : il y a des sels de différente couleur, en fonction des impuretés métalliques qu’ils contiennent (il y a même du sel bleu qui provient d’une mine de sel sous les alpes suisses, mais il est purement décoratif). Le sel blanc est le plus pur et le plus raffiné, et en général, il provient de salines, donc de la mer (mais pas toujours, il existe quelques salines dans des déserts de sel et de hautes montagnes, sur Terre). Le sel jaune est lui aussi, en général, un sel de saline, mais aussi de mines, il est moins purifié, et employé en priorité pour la conservation des aliments et l’industrie, qui emploie beaucoup de sel. Le sel rouge est mentionné comme une rareté qui provient de Kasra, mais à part sa couleur, il n’a rien d’exceptionnel.

Le sucre : Bon, Norman parle de différents genres de sucre, mais ne décrit réellement que deux types de sucre, le sucre blanc et le sucre jaune. Vous connaissez leur différence ? Leur degré de pureté et de raffinage, et rien d’autre ! Le sucre jaune (en fait plutôt roux) aura un léger arrière-gout de caramel et de végétal, le sucre blanc aura le gout du sucre pur. Il existe d’autres types de sucre, qui je pense, font référence à différents sucres terriens, comme le sucre complet, qui n’est pas raffiné, a un gout fort qui ne plait pas à tout le monde, et est brun clair (et se conserve mal), et la cassonade, un sucre brun non raffiné, à la cuisson spéciale qui lui donne un riche gout de caramel (et qui se conserve mal lui aussi).

Par contre, d’où vient le sucre sur Gor, bonne question ? Il est plutôt répandu et de prix abordable, donc, j’exclue la canne à sucre, qui exige des conditions climatiques bien spéciales pour pousser, et je serais tentée de dire que les goréens savent cultiver de la betterave sucrière, et en extraire le jus très sucré, pour le cuire et le raffiner !

Concernant les épices, Norman cite le poivre, le piment, le curry, le paprika, la noix de muscade, la cannelle, les herbes aromatiques, le clou de girofle et l’ail. J’imagine qu’il doit y en avoir d’autres !

Pour les condiments, les goréens apprécient les olives et cornichons marinés, le vinaigre, les crèmes fermentées et salées, les grains de sésame, les sauces aux piments. Ils connaissent aussi le garum, un condiment traditionnel de la cuisine romaine, élaboré à partir de poissons fermentés et salés et la sauce de soja fermenté.

4- Que boivent les goréens ?

Les goréens boivent moins de boissons alcoolisées que les Romains ou les habitants du moyen-âge et consomment plus de thé et de tisanes. Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont sobres ! L’alcool coule à flot, et les boissons alcoolisées, sur Gor, sont assez forte, même les bières ! Pour nous, habitants du XXIe siècle, on ne verrait cependant aucune différence.

C’est parce que la révolution agricole et industrielle est derrière nous ! Si les premières eaux-de vie ont été inventé (par des alchimistes !) au moyen-âge, il a fallu attendre le XVIe siècle pour avoir des méthodes de distillation efficaces et déployées à grande échelle. Et, oui, le whisky a été inventé seulement en 1494. Le brandy, le gin ou la vodka sont encore plus récents ! Quant aux bières fortes, dites bières de garde, elles sont nées en 1920. Même les bières d’abbaye, légères mais riches et nourrissantes, sont relativement récentes, nées vers le VIème siècle. Quant au vin tel que nous le connaissons, il ne date que du XVII siècle, avec l’invention de la bouteille de verre, de la vinification avancée et du bouchon de liège.

Comme les goréens sont ingénieux et d’une technologie assez avancée, leurs boissons alcoolisées sont plus proches des nôtres, que de celles des romains et du moyen-âge. Elles se conservent plus longtemps, sont plus variées, et sont plutôt riches en alcool. L’eau n’est pas vue par les goréens comme dangereuse, ce qui est un autre facteur important. Si l’eau des rivières et des étangs est à éviter, celle des puits, des sources et des aqueducs goréens est en général saine et ne présente que peu de risques –sinon, les épidémies chez les esclaves, qui ne boivent que de l’eau, feraient des hécatombes.

Les boissons sans alcool

Les thés : la feuille de thé est récoltée sur un arbuste bas qu’on nomme le théier. C’est une plante qui exige des conditions climatiques stables et du soleil, et qui ne produit pas forcément beaucoup. Mais vu que le thé est répandu partout sur Gor, les plantations de théier doivent être immenses et très bien gérées. Le thé le plus coté est le thé de Bazi, qui provient des alentours de la cité éponyme.

Il existe quatre grands types de thé : le thé fumé, le thé noir, le thé vert et le thé blanc, plus encore d’autres thés, selon la méthode de séchage des feuilles, leur mode de conservation, le type de l’arbuste et la région de production. Il n’y a donc pas que du thé de Bazi, mais il peut y avoir des thés ayant un nom spécifique, certains accessibles à tous, d’autres plus chers encore que le thé de Bazi.

Le thé est préparé à la tasse, ou à la théière, et présenté avec de la crème liquide, du lait, et du sucre blanc et jaune, voire brun. Au passage : il n’y a pas de cérémonie formelle du service du thé de Bazi décrite dans les romans. C’est un onlinisme.

Le café : appelé vin noir sur Gor, c’est simplement du café, la graine torréfiée des fruits du caféier. Le caféier ne pousse que dans des climats tropicaux, donc, c’est rare et cher et cela fait la fortune de la cité de Thentis. Les goréens le conservent et le transportent sous forme de grain, ils ne le transforment en poudre fine dans un pilon qu’avant préparation.

Le vin noir se prépare par décoction (c’est le café à l’orientale) : Une mouture extra-fine de café mélangée à de l’eau (environ trois cuillerées de poudre de café pour 300 ml d’eau) est portée à ébullition dans une dallah (une cafetière arabe) ou tout autre pot allant sur le feu. Des épices sont parfois ajoutées dans la mouture, notamment la cardamome.

L’autre solution, qui requière une cafetière à filtre prévue à cet usage (une cafetière italienne) est la percolation : ce type de cafetière est constitué de deux compartiments séparés par un porte-filtre qui contient une dose de café. En chauffant, une partie de l’eau placée dans la cuve en vase clos s’évapore, ce qui produit de la vapeur qui pressurise la cuve (la vapeur occupant plus de volume que l’eau liquide) : ainsi l’eau encore liquide remonte par le tuyau du filtre, traverse le café et déborde en haut de la cheminée pour retomber finalement dans la verseuse. L’appareil sert à la fois à la préparation et au service. Et oui, les goréens savent faire ce genre de cafetière, qui est un luxe assez abordable.

Et le service formel du vin noir ? Ben, il est anecdotique. C’est en quelque sorte un onlinisme, car il est décrit comme ne se pratiquant que dans certains coins autour du Vosk et reste peu connu et répandu… on ne sait même pas quel est le service formel à Thentis et au Tahari, cultures qui consomment le plus de vin noir.

« Deuxième esclave », lui dis-je, ce qui, dans les villes fluviales et dans certaines villes, en particulier dans le nord, est une façon d’indiquer que je prendrais le vin noir sans crème ni sucre, et tel qu’il sortait du récipient, qui, bien sûr, dans ces régions, est manipulé par le « deuxième esclave », le premier esclave étant la fille qui pose les tasses, prend les commandes et veille à ce que la boisson soit préparée selon les préférences de la personne servie.

L’expression « deuxième esclave », soit dit en passant, sert à indiquer que l’on ne souhaite pas de crème ou de sucre dans son vin noir, même si une seule fille sert.

Guardsman of Gor

Susan, en tant que « première esclave », prenait les commandes, mesurait et mélangeait ; moi, en tant que « deuxième esclave », je servais.

Kajira de Gor

Les tisanes : Une tisane, c’est une boisson très commune, qui se prépare par macération, infusion ou décoction d’herbes, épices ou encore fruits, dans de l’eau chaude (plus rarement froide). En règle générale, c’est la même recette que le thé… mais sans thé, et à la place des herbes et plantes aromatiques et médicinales, des épices, ou encore des lamelles de fruit. Et il n’est pas rare de mélanger les trois pour créer des mélanges aromatiques puissants, gouteux et avec des vertus médicinales tout à fait avérées.

On peut faire la même chose en ajoutant du thé, pour avoir du thé parfumé. Et on peut très bien faire des mélanges avant préparation, en laissant les parfums des différents composants se mélanger, par exemple dans un pot fermé et un sac, en laissant sécher les composants au sec et au frais.

Les jus de fruit : apparus et consommée vers la Renaissance sur Terre, mais réellement devenus en vogue avec l’invention de la réfrigération, je serais tentée de dire que les jus de fruit ne sont pas des boissons communes dans les tavernes et auberges. C’est un peu un luxe, en fait. Mais comme les goréens ont de très bonnes glacières, et qu’ils ont les ka-la-na, les larmas et les tospits, qui poussent assez aisément partout, il suffit d’avoir une réserve de fruits gardée au frais, de les presser, récolter le jus, et hop ! Donc, les jus de fruits ne sont pas une boisson commune, mais cela reste une boisson répandue, et appréciée.

Le lait : rien à dire à ce sujet, si ce n’est que le lait le plus courant n’est pas celui du bosk, mais celui du verr, donc, du lait de chèvre, au gout assez fort, mais qui reste très agréable à boire. Ha, oui, je vous ai parlé des risques sanitaires avec le lait frais non pasteurisé (donc non stérilisé) ? Vous risquez plusieurs infections bactériennes, notamment la brucellose, la salmonellose, la listériose, et la tuberculose du bétail, qui est rare, et à l’évolution lente, mais absolument mortelle sans traitement approprié.

Une alternative, qui, de par sa préparation est moins risqué du point de vue sanitaire, est le lait fermenté, qui est alors plus amer, et plus gras, mais dont la fermentation tue en général les autres bactéries présentes. Il est consommé dans les régions les plus chaudes.

Les boissons alcoolisées

Le vin est obtenu à partir de la fermentation du jus de raisin dans un procédé nommé la vinification. Selon les procédés, qui sont très différents, le gout et même la couleur du vin changent, Nn, le vin rosé ou blanc ne vient pas de raisins roses ou blancs, mais de grappes de raisin rouge. C’est le temps et les procédés de vinification qui vont lui donner sa couleur. Il peut y avoir des vins doux, pétillants, très secs, et chaque terroir ayant sa manière de faire, les gouts sont très différents. Le vin est vinifié en tonneaux, mais vieillit mieux une fois en bouteille scellée.

Ce qui détermine le prix du vin, c’est la réputation du terroir qui le vinifie, le temps de vinification et le temps de vieillissement. Ce qui donne des vins qui peuvent ne presque rien valoir, jusqu’à des bouteilles vieilles de décennies et qui valent le prix d’un tarn. Je n’ai pas vu beaucoup de mentions que les goréens coupaient leur vin à l’eau et ajoutaient des épices, comme les romains. Ces derniers le faisaient pour avoir une boisson légère et gouteuse, et qui ne soit pas trop acide.

Les vins les plus cités et prisés dans Gor sont le vin de Cos, le vin Ta (qui vient de Cos lui aussi), le vin Falarian,  et le vin Turien.

Le vin de ka-la-na : ce n’est pas du vin, car il ne contient pas une once de raisin, mais du vin de fruit, donc une boisson alcoolisée obtenue par fermentation de jus de fruits autres que le raisin. Et contrairement à une idée répandue sur Gor Second life, ce n’est pas non plus une boisson très chère. Le vin de ka-la-na est répandu partout, et il est réputé avoir des vertus aphrodisiaques sur les femmes, ce qui semble bien être le cas, mais je vous laisse juges.

Les gardes nous avaient beaucoup appréciés et s’y attendaient apparemment, car, à notre grande joie, ils avaient acheté une petite bouteille de vin Ka-la-na dans un panier en osier, qu’ils nous ont permis de partager, gorgée après gorgée. Je n’avais jamais goûté de vin aussi riche et délicat sur Terre, et pourtant, ici, dans ce monde, il ne coûtait qu’un disque de cuivre terni et était si bon marché et si abondant qu’on pouvait même en donner à une esclave. Je me souvenais de chacune des quatre gorgées que j’avais bues. Je les savourais encore, avec la viande et le pain que j’avais mangés. C’était la première boisson fermentée goroéenne que je goûtais. On dit que le Ka-la-na a un effet inhabituel sur les femmes. Je pense que c’est vrai.

Captive de Gor     Livre 7     Page 114

« On dit, dit Verna, que le vin Ka-la-na rend toute femme esclave, ne serait-ce qu’une heure. »

Captive de Gor     Livre 7     Page 124

La bière est produite par fermentation d’un moût de céréales (à l’origine de l’orge), qui est brassé jusqu’à obtenir une réaction bactérienne qui confère à la bière son degré d’alcool, et ses bulles ! La bière se conservait rarement, à l’origine. Il a fallu le perfectionnement du tonneau, puis de la mise en bouteille scellée, pour qu’elle puisse se conserver. À ce sujet, le houblon additif de la bière, sert aussi bien à lui donner du gout, qu’à améliorer sa conservation ! Ok, donc, est-ce qu’il y a de l’orge et du houblon sur Gor ? On peut faire de la bière sans cela, mais vu les descriptions des romans, clairement, cela existe.

La bière semble moins répandue dans Gor que le vin, ou les spiritueux, mais elle est quand même plutôt commune. Il y a trois grands types de bière : la bière blonde, légère et fraiche, la bière rousse, un peu plus gouteuse et alcoolisée, et la bière brune, la plus forte en gout et en alcool. La couleur dépend principalement du temps de fermentation de la bière.

La paga est une eau-de vie, donc produite par distillation à partir d’un mout de grains de céréales, le plus souvent, du sa-tarna. Cela donne une boisson avec un fort taux d’alcool, dont le gout va différer selon le temps de maturation en tonneau, ou les additifs ajoutés au mout.

Le vieux Tarl et moi avons peut-être bu un peu trop de cette boisson fermentée concoctée avec un talent diabolique à partir d’une céréale jaune, le Sa-Tarna, et appelée Pagar-Sa-Tarna,  « Plaisir de la fille de la vie », mais presque toujours « Paga » en abrégé.

Tarnsman of Gor

La sul-paga est elle aussi une eau-de-vie, mais vous remplacez les céréales par des suls, et vous obtenez un alcool très fort, avec assez peu de gout. La distillation des suls est plus aisée que celles des mouts de céréales, et produit plus d’eau de vie. La sul-paga est donc un peu la paga du pauvre.

Le sul paga, une fois distillé, est aussi clair que de l’eau, bien que le sul lui-même soit jaune. Le sul est une racine tubéreuse de la plante du même nom ; c’est un aliment de base des Goriens. L’alambic, avec ses cuves et ses tuyaux, se trouvait dans le village de Tabuk’s Ford, où Thurnus, notre hôte, était chef de caste.

« Excellent », dit mon maître en sirotant le sul paga. Il aurait pu faire référence à la puissance de la boisson, car le sul paga est presque insipide. On ne boit pas le sul paga à grandes gorgées. La nuit dernière, l’un des hommes m’avait maintenu la tête en arrière et m’avait forcé à avaler une gorgée. En quelques instants, tout était devenu noir et j’avais perdu connaissance. Je ne m’étais réveillée que ce matin, malade, misérable, avec un mal de tête atroce, enchaînée avec les autres filles.

Esclave de Gor

L’hydromel, c’est une boisson produite par fermentation d’eau, de miel et de levures. Contrairement à ce que croient beaucoup de gens, c’est une boisson assez forte, elle est plus alcoolisée que le vin, ou la bière. Elle se conserve en tonneaux, mais pas longtemps, et le meilleur mode de conservation est l’embouteillage. On reconnait la qualité d’un hydromel à sa couleur : quand elle est jeune, elle est jaune clair, et plus elle vieillit en fût, plus elle prend une couleur dorée, parfois même tournant au brun clair pour les plus vieilles.

Un truc concernant l’hydromel goréen : c’est la boisson préférée des torvis, et c’est une recette surtout courante dans le nord de Gor. Oui, elle peut être aromatisée d’épices divers, mais… jamais en préparant le verre ou la corne ! Ces aromates sont incorporés dans la fermentation, pour enrichir le gout de l’hydromel. Mais le faire au moment de servir, c’est aussi un onlinisme !

Dans le nord en général, l’hydromel, une boisson à base de miel fermenté, d’eau et souvent d’épices et autres ingrédients, est généralement préféré à la paga.

Les Vagabonds de Gor

Le kal-da est une sorte de vin chaud, une boisson chaude, à base de vin Ka-la-na dilué, mélangé à des jus d’agrumes et des épices piquantes. C’est fort, alcoolisé, mais nourrissant et est consommé sur les chantiers et par les ouvriers.

Les vins de fruit : il y a plein de vin de fruits différents sur Gor. En plus du ka-la-na, il y a par exemple le vin de palme, consommé autour du Tahari. Mais les vins de fruits doivent être très nombreux, aussi bien à partir de larma que de tospit, ou encore d’abricot, de pomme, etc… Et donc, oui, il y a du cidre (du vin de pomme) sur Gor, et miam !

Les liqueurs : ce sont des boissons alcoolisées produite par aromatisation d’une base alcoolique à l’aide de fruits, de plantes, d’œufs ou de produits laitiers par différents procédés dont la macération ou l’infusion et par addition de sucre. La base peut être de la paga ou de la sul-paga, c’est sûrement le plus courant.

Le résultat est une boisson digestive très douce, sucrée et aromatisée. On peut faire des liqueurs de toutes sortes et de tout gout. Par exemple : l’absinthe, l’amaretto, la liqueur de café, le cherry, sont tous des liqueurs. Sur Gor, je parie que chaque famille a ses recettes et ses bouteilles de liqueur dans un coin, préparé à la maison.

 

 

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