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Le sexisme dans la communauté du JDR francophone se porte bien, merci.

 Un hommage et chapeau bas aux auteurs et participants de cet article de Slate : Louise Thomann, journaliste à qui je tire bas mon chapeau, et Moïra, Tamara, Marthe, Côme Martin, Eugénie Bidet, Sylvie, Diraen, Coralie David, David Robert et moi-même.

Les rôlistes étant des cons comme les autres, le principe : « la vérité est uniquement ce que je veux entendre » s’applique aussi à eux.

Je donne le ton, comme cela, si vous continuez à lire, c’est que vous avez réfléchi aux différents niveaux de lecture de cette phrase et pas uniquement à son premier degré ; ou son titre. Parce que toute l’histoire qui suit et sur laquelle je vais m’époumoner avec force épithètes tient à un simple constat, fait d’ailleurs par d’autres que moi :

Les personnes sur les réseaux sociaux, pour commenter un article, n’en lisent que le titre ! C’est pas moi qui le dit, mais une très sérieuse enquête internationale de l’Université de Columbia et de l’INRIA. Si le sujet vous intéresse, le lien est ici. Et c’est ce que nous avons pu vérifier depuis Vendredi, dans la communauté du jeu de rôle francophone sur facebook : des réactions atteignant des abysses de connerie tels que la Fosse des Mariannes passerait pour une petite ravine, développant des théories totalement branques, dégoulinantes de haine et de complotisme, nappés d’un sexisme, d’une misogynie, d’un racisme, d’une homophobie assumées, qui s’affichent sans la moindre vergogne en panneau quatre par trois, brandis tels des étendards puants de frustration, de hargne, de bêtise crasse et ignorante et de mépris.

Tout ça, pour un court article du Slate, dans lequel témoignent plusieurs intervenants, dont des professionnels du monde du jeu de rôle, y compris donc, moi, de l’état du sexisme dans le monde et la communauté du jeu de rôle… Le titre est nul, mais le contenu pourtant très clair, à la condition de l’avoir lu.

http://www.slate.fr/story/173913/sexisme-jeu-de-role-scenario-viol-joueuses

Or… les quidams cités plus haut se sont vautrés sur les commentaires facebook sans JAMAIS AVOIR LU LE CONTENU ! Et ils se sont lâchés… dans le sens pétomanie du terme, ceci dit.  

Lire ça, c’était se sentir puant comme après une visite guidée dans un élevage industriel de poules hors-sol juste avant l’abattage. Ça schlingue la mort, la peur, l’ignorance et la pourriture et même l’éleveur, qui en a vu d’autres, se sent un peu merdeux de vous dévoiler son quotidien, et pourtant, ben c’est sa vie, à lui. Lire ce monceau de merde en mots, c’est devoir aller se doucher avec n’importe quoi qui sente quelque chose de bon… personnellement, j’ai couru si vite pour me désinfecter après avoir consulté le maximum de ces saillies gerbatoires, que je pense que j’ai dû me doucher avec un détergent lambda odeur lavande qui trainait là.

 Bravo à vous, messieurs – oui, parmi les connards.asses concerné.es, dans le lot, 95% d’hommes pour déverser ce fleuve de soliloque vomitif – d’avoir prouvé, par votre participation véhémente, exactement ce que disait cet article, au titre au demeurant pute à clic, mais que vous n’avez pour la plupart jamais lu.

Bravo, mes braves cons, de ceux qui me harcèlent chaque semaine, qui tentent des menaces de viol et de mort sous le couvert de l’anonymat (très relatif) d’Internet, qui espèrent un jour arriver enfin à faire tomber mon serveur à coups d’attaque DDoS et vous n’avez pas fini de vous lever tôt…

Bravo à vous, qui harcelez mes amis, mes copains et copines, mes connaissances, de simples femmes, joueuses de jeu de rôle, créatrices, romancières, autrices, bloggeuses, qui OSENT parler de jeu de rôle en allant pas dans LE SENS DE LA VERITE QUE VOUS VOULEZ ENTENDRE.

Pire, ces personnes, toutes rôlistes, sérieuses, tenant à leur loisir plus que tout, quand ce n’est d’ailleurs pas leur putain de gagne-pain, osent rappeler que comme PARTOUT, le monde du jeu de rôle est plein de cons, que non ils ne sont pas du tout majoritaire, mais ils sont les plus bruyants, les plus agressifs, les plus… connards, quoi ; que faut pas leur laisser le droit de faire chier, car ils pensent que c’est leur privilège, et la preuve, ils paniquent dès qu’on le dénonce ;  qu’on y arrive et que les choses changent vite, comme dans le reste de la société, mais c’est pas et ce sera jamais une raison de baisser les bras et qu’enfin : que vous le vouliez ou non, ces problèmes existent, le féminisme existe pour les combattre, pas pour combattre vos burnes, messieurs, car on en a rien à foutre tant que vous ne vous en servez pas pour imposer votre abus de pouvoir partout où vous pouvez vous étaler !

Le féminisme est un humanisme et il fonctionne selon exactement les mêmes problématiques ! On ne peut pas être l’un, sans l’autre… ou alors on est un connard et il en pullule aussi avec la même vitesse de reproduction que des lapins.

Mais demander de penser et de réfléchir au sens de mes propos à ces quidams est peine perdue. Ce qui les guide, c’est la peur qu’il réfutent alors que leurs genoux tremblent à s’entrechoquer, l’ignorance dans laquelle ils se drapent fièrement pour se rassurer quant à leur culture et la haine qui leur fournit le carburant leur permettant de se sentir chauds et vivants, qu’importe que tout ceci soit absurde, dénué de toute logique, éloigné de toute raison, et absolument surréaliste !

L’humain, après tout, fonctionne très bien ainsi depuis des millénaires, pourquoi se remettre en question ? Ben… parce qu’on peut, en fait, non ? Ce n’est pas une super raison suffisante, que d’aller VRAIMENT remettre en question les choses en se renseignant à toutes les sources sérieuses et même si elles sont contradictoires ?

Ha oui… mais trop fatiguant… économie d’énergie, pas user cerveau, aller au plus simple : peur, ignorance, haine, haaaaa… au chaud. Et on se demande pourquoi je ne prends pas la peine d’expliquer quoi que ce soit à ces connards ? C’est parce que jamais ils ne changeront d’avis, dans 95% des cas : l’effort énergétique nécessaire ne se justifie pas en termes biologiques pour avoir un quelconque intérêt pour eux : ils sont heureux d’être cons !

Donc… pour finir… Je vous remercie, connards sexistes, masculinistes, abrutis de haute volée ou de bas étage. A chaque fois que sort une information documentée, claire, sujette à débat et analyse raisonnée, vous sortez de vos trous pour monter à la guerre, étalez toute la puanteur de la merde que constitue vos arguments uniquement basés sur la peur, l’ignorance et la haine, puis retournez à vos trous, ricaner en guettant votre prochaine victime ; une femme, un noir, un jaune, un pédé, même un rabougri, ou un gros, ça vous fera l’affaire… … tant que vous pouvez y trouver de la haine.

Et à tous les autres, OUI ! VOUS ! Vous qui avez lu jusqu’au bout sans hurler de rage et vomir de haine… Vous, modérés, intelligents, réfléchis, ouverts d’esprit, militants ou n’ayant jamais voulu s’en mêler, ou simplement en ayant rien à foutre de tout cela mais trouvant qu’il n’y en a pas assez pour en avoir rien à foutre… sachez que je vous aime. Tous.

Sources :

Article Slate

Source de l’étude sur la lecture sur les réseaux sociaux

Analyse de la polémique par Sandy River

Sexisme et jeu de rôle, statistiques et données

La Carte X

Les outils de sécurité émotionnelle

Le féminisme, explication

2 réflexions sur “Le sexisme dans la communauté du JDR francophone se porte bien, merci.

  • C’est vrai que le titre n’est pas très bon, mais l’article révèle un état de fait qui me désespère depuis les années 90. Dans les années 80, on resté encore beaucoup dans une approche « jeu de plateau plus » en quelque sorte. J’ai arrêté de jouer (MJ et PJ) avec un certain nombre de joueur à cause de cela.

  • « Et on se demande pourquoi je ne prends pas la peine d’expliquer quoi que ce soit à ces connards ? »
    On ne parle pas à une brouette, on la pousse !

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